Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. C'est une exclusivité.
Une des grosses qualités aussi de joueur de football, pis ça, je trouve que c'est pas assez dit, c'est d'être disponible. Parce qu'il y a gros des gars que c'est des freaks athlètes, mais ils se blessent.
[00:00:16] Speaker B: Antho Gosselin, tu es un joueur professionnel canadien de football, évoluant au poste de centre arrière pour les Rouges et Noirs d'Ottawa. Tu dois quand même avoir un rôle important à ce temps-là dans l'équipe.
[00:00:26] Speaker A: Ben oui, tu sais, moi, Marco et Cyril qui allaient à Radio-Zalouette, mais Cyril Hogan-Saidon, on est tout le temps dans le jeu. Tu sais, nous, nos journées sont beaucoup plus longues que les gars. C'est des vraies journées de travail.
Souvent j'arrive là-bas, j'arrive au field à 7 heures à peu près, même si ça commence juste à 9. Je prends mon déjeuner, après je m'en vais déjà faire des contrastes, des vins. Des fois si j'ai des traitements, si mettons j'ai des petits bobos ou des affaires, je fais ça là en même temps. Puis après ça on est tout dans les dernières parties.
[00:00:54] Speaker B: Comment tu t'es préparé pour le draft à Pritt?
[00:00:56] Speaker A: La préparation à ça, c'était comment je peux faire pour Shine, dans un budget long, pour qu'il ait les yeux sur moi. Parce que la réalité, c'est que s'il n'y a pas de hype sur toi, le monde se revire quand c'est à toi de faire ton 40. Ils ne te regardent même pas faire ton 40. Par contre, si tu performes à une affaire... Puis moi, je m'étais dit qu'il faut... Le bench était un des premiers tests. Je m'étais dit qu'il faut que je domine au bench. Si je domine au bench, ils vont me checker à Pritt. Ils vont voir que je cours vite. Puis comme de fait, j'avais fait 29.
[00:01:20] Speaker B: Salut tout le monde, bienvenue sur le Game On. C'est votre host, William Rochefort. Cette semaine, j'ai la chance de recevoir Anthony Gosselin. Bienvenue sur le Game On. C'est un plaisir de te recevoir. Merci d'avoir accepté mon invitation. C'est vraiment smart. J'ai l'habitude de commencer avec un intro. Tout le monde qui vient sur le podcast a une petite intro. Fait que j'ai préparé un petit quelque chose pour toi, Antho. C'est bon pour toi?
[00:01:42] Speaker A: Yes, merci. Puis merci de m'avoir accepté ici.
[00:01:45] Speaker B: Ah, y'a pas de stress. Fait que ça va comme ça. Antho Gosselin, t'es un joueur professionnel.
Canadien de football évoluant au poste de centre arrière, full-back en anglais, pour les Rouges et Noirs d'Ottawa dans la ligue de football canadienne, donc la CFL.
Ton parcours de 2010 à 2013, tu as joué collégial pour les Voltigeurs de Drummondville. 2014 à 2016, tu as joué ici à Sherbrooke pour l'Université de Sherbrooke pour les Varéhors. Ensuite 2017, tu te fais repêcher en deuxième ronde au 18e tour au total par les Rouges et Noirs. Et puis 2017, tu fais tes débuts professionnels contre Calgary.
après avoir été retenu par l'alignement des Red Blacks. Ensuite, 2018, tu as réussi à signer ton premier contrat dans la CFL. Qu'est-ce que je peux comprendre? On va en parler un peu plus de ton parcours. Antho, bienvenue. C'est un plaisir.
[00:02:42] Speaker A: Merci beaucoup. Je n'aurais pas besoin de me présenter. La réalité, c'est qu'on signe nos contrats de recrues quand même au début en 2017. C'est juste que c'est un contrat qui s'échelonne sur trois ans.
C'est sûrement marqué de même parce qu'il faut qu'on re-signe après chaque année.
[00:03:00] Speaker B: Je ne pensais pas que c'était de même parce que dans ta bio, mettons, CFL, ils le disent vraiment de cette façon. Quand tu te fais draft, tu signes pour un an.
[00:03:13] Speaker A: En réalité, on signe pour deux ans plus option d'une troisième. Il y a des gens qui vont signer pour deux ans. Sauf que le problème là-dedans, c'est que quand tu signes pour deux ans, tu ne peux pas aller à un montant supérieur au salaire minimum. Tandis qu'habituellement, les gars des trois premiers rounds, tu peux atteindre un salaire un petit peu plus élevé. Fait que si tu signes deux ans plus une année d'option, qui est en réalité une année où tu joues pratiquement tout le temps, où les gens re-signent tout le temps, tu peux aller chercher un petit peu plus d'argent sur ton premier contrat.
[00:03:38] Speaker B: C'est intéressant que tu dises ça parce que tu vois, justement, André Bolduc qui est venu sur le podcast, il me disait qu'habituellement, tu sais, un gars, un footballeur canadien qui arrive dans la ligue, on s'attend habituellement qu'après trois ans, tu sois au moins capable de jouer puis d'être prêt à starter. Fait que tu sais, la façon comment les contrats sont faits, j'ai l'impression que c'est un peu de cette façon-là.
[00:04:01] Speaker A: Ben oui, c'est ça. Habituellement, je te dirais, c'est pas pour rien que la moyenne du nombre d'années jouées dans la CFL, ça tourne autour de 2.7-3.2, j'imagine, parce que c'est là comme ta breaking year. C'est là où ça passe sur sa casse. Souvent, moi, je me rappelle, c'était ça qui m'est arrivé à ma troisième année. Je suis arrivé au camp et je le savais que si ça n'allait pas au camp, c'était sûrement mon dernier camp. Finalement, c'est là que j'ai compris un peu les affaires et que ça s'est bien bien allé.
[00:04:26] Speaker B: Ben écoute, on va en parler justement de ça. Par moi, de où ça part le football de toi? J'ai parlé un peu de... En fait, dans l'intro, j'ai parlé de ce que j'ai trouvé sur toi. De où ça part pour toi, Anto, le football, mettons, jusqu'à ta carrière CFL?
[00:04:47] Speaker A: Ben écoute, moi, ça part de j'avais 10 ans. Ah oui, quand même!
Chez nous, mes parents lisaient quand même les journaux. À un moment donné, ils m'avaient montré une affiche qui disait qu'il y avait des essais dans un centre commercial d'où je venais à Belleuil. Ils m'ont demandé si je voulais aller essayer ça. C'était juste des affaires de bloquer le coach.
Les coachs, ils donnent un peu de crédit. Ils sont comme « wow, t'es fort toi, t'es grand pour ton âge, t'as des affaires d'en même ». Fait que là, j'ai commencé à jouer au football pour les Pirates du Richelieu suite à ça. C'est à quel coin, ça ? C'est à Belleuil. Le terrain est à Belleuil, mais ça englobe pas mal tout le Richelieu. Arrive-ci de Montréal.
J'ai joué là jusqu'à mon secondaire 1. Après ça, en secondaire 2, j'ai toujours joué à l'école secondaire Saint-Joseph, où j'ai changé de position. Moi, au début, j'étais linebacker quand j'ai commencé, Mike. Puis on m'a switché pour running back. Ah oui, c'est un beau switch. C'est ça que je voulais. Je suis arrivé à l'école là-bas, puis ils m'ont dit « Tu peux aller dans la position que tu veux ». J'ai dit « Colin, ok, je vais essayer running back ». Puis ça a super bien fonctionné.
Je m'étais fait recruter par une couple de cégeps. J'ai décidé d'aller au cégep de Drummond, comme tu l'as mentionné, de 2010 à 2013. où j'ai joué mes deux premières années comme porteur de ballon aussi. Après, on m'a rechangé à Mike Bakker, à la défensive.
[00:06:10] Speaker B: Comment ça?
[00:06:11] Speaker A: J'avais eu une grosse blessure au genou, un ACL, blessure classique au foot. J'avais un ACL, puis là, les coachs m'ont dit « Tu sais quoi? Il y a un bon running back qui s'en vient. Ton rôle risque de diminuer un petit peu à l'offensive, fait qu'on va peut-être te remettre à la défensive, puis ça va continuer à augmenter tes skills aussi, tes unités spéciales. » Parce que moi, mon but, c'était de jouer universitaire, puis c'était de performer ses unités spéciales, parce que je sais que c'est ça que ça prend pour se faire un poste. Fait que, dans le fond, c'était juste pour du bien. Moi, je me suis ramassé linebacker, là. J'ai été recruté à Sherbrooke comme linebacker. Les trois premières semaines, j'étais linebacker, mais j'étais loin dans l'alignement, là. C'était... c'était difficile. Puis là, à un moment donné, on m'a dit, « Hey, tu sais, on tombe à quatre... à l'y rapprocher, quatre tie-down à Sherbrooke. Fait que dis, si tu veux, là, On a un poste. Je sais que tu as déjà joué à l'offensive, si ça te tente. Je me suis dit, tu sais quoi, je vais l'essayer. Je savais qu'il y avait 3 ou 4 tight ends habillés par game. Ça m'intéressait. C'est comme ça que j'ai fait ma place. La passion a juste continué à grandir d'année en année. Je me rappelle quand j'étais au secondaire, Je voyais ça big, mais moi je voulais aller jouer dans la NFL. C'était comme le kid's dream d'aller jouer dans la NFL. Puis quand je me suis ramassé collégial, j'ai vu que le niveau augmentait quand même assez rapidement. Puis là, c'était plus la CFL que je visais. Mais j'ai toujours été par étapes. J'ai toujours été conscient de ça. J'ai toujours progressé par étapes. Je me disais, regarde là, ma prochaine étape, ça va être de faire ça, de faire ça, de faire ça. Je mettais des objectifs clairs.
[00:07:43] Speaker B: Genre, mettons, si on pouvait break down justement les étapes que tu donnais, parce que ça pourrait être vraiment bon ça, je pense, le côté éducatif pour, mettons, les étudiantes-là. Tu sais, quand t'es au cégep, tu me dis, je savais que ma place à l'université spéciale, est-ce que ça faisait partie des étapes pour aller au prochain niveau?
[00:08:01] Speaker A: Ben en fait, c'est ça, quand on m'a mis à la défensive, moi je me suis dit bon, parce que je n'étais pas un très bon Macbacker, à un moment donné, je me rappelle qu'il y a toujours Dempsey Jutra qui a joué ici aussi au Varéor dans les années avant moi. J'ai joué un an avec. Il était venu à une pratique de Drummondville et il m'avait dit « Colin, Goose », parce que tout le monde m'appelle Goose.
Il dit « Colin, goûte. C'est pas compliqué. S'il y a un trou qui s'ouvre entre le A et le B, rentre dedans. Va squeeze ça, puis le porteur risque d'arriver. » Ça a juste donné du succès à moi en tant que linebacker. Puis j'avais plus de temps à court après ça. Mais je savais que ça m'aidait par contre pour mes techniques de plaquer sur les teams. Je pratiquais des réflexes que je n'avais pas à l'offensive. Parce qu'offensive, tout est cartésien, tout est fait déjà d'avance.
Fait que non, pour moi c'était ça, c'était de me préparer à l'universitaire.
Quand je suis arrivé à l'université, j'ai su à cause de la règle du 25 ans, qui là maintenant n'existe plus, mais on ne pouvait pas jouer une dernière année si tu avais 25 ans avant la saison. C'était ça dans mes années. J'ai comme perdu une année universitaire à cause de ça. J'ai juste pu jouer trois ans.
[00:09:05] Speaker B: Tu as juste joué trois ans à l'université.
[00:09:07] Speaker A: Quand j'ai su ça, je me suis dit qu'il n'y avait pas d'année où j'avais le temps d'apprendre. Il faut qu'à ma première année, je joue. Mon plan, c'était justement de faire ma place dans les unités spéciales.
Puis c'était ça mon objectif de la saison 1. Mais là pour arriver à ça, c'était bon, je vais mettre un peu de côté les techniques de tie-down, de linebacker, whatever, ce qu'ils voulaient que je sois à ce moment-là, pour me pratiquer ces techniques de special team. Puis là je faisais beaucoup de drills avec le coach avec qui je coach en ce moment, Jean-Philippe Gauthier qui est au volontaire de Sherbrooke. C'était le coach de special team dans ce temps-là.
Puis j'ai mis énormément de temps dans son bureau, énormément de temps à faire des drills, pour finalement être un des derniers dans l'alignement, mais j'ai fait ma place, ma première game, j'ai réussi à avoir mon spot, mon chandail, puis mes affaires. Puis j'ai joué les huit games de cette année-là, c'est une thé spéciale. Après ça, mon objectif après ça, c'était d'être le deuxième tight end de l'équipe. Donc nous autres, il y avait un rôle beaucoup plus de blocking, blocking tight end.
Fait que là, tout l'été, je me rappelle, je faisais de la sled sur le terrain à l'université en bas, ici, en Envaux-Mire. J'ai jamais entraîné aussi fort que cet été-là, je m'en rappellerai toujours. Puis ça a apporté fruit parce qu'ils l'ont vu tout de suite. Quand je suis arrivé après, les blocs, j'étais performant, j'étais rendu beaucoup plus fort, ça allait mieux. Puis là, j'ai réussi à avoir mon poste comme deuxième tight end. Fait que veux, veux pas, à Sherbrooke, dans le temps que j'étais là, le deuxième tight end était quand même beaucoup impliqué.
un 30-40% des jeux offensifs. Quand même! En plus d'avoir tous les teams aussi. J'étais quand même vraiment impliqué à cette année-là. À ma troisième, c'était d'être partant. Pour être partant comme Titan, ce que ça me prenait, moi, c'était mes routes. D'apprendre à courir des beaux routes, de savoir mes reads, parce qu'on avait beaucoup d'options aussi sur nos passes dans ces années-là.
J'ai travaillé là-dessus. Je n'étais pas le meilleur, je ne suis vraiment pas un bon rush runner, je vais être honnête avec toi, je ne suis pas dans la CFL pour ça, mais ça l'a fait en sorte que c'était assez pour que je sois partant.
Puis à Sherbrooke, on utilisait 90-95% du temps un tide-in, fait que j'étais quand même bien impliqué à ma 3e.
[00:11:13] Speaker B: Dans tes années universitaires, c'était 2014, je me disais aussi que c'était court comme parcours, mais c'était qui dans ces années-là, le coach?
[00:11:24] Speaker A: C'était David Lessard.
[00:11:25] Speaker B: Ah, c'était David Lessard?
[00:11:26] Speaker A: Oui. Dans le fond, as-tu le compte arrivé quand je suis parti?
[00:11:28] Speaker B: « Ah, ok, ok. Ça fait pas tant longtemps que ça non plus.
[00:11:32] Speaker A: » Bien non, mais quand même, ça va bientôt faire 10 ans. Ça fait 8 ans, même que c'est ma 9e.
[00:11:38] Speaker B: Puis, c'est quand même intéressant comment tu l'amènes dans le fond. T'étais assez mature de comprendre c'était quoi tes weaknesses, puis de les travailler pour évoluer là-dedans. Est-ce que... Comment tu t'es préparé pour le draft après ça?
[00:11:57] Speaker A: Ah ça, c'était une bonne histoire aussi. Moi, premièrement, il n'y avait aucun hype sur moi. Je n'avais pas d'argent, personne ne m'avait appelé.
Personne ne savait vraiment qui j'étais. À un moment donné, j'avais écrit à William Langlais, qui est pour Calgary en ce moment. Ça fait 111e année. C'était un OG. Un bon verte. Je l'appelle et je me dis « Colin, je me cherche un argent. J'ai l'impression que je suis capable. Je suis gros, j'ai du speed. » Il me dit, ben, appelle mon agent. C'est Fred Wainrush, mon agent en ce moment. Je l'appelle, il me dit, écoute, envoie-moi ton highlight, je vais regarder ça quand j'ai le temps. Je vais appeler les équipes pour savoir s'ils te connaissent. S'il y en a une qui sait qui t'es, je vais te prendre sur mon aile. J'étais comme parfait.
Il me rappelle, il dit « Écoute Hamilton, savent-ils qui t'es? » Moi, ils m'avaient envoyé du ramadan à la saison, comme des affaires à remplir, puis c'était long, c'était 110 questions sur ta génétique, ta famille, d'où tu sors, puis c'était vraiment long.
[00:12:59] Speaker B: Pourquoi?
[00:12:59] Speaker A: Je ne sais pas pourquoi ils font ça, c'est la seule équipe qui fait ça, mais ils le font à pas mal gros de finissants, puis je ne sais pas s'ils lisent toutes les réponses.
[00:13:07] Speaker B: Mais… C'est long, c'est vrai.
[00:13:09] Speaker A: Ouais, c'est très long. Puis même, je me rappelle qu'ils m'en avaient envoyé un deuxième aussi, que c'était comme une suite à ça, mais... En tout cas. Puis là, eux, ils savaient que j'étais qui. Puis lui, il en revenait pas de mon highlight. T'sais, j'avais vraiment un beau highlight, dix minutes de temps en plus. C'était beaucoup trop long comme highlight, mais en même temps, la personne qui m'avait aidé à le faire m'avait dit, t'sais, ça va être sur les internets toute ta vie. Fait que dans le fond...
Tu peux laisser ça là, puis ça va être un souvenir pour toi. Eux, s'ils veulent regarder juste les trois premières minutes, ils regarderont juste les trois premières minutes. Dans le fond, c'est les trois meilleures, mais... Fait qu'il m'a dit « Je vais essayer de te trouver une place au Combine. » Dans ce temps-là, c'était les Regional Combine. Maintenant, c'est rendu sur invitation, il n'y en a rien qu'un. Mais avant, c'était trois régions différentes qui amenaient une quarantaine de joueurs. Puis ils en sélectionnaient 4-5 par...
Combine pour aller au National après qu'il était en Saskatchewan.
J'ai eu une place au Combine, j'arrive là-bas, ils m'avaient aligné comme receveur. J'avais un numéro de receveur. Je leur ai dit « Écoute, peux-tu faire les dégâts avec les running backs et les linebackers, les oppositions et tout ça? » Ils m'ont dit oui, pas de problème. Ils voyaient bien que je n'étais pas un receveur. J'ai fait les drills là et j'ai performé. Aucun original combine n'a assez pour me faire un retour national. La préparation à ça, c'était comment je peux faire pour Shine dans un original qui a les yeux sur moi. Parce que la réalité, j'en avais entendu parler par mes chums de gars dans les années passées qui avaient fait ça.
c'est que s'il n'y a pas de hype sur toi, le monde se revire quand c'est à toi de faire ton 40. Ils ne te regardent même pas faire ton 40, ils ne te regardent même pas faire ton 50. Parce qu'ils ne savent pas tes quilles, ça ne leur tente pas. Par contre, si tu performes à un à faire, ils vont l'avoir en tête et vont être comme « bon, ok, je vais le checker ce gars-là ». Moi, je m'étais dit, le bench était un des premiers tests, je m'étais dit qu'il fallait que je domine au bench. Si je domine au bench, ils vont me checker après et vont voir que je cours vite.
Puis, comme de fait, j'avais fait 29. Oh shit! Ils m'en ont enlevé une, fait que ça m'a donné 28 au total. Mais après ça, là, j'ai commencé à me faire checker. Là, je voyais qu'il y avait beaucoup de monde quand je faisais mon 40, beaucoup de monde quand je faisais mon TTS. Fait que, t'sais, c'est comme ça. Moi, je m'étais gros préparé à ça. Puis comment se préparer à un bench? Parce que, t'sais, moi, je suis arrivé à l'université, là. Puis j'ai juste été trois ans à l'université. J'ai benché trois fois, deux plates.
[00:15:30] Speaker B: Trois fois. What? T'as fait 29 à la fin? Ouf!
[00:15:32] Speaker A: Puis même au National, je l'ai fait 30. C'était quelqu'un qui m'avait dit ça, c'était un homme fort qu'on avait dans l'équipe, un peu un Anthony Hort, mais de bonne époque, qui était dans l'équipe moins fort un peu, mais quand même, il était vraiment fort. Il m'avait dit, si tu veux travailler en endurance, il faut que tu fasses des centurions. Et là, j'étais comme, bon, centurion, moi, dans ma tête, c'était un jeu de boisson. Non, le centurion, c'était se claquer 100 reps à une plate.
que tu allais tout le temps au maximum de ta capacité avant de prendre ta pause. Puis parce que moi, je t'ai rendu à un breaking point, tout ce que tu sais, j'étais capable d'en faire 17, 18. Fait que tu veux pas t'être dans de l'endurance, t'es plus rendu dans de la grosse force, tu sais, comme quelqu'un qui en fait 5, 6. Fait que dans un laps de temps d'à peu près trois mois, je devais passer de 18 à 25-26 quand je me préparais à ça.
Et quand j'étais arrivé au combine, j'ai fait mon PR. J'avais jamais fait ça, 29 reps. Ça m'avait vraiment aidé. Le centurion, la première fois que j'avais commencé, j'avais fait 38 à une plate. Je pense que la dernière fois avant mon combine, j'avais fait 69-70.
Mon endurance avait clairement augmenté. Je ne l'avais jamais essayé au bench encore. Ça passait, ça avait de l'air léger. C'était une belle expérience.
[00:16:52] Speaker B: Est-ce que c'est encore une technique que tu utilises dans tes trainings?
[00:16:55] Speaker A: Non, non, non. Tu sais, pour vrai, le bench, oui, c'est quand même représentatif au football, parce que tu sais, quand tu bloques quelqu'un et tout ça, mais moi, quelque chose que je veux vraiment mettre de l'emphase dessus, c'est tout ce qui est power clean, ces affaires d'artérophilie. Pour moi, c'est l'affaire physique qui se rapporte le plus au football. Tu sais, la triple extension des hanches quand tu bloques, quand tu fais un tackle, Selon moi, quelqu'un qui est capable de power clean trois plates ou même deux plates 25 et plus, ça me démontre beaucoup cette personne-là. Tandis que quelqu'un qui bench pesant, c'est impressionnant. C'est vraiment impressionnant. J'enlève rien à ça. Je trouve ça vraiment impressionnant. Mais pour un gars de foot, je trouve que c'est encore plus impressionnant quelqu'un qui clean pesant.
[00:17:36] Speaker B: Fait que ton power clean, c'est ton exercice préféré?
[00:17:40] Speaker A: Ouais, ouais, de loin.
[00:17:41] Speaker B: Ouais? J'ai vu en plus que t'as posté un PR v'là pas longtemps, ton power clean.
[00:17:45] Speaker A: Écoute, cette année, j'ai encore PR tout... Non, ben, mon power clean, j'ai power clean 345 cette année. Ouais, fait que 3 plates 15. Ok, mon record à vie, j'ai fait des PR dans pas mal tout. Y'a juste mon bench que j'ai comme atteint un...
Pas un seuil, mais j'avais comme des problèmes à l'épaule dans les dernières années, c'était difficile à augmenter ça. Mais là, si tu vois, cette année, cette off-season-là, j'ai atteint mon ancien PR qui était quand j'étais à l'université. Je ne l'ai pas dépassé, mais je l'ai atteint. Ça fait que j'étais quand même content. J'ai dépassé mes PR au squat cette année. Front squat, je l'ai fait hier, mon PR. En tout cas, ça va bien.
Je vieillis, mais on dirait que mon corps ne vieillit pas.
[00:18:25] Speaker B: C'est ça qui est intéressant. Je me demande, vu que toi tu le vieillis et que tu t'entraînes encore pour jouer au plus haut niveau possible de ta carrière, est-ce que tu le ressens? En fait, est-ce que c'est dur de continuer à se développer même quand ton corps vieillit?
[00:18:42] Speaker A: Ben oui, il y a beaucoup de changements à faire. Je te dirais, C'est vrai que je me sens vraiment bien, encore là. À chaque année, c'est sûr, quand j'arrive au camp, je me sens dans la plus grande forme que j'ai jamais été. Mais c'est pas vrai de dire que je sens pas les effets avec mon corps vieillit. Parce que, veux, veux pas, tout fait un peu plus mal. Les matins, c'est tout le temps un peu plus difficile. Je suis tout le temps plus requin pour un entraînement.
Puis le pire, c'est que je prends plus de suppléments par rapport à ça, des vitamines, des affaires comme ça, pour être sûr que je suis correct les matins et durant les entraînements.
Mais c'est juste d'aborder ça différemment. Moi, ce que je fais, c'est que je fais beaucoup plus de mobilité que j'en faisais. Avant, je n'en faisais quasiment pas. J'avais l'impression que je n'avais pas besoin de faire ça. Maintenant, j'en ai besoin.
C'est fou parce que le fait que je coach au Cégep en ce moment avec des jeunes, que moi, en tant que préparateur physique pour eux l'hiver, Faut que je leur fasse la mobilité et tout ça, mais je le fais avec eux, pis je veux pas, moi, ça me fait énormément d'extra, énormément de bien. Mais ça, sinon, t'sais, les off-season, c'est dur revenir d'une saison. T'sais, mettons que la saison vient juste de finir, pis j'ai plein de petits bobos, moi, souvent, c'est les poignets, le bas du dos, le genou, les doigts, t'sais. Ça me prend de plus en plus de temps avant d'être A1, là, t'sais, de dire « OK, là, je peux recommencer à pousser la machine », là. Ça me prend de plus en plus de temps à chaque fois.
Mais je suis toujours capable de la repousser à un niveau plus élevé que l'année d'avant.
[00:20:06] Speaker B: Combien de temps, à peu près, que ça te prend, admettons, pour... Ben, je te dirais...
[00:20:12] Speaker A: Je prends, tu sais, comme un 2-3 semaines où je fais vraiment rien.
[00:20:15] Speaker B: Ouais, mais ça, c'est normal. J'en profite.
[00:20:18] Speaker A: Après ça, je recommence à m'entraîner un peu avant le temps des Fêtes. Puis dans le temps des Fêtes aussi, je reprends une à deux semaines off. Mais tu sais, c'est vraiment, c'est juste de la remise en forme rendue là. C'est des trainings en résistance, puis de la remise en forme. Puis souvent, c'est après le temps des fights que je repars.
[00:20:37] Speaker B: Tu me parlais de highlight, j'aimerais que tu me parles, tu m'as dit qu'il durait 10 minutes. Qu'est-ce que tu conseillerais aux gars qui font un highlight en ce moment pour aller au prochain niveau, même pour eux? Qu'est-ce que tu conseillerais aux gars de comment ils devraient faire leur highlight?
[00:20:58] Speaker A: Premièrement, c'est ça. Puis moi, mon agent m'avait dit ça quand il m'avait finalement appris du sonnel. Il m'avait dit, il faut que ça soit 3 à 4 minutes, où ce que les 3 à 4 minutes, tu montres tout ce que tu sais faire. Donc quand même que tes jeux d'unités spéciaux, tu les trouves moins cool que certains jeux que tu as faits offensivement, si tu es un joueur offensif par exemple, il faut que tu en mettes pareil au début de ton highlight. Premièrement, on est dans la Ligue canadienne. J'imagine qu'André Bolduc t'avait parlé de ça aussi. Ce qui est bien important dans la Ligue canadienne pour faire ta place dans une équipe, c'est les unités spéciales. Ça passe par là. Mettons, je te parle d'un receveur qui a commencé directement comme starter à sa première année dans CFL.
D'après moi, ça se compte d'un doigt, d'une main, dans les dix dernières années, le nombre de Canadiens qui sont arrivés. C'est quand même, c'est pas ultra rare, parce que ça l'arrive, il y en a des vraiment gros spécimens ou des gars qui ont joué dans la NCA qui arrivent et qui ont la citoyenneté canadienne et qui sont vraiment dominants, mais c'est quand même rare. Souvent, un recevoir canadien, tu t'attends à ce qu'il joue sur les teams, sur punt, sur punt return, même sur kickoff return, parce que Ça prend des receveurs canadiens dans l'équipe et il faut qu'ils aient des skills et des specialties. Je me suis éloigné un peu, mais pour répondre à la question, c'est de mettre… Ben 4-5 vraiment gros jeux que t'as fait dans l'année. Après ça, moi je rentrerais tout de suite sur les special teams. Après ça rentre, ben si t'es receveur, rentre tes skills de blocking aussi. Parce qu'un receveur faut que ça bloque. Surtout dans la CFL. Donc c'est ça, de faire ça de même. Puis après ça, ben man, si tu veux faire un highlight de 10-20 minutes, ben là, fais ça pour le fun. Le reste, mets tous tes jeux dans l'ordre que tu veux. Tu peux le mettre dans l'ordre du plus nice.
Puis moi, j'ai fini mon highlight avec mon premier touché que j'ai fait dans CIS, universitaire, qui n'était pas un beau touché. C'était juste comme un souvenir pour moi de me dire, regarde, c'est là la première fois que j'ai eu ma chance. C'était à ma première année. Il y avait eu un tight end qui avait été malade dans l'équipe, puis un autre qui était blessé. Fait que je suis comme tombé deuxième tight end. Je suis tombé de 4 à 2. J'étais full impliqué offensivement, j'ai pas le choix d'apprendre toutes mes affaires et de mettre du temps là-dedans.
On avait une option entre moi et justement William Langlais, l'autre fullback que je t'ai dit qui rentrait Calgary. Lui allait dans le flat, moi j'allais comme sur un corner route, puis c'était moi qui étais démarqué dans les deux. Il me lançait ça, Jérémy Ruck me lançait ça, puis t'sais, c'était un vieux catch, mais c'était un catch pareil dans le toucher, puis c'était un maudit beau moment. Puis moi j'ai fini avec ça, parce que t'sais, c'est pas nécessairement un jeu que je mettrais dans un light, parce que c'était pas un très beau catch, mettons. Mais c'est un beau souvenir pour moi, c'est comme ça que ça a commencé.
[00:23:48] Speaker B: Puis c'est comme ça que...
Ah, c'est vraiment cool. Mais, tu sais, maintenant que t'as passé par le combine, le draft, comment t'as vécu ton arrivée à Ottawa?
[00:24:02] Speaker A: Ben, écoute, moi, je suis arrivé sur un coup de vent, parce que, dans le fond, après mon national combine, moi, j'ai fait un camp à Kansas City pour le Chiefs.
[00:24:10] Speaker B: Pour vrai? No way!
[00:24:11] Speaker A: Pis ça, tu sais, c'est drôle que c'est pas tant dit dans ma bio.
[00:24:15] Speaker B: J'ai pas vu ça nulle part.
[00:24:16] Speaker A: Ouais, mais c'est pas grave.
Ouais, c'est ça. Parce que j'avais tellement... t'sais, j'avais eu des bonnes... des bons... des bons combines, là. Pis ça avait fait en sorte que ça m'avait fait une place dans un camp. Pis t'sais, c'était un rookie camp, c'était pas un gros camp. Mais pour moi, c'était quand même une maudite belle expérience. Pis t'sais, quand j'y pense maintenant, c'était encore plus fou que quand j'y étais parce que c'était l'année recrue de Pat Mumbles.
[00:24:39] Speaker B: No way!
[00:24:39] Speaker A: Fait que Pat Mumbles, il était au camp, t'sais. Mais moi, dans ce temps-là, je savais pas que c'était un big guy. J'avais en avant entendu parler de lui, que c'était un gars qui lançait ses centres diverses, de loin, pis t'sais...
J'avais entendu parler de lui, mais je ne savais pas qu'il allait être ce gars-là maintenant. Puis, fun fact, il m'a lancé une balle de touché à un moment donné. Moi, là-bas, j'étais vraiment un true fullback. Je n'étais pas un tight end. Je ne suis pas assez grand dans la NFL pour être un tight end.
Puis j'avais couru comme un angle route, qui est typiquement NFL. Puis ils m'avaient lancé ça direct dans le toucher. Puis, tu sais, je me rappellerai toujours de ce moment-là, mais c'est où Pat Maroz m'a lancé une balle de toucher. Clairement qu'il se rappelle pas de moi. Mais moi, je sais c'est qui, puis je me rappelle de lui. Nice.
[00:25:16] Speaker B: Il était-il autant... Est-ce que tu le voyais... Bien, tu te rappelles-tu comment il était à ce moment-là? Est-ce que tu le voyais qu'il allait devenir un gros gars?
[00:25:25] Speaker A: Moi, j'ai dit à mes chambres de gars, quand je suis revenu, Je leur ai dit, «Ce gars-là, il est tellement boosté.» Comme, on était dans l'ordre d'autres pis je sais même pas s'ils savaient que je parlais français.
Parce que, t'sais, moi, dans ce temps-là, l'anglais, c'était... J'étais vraiment pas, t'sais, comme je suis là en ce moment. Pis même encore là, je suis pas très bon, mais je me débrouille. Pis à toutes les fois qu'il arrivait sur l'affaire dans le jeu qui m'indiquait ce que moi je faisais, il me regardait drette dans les yeux, pis c'était comme... Il augmentait son ton de voix, il s'assurait qu'il avait pas son accent comme typiquement américain, comme c'était tellement boosté. Pis j'avais trois jeux à apprendre par jour, là. J'essayais mes jeux, là. C'est juste que...
Des fois qu'il a stress pis tout ça, mais lui il voulait tellement être sûr que tout le monde soit sur la même page. Pis ça j'avais dit ça à mes chums de gars quand j'étais revenu.
[00:26:09] Speaker B: Fucking si.
[00:26:09] Speaker A: Ouais, il était tellement boosté ce gars-là que c'était sûr qu'il allait devenir big. Je savais pas qu'il allait devenir big de même, mais clairement qu'il avait l'attitude en tout cas.
Aïe.
[00:26:19] Speaker B: Fait que là, Ottawa, t'as-tu des histoires de quand t'es arrivé à Ottawa ou de ta carrière à Ottawa, tu sais?
[00:26:27] Speaker A: Ben oui, ça, c'est sûr, j'en ai une couple. À l'arrivée à Ottawa, vu que j'avais été sélectionné au deuxième round, j'avais quand même gros du hype sur moi, fait que beaucoup d'entrevues en anglais.
[00:26:37] Speaker B: Ah oui?
[00:26:38] Speaker A: Oui. Puis tu sais, comme que je viens de te mentionner, en anglais, c'était pas facile pour moi.
Je répondais du mieux de ma capacité, mais j'aimerais même pas que le monde retrouve ces entrevues-là tellement c'est gênant. Ça, c'est de quoi il m'avait énormément stressé et saisi au début, tout le hype qu'il y avait autour de moi, le first round et le third round aussi.
Je savais que c'était beaucoup plus médiatisé qu'universitaire, mais à ce point-là, je ne le savais pas. Les journalistes sont là à toutes les pratiques. À toutes les pratiques, il y a au moins quatre, cinq gars qui sont interviewés. À toutes les pratiques. Que ce soit jour 1, jour 2, jour 3, notre walkthrough avant la game, il y a tout le temps des journalistes qui sont là, qui interviennent tout le temps, au moins une à deux personnes, des fois quatre, des fois cinq.
À toutes les fois, le gars des médias arrive avec son board et c'est ces gars-là qu'il faut faire les entrevues.
Une bonne anecdote que j'aurais, c'est à ma deuxième année. Parce que moi, ma première, j'avais eu une grosse commotion. J'ai manqué comme un bon dix games à ma année. J'ai joué les quatre premières, je n'ai manqué dix, j'ai joué les quatre dernières. Puis la game de play-off aussi qu'on avait perdue contre Saskatchewan.
Puis, à ma deuxième année, on a fait un échange au niveau des full-backs. Tu sais, nous, notre full-back, c'était Patrick Lavoie, qui était, je sais pas si ça te dit de quoi, là.
[00:28:03] Speaker B: – Vraiment pas.
[00:28:04] Speaker A: – En tout cas, une légende. Tu sais, moi, je me rappelle que, quand j'étais porteur de ballon au cégep de Drummondville, j'allais le voir pratiquer sur le terrain de Bishop pour les Alouettes dans le temps qu'il jouait là-bas. Puis, c'était comme... Je voulais être lui, là, tu sais. C'était mon idole.
[00:28:19] Speaker B: – Québécois en plus.
[00:28:20] Speaker A: – Oui. Puis, je suis arrivé...
l'année de sa dernière année pour Ottawa. Ça a été mon mentor, c'est ma première année. Le gars, justement, papa, cheveux gris, j'étais comme « man, il fait combien de temps qu'il est là, pis je veux être ce gars-là, je veux devenir comme ce gars-là ». Pis il m'a montré tellement de choses, pis il était vraiment cool avec moi.
Puis en tout cas, on a fait un échange avec Jean-Christophe Beaulieu. Lui, je sais pas si t'en as entendu parler. Lui aussi, il a joué au Varéor. Puis c'était le gros tie-down des Alouettes. Pat, c'était le gros tie-down d'Ottawa. Puis en fait, ils ont fait un switch. Puis là, Jesse arrive. Puis t'sais, je le connaissais un peu parce qu'il était ici. Puis moi, quand je suis arrivé, il s'en allait. Fait que t'sais, je l'ai croisé une couple de fois.
C'est devenu rapidement mon chum là-bas à Ottawa, mais c'était lui notre partant. C'était lui le gars. Puis lui aussi il m'a montré énormément d'affaires, by the way. C'est un maudit leader, puis il a vraiment une attitude de champion, ce gars-là. Puis je me rappellerai toujours à un moment donné, on est sur... Lui, il est sur punt return, puis moi, je suis sur le scout punt. Fait que j'lui donne une rep. Puis là, je suis sur... Je suis taco à la gauche, puis ça fait 3-4 reps de suite, je suis même pas capable de releaser parce qu'il est tellement fort, il est tellement raide que je suis pas capable de release.
Je me dis « crime, je vais y donner ». On n'a pas le droit de shader, nous autres, en pratique, pour pas que les gars tombent dans les genoux des autres. Même l'universitaire collégial s'est rendu tout de ça aussi. Mais là, je me dis « je vais y en donner un peu plus ». Puis là, j'y en ai donné un peu plus, puis il a tombé à pleuvent, en arrière de moi. J'ai réussi à release.
La rep d'après, il m'a dit, « Je pense que tu ne comprends pas, Twigoo, comment ça fonctionne, la CFL. » Puis là, il me regardait dans les yeux et j'étais comme, « Qu'est-ce qu'il est fâché après moi, pour vrai, là, tu sais. » Puis, ouais, la rep d'après, il m'a aligné aux casses, il m'a pancake à terre, il m'a mis sur le dos, puis il s'est même frappé dans la face. On était de chum, là. Il s'est même frappé dans la face. Fait que là, après, je me lève et je suis comme, « Voyons, man, ça va. » Puis il est comme, « Non, man, tu vas comprendre c'est quoi être un Viet, puis c'est quoi respecter les Viet. » « Ok, j'ai compris. » Ce qui est drôle, c'est que maintenant, c'est moi qui le subis. Moi, si quelqu'un me ferait ça, c'est vrai que c'est un disrespect. Puis les gars, ils l'apprennent à la dure comme moi je l'apprends à la dure. Puis ce qui est drôle, c'est que le lendemain matin, nous autres, les meetings sont souvent le lendemain matin, les pratiques qu'on vient de faire.
Coach Dice, qui est maintenant notre head coach, qui était dans ce temps-là le coach des special teams, il commence par ça. Il fait juste montrer le clip, puis il encercle moi et JC, puis il attend que les gars réagissent.
Puis là, après, moi et JC, on était sur l'un côté de l'autre parce qu'on est chums. Puis là, on se regarde, puis Coach Dice fait juste dire « Ça, les gars, c'est typical québécois. » C'est comme ça qu'ils règlent leurs problèmes. Puis moi, j'aime ça. Puis il dit « Vous êtes good, les gars? On change de jeu. » Ça, c'est un bon anecdote que j'ai. Puis c'est drôle parce que live, je suis coach avec. Parce que lui, il coache Leroy Line aussi au volontaire.
[00:31:07] Speaker B: Ah oui?
[00:31:08] Speaker A: Ouais, au Cégep de Sherbrooke.
Fait que c'est quand même drôle, on se croit tout le temps, pis cette histoire-là, tous les gars du Cégep, ils savent que c'est arrivé.
[00:31:15] Speaker B: Aïe aïe aïe, c'est vraiment malade. Comment que ça ressemble à peu près, absolument, une semaine quand t'arrives pour te préparer à Ottawa, ben dans le CFL, genre?
[00:31:23] Speaker A: Ouais, ben dans le fond, t'sais, pas mal de toutes les équipes, c'est ça. Je te dirais, t'sais, c'est tout le temps jour 1, jour 2, jour 3, où c'est que le jour 1, ben nous, en tout cas à Ottawa, c'est le même. Jour 1, jour 2. On met beaucoup l'emphase sur Punt, Punt Return, ces unités spéciales, parce que c'est les deux grosses teams où tu as le plus de reps.
Puis il va y avoir des situations au travers de ça. Puis souvent, le jour 2, c'est autant la journée où on est paddé, parce qu'on a des épaulettes. On a le droit dans le CFS, c'est une règle de la ligue, On a le droit à 12 pratiques par année où tu as tes épaulettes. Ça, c'est quand on enlève le camp de tout ça. Le camp ne compte pas. Tu as le droit à 12 pratiques totales dans ton année. Tu as le droit de mettre des épaulettes. Souvent, nous autres, on choisissait le jour 2. Je pense que c'est pas plus qu'une heure ou une heure et quart. Souvent, nous autres, on splitait la pratique en deux. Première partie de la pratique, c'était en pads. Deuxième partie, pas de pads. Là, on travaille beaucoup plus ce qui est inside run, ces affaires-là, les courses, pour être sûr que les hollandais comprennent bien le fit qu'on veut et tout ça.
Puis là, après jour 3, bien là, les teams, c'est plus kick-off, kick-off, return. C'est des situations offensives, défensives, où est-ce que c'est plus des short yards, mettons, comme down in distance. Ça fait que du 3 et 1, on pratique les QB sneaks, ces affaires-là. Puis jour 4, c'est toujours un walkthrough. Ça fait qu'on a un gros meeting. C'est une journée vraiment plus courte, là. C'est un meeting de deux heures. Après ça, on s'en va sur le terrain.
gros max sonore, on marche les special teams, on marche nos jeux offensifs, on s'assure que tout le monde est sur la même page, on sort après puis on fait nos affaires, on se prépare pour notre game le lendemain, ou on voyage. Fait que c'est pas mal ça une semaine typique, je te dirais, dans les Red Blacks.
[00:33:10] Speaker B: Quand vous partez pour aller jouer à l'extérieur, est-ce que vous prenez votre vol, mettons, le vendredi ou le jeudi?
[00:33:17] Speaker A: Ben si, mettons, la game est le samedi, on va le prendre le vendredi.
[00:33:20] Speaker B: OK.
[00:33:21] Speaker A: Ouais. Puis nous autres, c'est tous des charter flights, fait que c'est des vols privés. Ouais. Moi, quand j'ai commencé, c'était pas ça. Le trois-quart de nos vols, c'était des vols commerciales, puis il fallait attendre à l'aéroport, puis c'était comme... Oh my God. Ouais, c'était quelque chose. Puis là, tout le temps des problèmes avec, mettons, les passeports des joueurs américains, puis c'est tout le temps des affaires. Puis depuis la COVID, c'est tout rendu charter maintenant.
Puis maintenant aussi, on voyage tout de suite après les games. Avant, on dormait là-bas après la game. On arrivait à Calgary, on jouait le vendredi soir, on jouait le samedi soir. Après, on dormait là et on repartait le lendemain matin. Maintenant, on repart tout de suite après. Je te dirais que moi, maintenant j'ai une famille, j'ai deux jeunes enfants, puis je préfère ça. Repartir tout de suite après, je suis plus vide avec ma famille et tout ça.
Mais quand j'ai commencé, c'était vraiment cool d'aller là-bas parce qu'on se ramassait souvent dans un bar ou un pub avec les joueurs de l'autre équipe et on avait full le fun.
La rivalité est là pendant qu'on joue. C'est sûr qu'il y a des gars qui ne s'aiment pas.
Mais en bout de ligne, c'est un sport, c'est du football, on gagne notre vie à faire ça, comme, man. On a tout notre support, puis ouais, c'est ça. Ça, c'était cool.
[00:34:31] Speaker B: Reg, il m'a dit que... Ben, Kevin Régimbal, pour que les gens sachent, il m'a dit que dans son temps, il demandait quatre heures par jour.
pour les gars qui étaient sous contrat d'être là, genre d'être comme présent par jour. Est-ce que c'est encore de même?
[00:34:51] Speaker A: Oui. En fait, nous-mêmes, ça l'a augmenté un peu parce que c'est quatre heures par jour durant la semaine. Mais tu sais, ça, souvent, tout est structuré. Dans le fond, la première deux heures et demie, c'est les meetings. puis l'autre heure et demie, 45, c'est la pratique. Fait que c'est ça en réalité ton quatre heures.
[00:35:10] Speaker B: Vous pratiquez pas tant que ça.
[00:35:11] Speaker A: Durant la saison, non. Durant la saison, c'est même pas deux heures, t'es out.
[00:35:15] Speaker B: C'est plus mental.
[00:35:16] Speaker A: Ouais. Ouais, ouais, t'sais. Puis on en a en masse. T'sais, tous les gars, leur football, ils l'ont. T'sais, la raison pour laquelle ils sont là, oui, il y a des choses à travailler, puis souvent, les gars font de l'extra, mais la raison pour laquelle on est là, c'est rouler les jeux qu'on vient d'apprendre dans le playbook.
Fait qu'en réalité, c'est juste d'être tous sur la même page. Le but n'est pas de se prouver ou de faire un dogfight contre un dogfight, qui est un drill de special team, de faire ça contre quelqu'un puis de te prouver. In season, tu t'es prouvé durant le camp. Oui, nous autres, on a toujours des semaines qui sont plus longues où là, on a des pratiques où c'est plus long et là, il faut se prouver un peu plus. Mais pour respecter le 4 heures, ils n'ont pas le choix de faire une formule de même.
Fait que t'sais, nous autres, souvent, les meetings commencent à 9h, pis la pratique finit à une heure et demie, genre. Puis, techniquement, après, tu peux faire ce que tu veux, c'est free. Sauf que là, il y a une règle qui s'est rajoutée, je pense, dans les deux dernières années. Une journée par semaine, il faut que ça soit 6h30. — OK. Ben, c'est quand même bien. — Ouais. Fait que là, c'est souvent plus de meetings. La pratique est sensiblement pareille, c'est juste plus de meetings.
[00:36:22] Speaker B: Fait que vous faites énormément de tape, puis de meetings.
[00:36:26] Speaker A: C'est fou, c'est trois quarts de la game, c'est ça. C'est des meetings, du tape, c'est normal. Plus que t'évolues, tu sais, toi t'as joué collégial, tu le sais, c'était beaucoup de tape. Quand t'arrives universitaire, c'est encore plus de tape. Mais pro, c'est ta job.
[00:36:44] Speaker B: C'est ça aussi.
[00:36:45] Speaker A: Tu fais pas de tape avec tes coachs, tu fais pas de tape toi-même, t'es wrong, t'es pas à la bonne place. Il y a gros des gars qui...
Pis c'est drôle, je vais faire un petit aparté là-dessus, mais genre, moi pis Marco Dubois, c'est mon collègue, lui aussi fullback à Ottawa. Ça fait... Ça va faire huit ans qu'on évolue ensemble, les deux à la position de fullback dans la même équipe. T'sais, fait qu'on est les deux des vieux vertes. Pis on essaie d'expliquer ça au gars, t'sais, man, le soir, là, au lieu de gamer, viens donc avec nous autres dans les tubs, on va faire de la récupération, on va comme faire de l'extra, on va aller dans le gym, on va...
Mais les gars, ils voyaient pas ça sur le long run. Ils sont tellement contents d'être dans le CFL ou d'être pro et d'avoir de l'argent en faisant ça qu'après ça, ils retournent chez eux et ils font un peu ce qu'ils veulent. Ça fait en sorte souvent qu'à la fin de l'année, c'est difficile. C'est là que ces gars-là ont de la misère à toffer et émotionnellement, ça étouffe parce que t'as pas mis les efforts qu'il fallait au moment qu'il fallait.
[00:37:43] Speaker B: Tu parles d'argent. Sans dévoiler non plus ton salaire, combien t'as signé?
Tu te rappelles-tu de ton recontract? Ça ressemblait à quoi?
[00:37:56] Speaker A: Oui, je m'en rappelle. Moi, quand je me suis fait le recrutement en 2017, le salaire minimum était de 55 000.
[00:38:02] Speaker B: OK.
[00:38:04] Speaker A: Puis, dans le fond, moi, en étant second round, ce que j'ai pu faire, souvent, ce qu'ils font les agents, c'est qu'ils se fient aux autres années d'avant pour savoir qu'est-ce que le second rounder a eu. Puis moi, j'ai réussi à avoir un 10 000 de signing bonus là-dessus, donc bonus de signature. En gros, c'était 65 000. Ce qui est fou, parce que maintenant, le serre minimum, je pense, je sais pas si c'est 75 qui tombe cette année ou encore 70, mais c'était déjà plus que le serre que j'avais eu à ma première année, quand tu rentres dans la Ligue. Puis ça, faut pas oublier que c'était à six mois. Tu te fais pas payer à l'année, c'est par game. Nous, on a 18 games, on reçoit 18 chèques.
Puis that's it, ta paye est faite. Fait que t'sais, il y a beaucoup de personnes, t'sais, moi je coach au Cégep, il y a certains gars qui vont me dire, « Krim, gros, c'est pas bien payé pour ce que vous faites. » Puis c'est vrai que si tu compares à la NFL, c'est dix fois moins. C'est un zéro de moins, c'est pas bien payé. Mais Krim, tu fais ça en six mois, nomme-moi un travail, même avec un bac, une maîtrise, que tu rentres puis que t'es six premiers mois, Tu fais soixante-dix mille à vingt-quatre ans, vingt-cinq ans, j'en connais pas beaucoup le job que ça se tarte de même. Souvent, après quatre, cinq camps, ben là, ben t'as un plateau salarial où là c'est beaucoup plus élevé, mais c'est dans une année. Moi je travaille l'hiver aussi, il y a plein de gars qui travaillent l'hiver aussi, fait que veux-veux pas, c'est quand même un bon salaire.
Si tu fais ça, comme moi, par passion en plus, c'est juste encore plus fou. Le mode de vie est hallucinant. Comme je t'ai dit, on pile l'argent quand même vraiment rapidement aussi si tu fais les bonnes choses. Les gars, des fois, ils dépensent beaucoup, mais si tu fais les bonnes choses, tu es capable de piler énormément d'argent. En ce moment, je ne suis pas sur un minimum non plus.
[00:39:56] Speaker B: Oui, c'est ça. Je m'en attendais, vu que tu es quand même rendu un vête et bien avancé dans la ligue. Écoute, si on pouvait jumper là-dessus, tu avais l'air de parler un peu de conseils pour les gars. Ce serait quoi un conseil d'un vétéran dans le CFL?
Je ne suis pas sûr si on a beaucoup de joueurs de la CFA qui nous écoutent, mais pour les rookies ou les gars qui ont l'intention d'aller ou qui vont se faire repêcher dans pas long, cette semaine je pense.
[00:40:27] Speaker A: Oui, c'est cette semaine le 29 avril. Écoute, un conseil.
des gens qui sont plus comme moi, parce que t'sais, t'as deux genres de personnes au football. T'as ceux qui sont vraiment freaks athlètes, on dirait qu'ils naissent avec ça, puis qu'ils l'ont. Puis t'as ceux qui ont travaillé fort pour arriver à ce qu'ils ont. Puis moi, je fais partie de ceux-là. T'sais, moi, j'ai comme tout le temps mis les bouchées doubles dans ce que je faisais. J'ai tout le temps mis du temps... Je m'arrangeais pas à avoir mes temps de repos, je m'arrangeais pas à avoir mon sommet, je m'arrangeais pour être bien hydraté. T'sais, j'ai tout le temps mis plus d'efforts dans ces affaires-là, dans l'entraînement, dans de l'extra.
je te dirais que pour ceux qui vont se faire drafter et pour ceux qui espèrent se faire drafter ou avoir une chance, c'est de continuer de grinder. Moi, l'acharnement, c'est quelque chose qui...
qui encore aujourd'hui je fais parce que je le sais que je ne suis pas un autant bon joueur si je ne m'achante pas. Si je décide de, ben regarde je t'invite, je suis rempli de techniques et d'affaires et je ne suis pas obligé de faire mes trainings, ben c'est là que je vais tomber dans la nonchalance et je ne vais pas être bon. Je le sais parce que moi j'avais tellement mis d'efforts, moi j'avais mis tous mes oeufs dans le même panier, je voulais me faire recruter. Quand je suis arrivé pro, J'étais comme « Ok, je l'ai faite ». Pis là, j'ai comme ralenti ça, j'ai lâché la pédale un peu. Pis je pense que c'est ça qui a fait en sorte que mes deux premières années, c'était touf. J'ai vraiment eu de la misère, moi, mes deux premières années. Ma deuxième année, j'ai joué encore moins que ma première.
[00:41:48] Speaker B: Ah ouais?
[00:41:50] Speaker A: Ouais, j'ai joué six games, tandis que ma première, j'en avais joué huit, pis c'était pas... Pis je te dis, t'sais, j'ai pris ça avec du recul. T'sais, au début, j'étais vraiment fâché, pis j'ai pris ça avec du recul, pis... avec raison. J'étais pas...
le joueur que je savais que j'étais capable d'être, pis c'était à cause de ça. Je m'entraînais pas tant que ça une season, je faisais pas ma récupération, je mangeais un peu n'importe quoi, je dormais 5-6 heures par nuit, t'sais. J'étais en train de chier ça. Pis la manière où j'ai juste eu une prise de conscience pis je me suis dit non, faut juste que je recommence dans mes habitudes, dans mes vieilles bobettes que je faisais à l'université, que je faisais juste continuer de work tout le temps.
Puis c'est ça qui fait en sorte que j'ai un certain succès dans la ligue, puis que je perdure, puis que je suis quelqu'un qu'on peut compter sur. Parce qu'une des grosses qualités aussi de joueur de football, puis ça je trouve que c'est pas assez dit, c'est d'être disponible. Parce qu'il y a gros des gars que c'est des freaks athlètes, mais ils se blessent.
Puis ça, le CFL, tu joues 18 games.
[00:42:47] Speaker B: C'est énorme.
[00:42:49] Speaker A: Quand tu passes de 8 ou 9 à 18, moi ma première année, je capotais. Mon bas de dos, mes genoux, je voulais me sortir du corps. Mais il faut que tu t'habitues à ça, puis pour durer, t'as comme pas le choix.
Tu sais, quand t'es au cégep, à l'université, pis que tu joues 8 games, même si tu t'entraînes pas durant la saison, tu vas commencer à perdre des gains vers la fin, tu sais, 7, 8, ta game de playoff, mettons, tes games de playoff. Mais...
Pro, c'est pas ça, là. Pro, là, c'est... Tu vas avoir 9 games, 10 games en jeu, plus tes playoffs qui vont être affectés par ça, puis tu vas juste continuer à perdre des games. Fait que moi, c'est sûr que pour moi, c'est ça. Ça a été de continuer à grinder, puis si je peux le propre, c'est pour ça que la personne qui a fait en sorte que j'ai vraiment continué à trainer, puis coché la case des trainings, puis de dire « OK, il faut que j'y aille, il faut que j'y aille », c'est Julian Fioli-Gudino, qui a joué à l'Université Laval.
Un all-star receiver, il y a des records à l'Université Laval. Il s'est peut-être fait battre, là, maintenant, mais ça fait un petit bout, là.
Lui, il est venu jouer un an et demi à Ottawa. C'était un gros, gros vecteur de lui, puis il m'a gros parlé de ça. Puis lui, je pense qu'il a fini sa carrière à comme 32, 33 aussi. Ça fait qu'il était vieux quand il est arrivé à Ottawa. Il m'a dit « go Ousmane, viens dans le gym ». « Ah oui, il faut que tu viennes dans le gym, t'as pas le choix ». J'y allais au début un peu les épaules de même et ça ne me tentait pas. Mais à un moment donné, j'ai trouvé un plaisir. Moi, Marco et Cyril, qui est allé aux Alouettes, mais Cyril Hogan-Sainton, on est tout le temps dans le gym. Nos journées sont beaucoup plus longues que les gars. C'est des vraies journées de travail. Souvent, j'arrive là-bas, j'arrive au field à 7h à peu près, même si ça commence juste à 9h.
Je prends mon déjeuner, après, je m'en vais déjà faire des contrastes, des bains. Des fois, si j'ai des traitements, si, mettons, j'ai des petits bobos ou des affaires, je fais ça, là, en même temps. Puis, après ça, on est tout dans les derniers parties. T'sais, moi et Marco, tout dans les derniers parties.
[00:44:39] Speaker B: Ça, je pense que c'est la base d'un Vette, genre. Un bon Vette fait ça. Parce que, veux, veux pas, c'est tellement la réalité qu'est-ce que tu dis en ce moment. Puis, ça me fait penser avec ce qu'André disait. Si je veux faire un lien avec ça, c'est que...
les joueurs de football canadiens qui sortent de l'université, qui sont prêts à starter CFL, c'est de moins en moins fréquent. Puis je pense que c'est très bon que tu le dis, dans le sens que, genre, il faut que tu te mettes les bouchées d'oeufs si tu veux vraiment atteindre ce niveau-là. Genre, c'est hyper important. Puis en plus, tu as remarqué que même pendant ta carrière professionnelle, tu t'es dit, genre, bien écoute, il faudrait que j'en donne encore plus, si je veux vraiment aller au niveau où est-ce que je veux.
Ça doit refléter aussi avec les rookies qui vont avenir ou les gars plus jeunes que toi dans l'équipe. Je pense que tu dois quand même.
[00:45:28] Speaker A: Avoir un rôle important à ce moment-là dans l'équipe. Oui. Comme je t'avais dit avant l'entrevue, je ne suis pas un gars vocal ben ben. L'anglais, pour moi, il y a quand même une petite barrière où est-ce que la gêne embarque et tout ça. Mais je vais être un gars qui va parler avec mes actions. Comme je t'ai dit, je suis tout le temps dans le gym. Je ne veux pas que le monde me voie dans le gym. Ils me voient grinder.
Il me voit grin dans ma recovery aussi, parce que je suis tout le temps dans les tops, en train de faire des contrastes chaud-froid. Puis, veux, veux pas, c'est vrai que ça se fait sentir, ces recrues. Nous, on a eu Dawson Pierre, de Concordia, qui est arrivé l'année passée. On a eu Yanni Guadfel, aussi, de Bishop. Puis, ces deux gars-là, c'était pas des gars qui faisaient des contrastes, c'était pas des gars... Bien, je parle surtout pour Dawson. Je pense qu'il aime vraiment pas l'eau froide.
Puis...
Ben Colin, je l'ai réussi à lui faire comprendre que c'est ce qui va faire la différence entre une carrière peut-être de 3-4 ans, puis une carrière de 7-8. Peut-être même plus, t'sais, parce que la réalité c'est que c'est ça, si tu veux être capable de toffer premièrement 18 games, si tu veux être capable de toffer des années, plusieurs années, puis tu veux faire une vraie longue carrière, ben ça prend ça. Selon moi, t'as pas le choix. Comme je t'ai dit, il y en a des fucatrices qui sont capables. Ils vont manger des bonbons à longueur de journée, puis ils vont être capables, mais La réalité, pour la plupart des gens, c'est pas ça. Pour revenir à ce que tu disais par rapport à André Bolduc, c'est vrai que ça prend deux à trois ans avant que tu te dises que ce gars-là est prêt. Souvent, tu vas quand même jouer des games à ta première année, mais ça va être à cause des blessures, des affaires comme ça. Puis là, si t'es capable de te prouver de suite, go! Sauf que souvent, Le bagage d'outils, surtout ses unités spéciales, il est mis de côté souvent quand tu joues universitaire, parce que souvent les gars qu'on recrute, c'est des gars qui ont des immenses rôles à la défensive ou à l'offensive.
[00:47:14] Speaker B: Exact, qui start dans leur équipe.
[00:47:16] Speaker A: Fait que là, c'est des gars qui sont sur une team, des fois deux. Fait que c'est ça qui est tough. Moi, j'ai eu la chance quand j'étais à l'université de quand même rester sur trois teams, même si je jouais 90 % des jeux offensifs. Fait que ça m'a quand même gardé actif, ses unités spéciales.
[00:47:34] Speaker B: Comment t'as fait pour rester concentré sur ton objectif, pas te laisser distraire? À l'université, pour être bien honnête, ça m'arrivait aussi et ça m'arrive encore. Je ne joue plus au football, mais à la place de faire un devoir, on va aller sortir avec les boys, whatever. Comment toi t'étais capable de rester fixe sur ton objectif et ne pas te faire distraire?
[00:47:58] Speaker A: Tu parles-tu plus au niveau universitaire?
[00:47:59] Speaker B: Oui, plus universitaire.
[00:48:01] Speaker A: Je te dirais que premièrement, c'est de mettre les choses au bon endroit. Il y a des moments pour aller veiller. Il y a des moments pour aller prendre une bière avec tes chums. C'est aussi de bien s'entourer. Moi, j'étais vraiment bien entouré. J'avais des bons chums qui avaient un peu les mêmes objectifs que moi. Mon meilleur chum dans la vie, David Fortier, a passé à un cheveu de jouer dans CFL lui aussi avec les Alouettes.
Puis, tu sais, c'est... ce gars-là, il me ramenait tout le temps sur terre. T'es comme, man, tu l'as le potentiel, comme... Tu sais, puis à toutes les fois que, je sais pas, je voulais l'échapper ou, tu sais, je voulais... Tu sais, un peu universitaire, tu sais ce que c'est, là, c'est comme les 5 à 7, les...
Les deux, on était tout le temps comme « non, non, non, regarde, on va y aller après la session, on va y aller après ci, après ça ». C'est de se donner des objectifs à court, moyen et long terme. Moi, je t'avais parlé gros de mes objectifs à long terme qui étaient chaque année. Je voulais être, mettons, « blocking tied-in », je voulais être partant. Mais moi, je me faisais des objectifs aussi journalier.
Puis si je n'étais pas capable de répondre à cet objectif-là et de le faire, je me faisais une punition le lendemain. Il fallait que je fasse mon objectif plus quelque chose. C'était ça que j'essayais de faire la plupart des jours. J'ai eu des semaines plus tard, quand t'es blessé ou quand t'as des… c'est tout le temps plus difficile sur le mental.
c'est d'être capable de dire, bon, aujourd'hui, qu'est-ce que je peux faire pour me rapprocher plus de mon dream? Parce que, tu sais, je ne suis pas le premier qui dit ça, mais un rêve, c'est bien beau, mais si tu fais juste rêver et que tu ne fais aucune action, ça reste un rêve. Tandis que si tu as des actions concrètes à tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, c'est un but qui se rapproche d'être atteignable. Moi, je dis tout le temps ça, et je dis ça gros à mes joueurs au Cégep aussi.
Si tu ne l'essaies pas pour de vrai, puis pour moi l'essayer pour de vrai c'est se fixer des objectifs justement, si tu ne l'essaies pas pour de vrai, comment tu veux arriver à une conclusion positive? C'est comme... là je parle, mais mettons mon beau frère il joue de la guitare, puis lui c'est comme il veut devenir guitariste, mais... Qu'est-ce que tu fais concrètement pour devenir guitariste? C'est beau de jouer dans ton salon, mais c'est pas juste ça. Tu rencontres-tu des gens? Tu vas-tu faire des gigs quelque part?
Puis je pense que ça se reflète aussi dans la vie personnelle. Si t'as pas d'objectifs à court, moyen, long terme, man, ta vie est redondante puis peut-être plate, j'imagine. C'est sûr que j'étais un gars un peu plus intense, mais c'est ça. C'est comme ça que je vois ça.
[00:50:29] Speaker B: Est-ce que c'est un peu aussi ta façon de voir l'adversité?
[00:50:33] Speaker A: Oui, c'est sûr. De l'adversité, tu vas en confronter toute ta carrière, toute ta vie. Ce n'est pas juste au football, c'est partout. Justement, je pense que le fait d'être bien entouré, ça aide beaucoup. J'ai la chance d'avoir des amis en or, j'ai la chance d'avoir une conjointe en or, des enfants qui sont magnifiques.
Fait que ça, ça me ramène aussi gros sur terre dans ma vie de tous les jours parce que j'en ai des dents. Durant la saison, le nombre de problèmes que je parle à Marco, le nombre de problèmes que Marco me parle, parce que c'est mon chum aussi dans la vie, m'écrit mondial l'un pour l'autre. On a la chance de jouer ensemble depuis huit ans déjà. C'est comme ça que je vois ça aussi.
[00:51:15] Speaker B: En finissant, parce que le temps file, j'ai préparé quelques questions un peu plus funky, vu que pour... qui n'a rien à voir avec la CFL. C'est gros comme un playbook de CFL.
[00:51:31] Speaker A: Ben, un playbook de CFL, mettons ton playbook de camp, sur les 10 premières journées de camp, ça doit être à peu près gros de même. Tu as toute la nomenclature au début, comment tu appelles les affaires.
Puis après ça, tu commences avec le jour 1, le jour 2, le jour 3. Puis t'sais, chaque jour, c'est à peu près un demi-pouce.
[00:51:49] Speaker B: — Ah ouais. — Ouais. — Le cahier, c'est un bon deux pouces, là. Facile.
[00:51:53] Speaker A: — Ah, facile. Facile. Puis t'sais, ce qui est fou, puis que le monde ne save pas, c'est que le playbook reste pas le même. Nous, là, à chaque semaine, on a un nouveau playbook. Mettons, in season, durant le camp, on a la même affaire que les jeux de base, t'sais.
les appellations de base, mais à chaque game, on a, on t'sais... – Tu t'ajustes. – On s'ajuste. Fait que les jeux changent, il y a des nouveaux jeux, il y a des jeux truqués, il y a des... Fait que là, le playbook, il est comme encore un bon pouce à chaque semaine.
[00:52:17] Speaker B: – Ayoye, ça c'est fou, man. J'ai vu que t'avais le numéro 45, pis j'ai vu aussi, je veux te laisser en parler de ça, les Red Black t'avaient demandé pourquoi t'as choisi le numéro 45.
[00:52:32] Speaker A: Ben en fait, je ne l'ai pas choisi. Moi, je suis arrivé à Ottawa, ils m'ont dit le 41 qui est disponible et pour vrai, ils m'auraient dit le 17. Je l'aurais pris le 17 parce que...
Je voulais juste un numéro. Moi, dans ma tête, qu'ils m'offrent un numéro, c'était big pour moi. Puis c'était la même affaire à l'université. J'avais le numéro 36 quand je suis allé au cégep. Je suis arrivé à l'université, ils m'ont dit 35. C'est parfait. C'est bon. Good. Donne-moi mon casque, là. Moi, c'est comme, je n'ai pas de temps à niaiser avec ça. Ça ne me dérange pas. Je suis un full back. Je ne suis pas un go-receiver où est-ce qu'il va avoir les caméras toutes sur moi. Je m'en fous de mon numéro.
Puis là, tu vois, 45, je l'ai adopté, puis je l'adore. Là, je ne changerais pas. Je me ferais changer ailleurs, j'essayerais sûrement de l'avoir, le 45. Mais c'est ça. Au début, s'ils m'ont juste dit « Hey, le 45 est dispositif », c'est bon. Parfait. Donne-moi ça. Puis ça restait de moi.
[00:53:19] Speaker B: C'est correct, ça. C'est la mentalité « Moi, je m'en vais jouer au foot ».
[00:53:23] Speaker A: C'est ça. Exact. Moi, j'étais là pour jouer au foot, je n'étais pas là pour mon « numbers ».
[00:53:26] Speaker B: Ah nice. J'ai vu qu'en 2018, les Ottawa sont allés à la Coupe Grey. Malheureusement, t'as pas joué. Est-ce que je comprends? T'étais blessé?
[00:53:35] Speaker A: Non, c'est ça. C'était l'année que je te disais. C'était ma deuxième année qui était beaucoup plus difficile. Puis, j'étais juste pas apte. Ben, j'étais pas apte.
J'étais ça à bubble, ce qu'on appelle, parce que nous autres, dans ce temps-là, il y avait 44 joueurs qui pouvaient jouer. Puis j'étais comme tout le temps dans les 46 où s'il y avait un blessure durant la semaine, j'embarquais. Fait que c'était vraiment incertain parce qu'il y avait beaucoup de gars de malade en plus durant cette semaine-là. Mais finalement, j'ai su, last minute, que je jouais pas. Puis je m'en doutais. Fait que non, j'ai pas eu la chance de jouer à une Grey Cup encore. Cette année, j'y compte bien.
[00:54:07] Speaker B: Oui, je te le souhaite en tout cas. En plus, je pense que tu as eu aussi ton enfant en même temps. Ça a l'air que tu avais eu une belle semaine. J'ai lu un peu des articles.
[00:54:17] Speaker A: Oui, c'est ça. Comment ça marche les Coupes Grises, et j'imagine que c'est le même au Super Bowl, c'est que toute la semaine, on est dans la ville où se trouve la Coupe Grise. Nous autres, on était à Edmonton cette année-là. On était là toute la semaine pis moi en plus ma conjointe elle venait me rejoindre étant enceinte quand même pas pire avancée. Elle venait me rejoindre là-bas après 2-3 jours où j'étais là pour faire les 3-4 dans la journée pis la coupe-goût avec nous. Pis je savais qu'elle avait son rendez-vous mais on voulait faire un gender reveal. Fait que là t'sais dans ma tête j'aurais pas su le sexe tout de suite.
Pis là, à ma nippe, y'a une vidéo de ça sur YouTube, là, mais ma réaction est un peu, t'sais, weird, parce que je comprends rien au début, là. Pis y'a un de mes chums, LP Bourassa, qui est rendu long-snapper aux Alouettes, il me montre une photo, t'sais, d'une échographie. Pis là, ça pointe comme, t'sais, le sexe masculin, mais moi, je comprends rien, là. Je regarde pis je suis comme, voyons, qu'est-ce qui se passe, t'sais. Pis là, finalement, pour comprendre que c'est un garçon que j'allais avoir en premier, pis t'sais, J'étais content parce que moi et ma blonde, on voulait pas nécessairement un garçon en premier, mais on en voulait un dans nos enfants.
puis ça a donné que c'était direct au début. Fait qu'en tout cas, j'étais rempli d'émotions puis super content. J'ai apprécié la journée avant qu'elle arrive à Hamilton.
[00:55:28] Speaker B: C'était vraiment cool. Merci Anto d'avoir accepté mon invitation sur le podcast. J'apprécie énormément. Je te souhaite un excellent camp. Je sais que ça commence dans pas très longtemps. Bonne saison avec Ottawa. Écoute, maintenant qu'on s'est parlé, je vais suivre le numéro 45, c'est sûr, sur le terrain.
[00:55:48] Speaker A: Merci beaucoup. Pour vrai, ton podcast est incroyable, man. J'espère que tout le monde va se mettre à suivre ça, les fans de foot, même ceux qui veulent juste en apprendre un peu plus sur la Ligue canadienne, comment fonctionne le football canadien. Vraiment cool.
[00:56:01] Speaker B: Merci, man. J'apprécie.