Ép. 4 | Chérif Nicolas - Classé #6 au pays : La renaissance des Gaiters

April 18, 2025 01:00:06
Ép. 4 | Chérif Nicolas - Classé #6 au pays : La renaissance des Gaiters
Game on : L'expérience football
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Apr 18 2025 | 01:00:06

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[00:00:00] Speaker A: Merci d'avoir accepté mon invitation sur mon podcast. J'apprécie énormément. J'ai préparé une petite intro pour toi. Après ça, on va enchaîner avec l'épisode. C'est bon pour toi? [00:00:17] Speaker B: Absolument. [00:00:19] Speaker A: Shérif Nicolas, tu es la head coach de l'Université Béchat. En tant que joueur, tu as évolué chez les Ravens de l'Université Carleton et les Stingers de l'Université Concordia durant tes études au premier cycle. Puis, tu as apporté l'uniforme des Carabins de l'Université de Montréal pendant deux saisons tout en complétant tes études en droit. Après quelques années à pratiquer le droit, tu as décidé de revenir au football pour poursuivre ta passion. Tu as occupé différentes fonctions au Collège Notre-Dame et as passé une saison sur les lignes de côté des carabins de l'Université de Montréal. Pendant cette saison, tu as été le head coach des Spartiates du cégep du Vieux-Montréal, une équipe dominante avec laquelle tu as accumulé un bilan impressionnant de 56 victoires et 26 défaites. En 2014, CVM remporte le bol d'or de la Division 1, dont tu es le coach. En parallèle, tu as aussi porté le rôle d'entraîneur avec les sélections provinciales, l'équipe Québec et l'équipe Canada. Le 21 décembre 2016, tu es nommé le 10e entraîneur-chef de l'ère moderne de l'équipe de football des Gators de l'Université Béchat. En 2024, l'équipe finit avec une fiche de huit victoires, zéro défaite, pour ensuite gagner le Lonely Ball. Coach Shérif, bienvenue sur Le Game On. J'aime ça commencer avec ça, avec les coachs, juste pour donner un petit feeling de background. De où ça apporte-toi le football avec toi? De où ta passion apporte? [00:01:44] Speaker B: Dans le fond, moi, j'ai commencé tard à jouer au foot. Comme plusieurs personnes, j'ai commencé au hockey au Québec. Tu sais, c'est le sport national. J'ai commencé à jouer au hockey. Je n'étais pas un grand joueur de hockey. Je n'étais pas le meilleur patineur en partant. Puis, à un moment donné, en sortant de la glace, il y a un coach de foot qui m'a accroché, qui m'a dit, « Hey, tu devrais venir faire des trials d'intérieur, genre, viens essayer. » Fait que je suis allé, puis j'avais l'âge Bantam dans ce temps-là, donc 14-15 ans. Je suis tombé en amour avec juste l'esprit d'équipe du football. J'ai lâché l'hockey immédiatement et j'ai embarqué dans une aventure. J'ai 48 ans et j'en fais encore. [00:02:30] Speaker A: C'était dans quel programme? [00:02:31] Speaker B: Les Spartans de Saint-Laurent. Donc, c'est au civil. [00:02:36] Speaker A: Oui, c'était au civil. [00:02:37] Speaker B: Donc, j'ai joué un an au civil. Après ça, j'ai joué pour mon école secondaire au Collège français. Puis, je suis retourné au civil. Dans le temps, au collégial, c'était quand même très, très contingenté. Puis, quand je suis allé à Vanier pour étudier, l'équipe était très bonne, très compétitive. Dans le temps, juste pour te donner une idée, moi, je jouais secondaire. Les quatre secondaires qui étaient là sont allés dans la NCAA. Tu étais très élevé, donc j'ai joué ma deuxième année midget à la place de faire ma première année collégiale. Puis après ça, j'ai joué deux ans au collégial à Magny. [00:03:11] Speaker A: Nice. Je connais beaucoup d'athlètes qui ont fait ça aussi. Moi, j'ai commencé avec les Bulldogs de Sherbrooke, justement. Est-ce que probablement que ça n'existait pas encore, je pense, les Bulldogs, quand tu jouais? [00:03:27] Speaker B: Je ne me souviens pas d'avoir joué contre Sherbrooke, dans mon passage. C'était les équipes classiques, ça, Newt, Saint-Léonard, Lassalle, ça, c'était là. Les Wildcats, c'était nouveau, donc la Rive-Nord, c'était encore nouveau. Donc non, je ne me souviens pas d'avoir joué contre les Bulldogs. [00:03:48] Speaker A: Fait que collégial, t'as joué division 1. Parle-moi un peu de ton parcours. Comment tu l'as vécu à Vanier, ton parcours collégial? [00:03:56] Speaker B: Moi, je n'étais pas un grand joueur de foot, mais dans tous les programmes où j'ai passé, j'étais le joueur défensif probablement le plus intelligent sur le terrain. Puis c'est ça qui a fait ma force, puis c'est ça qui m'a permis de compétitionner au niveau universitaire, collégial-universitaire. C'était vraiment ma compréhension de la game. Donc, tu sais, les coachs me faisaient confiance, mais tu sais, j'étais un gars limité athlétiquement, j'étais un gars limité physiquement. Je n'étais pas le gars le plus fort, je n'étais pas le gars le plus vite. Mais je comprenais, puis j'étais capable... Bon, dans le temps, on jouait beaucoup contre ce qu'on appelle du deux-back maintenant, donc deux porteurs de ballon, ou même deux porteurs de ballon plus un talent. Donc, tu sais, que tu jouais secondaire, extérieur ou intérieur, c'est un peu la même affaire. Donc, moi, je jouais les trois positions sans Mike Will, tu sais. Donc, j'avais une belle versatilité. Puis à ma deuxième année à Vanier, je me suis comme spécialisé contre le jeu de passe. Je suis devenu un gars qui comprenait les couvertures de passe puis le pass rush. Donc, j'avais un petit peu de temps de jeu dans ces situations-là. Mais comme je te dis, Vanier, c'était très, très, très compétitif à ce moment-là. Puis j'ai probablement plus joué ma première année universitaire que j'ai joué ma dernière année collégiale. [00:05:07] Speaker A: Ah oui? [00:05:08] Speaker B: Oui. [00:05:09] Speaker A: Est-ce que c'est devenu du fait que tu comprenais bien le terrain? Est-ce que c'est venu du fait aussi parce que tu faisais plus de films ou tu te préparais mieux? [00:05:21] Speaker B: Oui, exactement. Je peux te raconter des anecdotes. À Carleton, quand je suis arrivé, j'étais dans le groupe 3 ou 4. Rapidement, je suis devenu, après 2-3 jours, c'était clair que j'étais le leader de ce groupe-là. Là, les coachs ont dit, on va le monter à groupe 2 et ainsi de suite. Je me rappelle, j'avais été habillé par-dessus des gars de 3e, 4e année, le deuxième match de la saison. qui était contre Laval, parce qu'on jouait dans la même conférence, c'était la OQIFC dans le temps. Et puis, tu sais, ça avait fait un peu de... Il y avait eu du brouhaha un peu dans le vestiaire, tu sais, à cause de ça. Mais tu sais, j'ai fait ma place. Puis, tu sais, ça a continué comme ça. Je me rappelle quand je suis arrivé à... Tu sais, je sais que j'avance un peu dans le temps, mais quand je suis arrivé à Concordia, Le troisième jour du camp d'entraînement, le coordonnateur défensif donne un examen. Puis moi, je n'avais pas été là. J'étais un joueur de troisième année, mais à Concordia, c'était ma première année. [00:06:16] Speaker A: Tu nets transfert. [00:06:17] Speaker B: Oui, exactement. Puis il donne un examen sur le scheme. Je suis le seul qui a eu 100. C'est sûr que ça m'a permis de monter rapidement dans les rangs à Concordia un peu. [00:06:30] Speaker A: Ça, c'est super intéressant que tu dises ça parce qu'être intelligent sur le terrain, c'est quoi ça veut dire en fait? [00:06:36] Speaker B: Ben c'est que ça te permet de pallier à tes lacunes physiques, parce que je jouais vite, parce que je comprenais la game. Donc t'as un garde qui poule devant toi, y'a des linebackers qui vont rester plantés là le temps qu'ils voient le porteur s'en aller, ou t'as des secondaires qui vont jumper là, qui vont être capables de se mettre en position pour faire le jeu. Je pense que c'était ça ma force, c'était de me mettre dans une position de faire des jeux. Avec le temps aussi, je me suis vraiment amélioré athlétiquement, surtout dans mes dernières années au carabin. Avec Pierre-Marie Toussaint et Markely Toussaint, c'est des gars qui m'ont vraiment poussé à devenir beaucoup plus fort physiquement, beaucoup plus athlétique. Ça m'a permis de finir ma carrière en beauté. [00:07:21] Speaker A: Est-ce que tu aurais tendance à dire que ton parcours universitaire a eu un grand impact sur toi? En fait, ce que je veux dire, c'est à quel moment est-ce que le football, dans ta vie, T'as senti qu'il t'a vraiment permis de grandir en tant que personne? [00:07:38] Speaker B: Je pense dès le début. Moi, le football, ça m'a sauvé. Je le dis à mes joueurs, je le dis tout le temps. Moi, j'étais une personne très réservée, peut-être même gênée. Mon groupe d'amis était restreint et le football m'a vraiment donné un gros souffle. Ça m'a fait rester à l'école aussi, parce que moi je suis un gars qui a doublé son secondaire 3. À Vannier, ça a été difficile par moments académiquement, mais le football m'a tout le temps gardé à l'école. Ça m'a permis de vivre mon premier rêve, qui était de devenir avocat. Je pense que ça, ça me permet aussi d'aider les jeunes à changer. Quand je leur dis que j'ai changé, tu peux changer. C'est juste qu'il faut que tu décides de le faire et que tu fasses les choix en conséquence. Moi, quand j'ai décidé que j'allais devenir avocat, j'ai changé mes habitudes. J'ai commencé à m'asseoir en avant des cours, j'ai commencé à prendre des meilleures notes, j'ai commencé à avoir des meilleures habitudes de vie. Ça m'a permis de réaliser un rêve. [00:08:40] Speaker A: Je suis 100% d'accord avec toi sur le fait que je pense que ce sport-là peut t'apporter plus qu'on peut le penser. Moi, personnellement, je n'ai pas continué à l'université, mais quand j'ai joué à Lenoxville, c'est vraiment à ces trois ans-là que j'ai fait à Lenoxville que j'ai vu que je passais d'un petit gars qui sortait du secondaire à quand je suis parti d'Lenoxville. Je savais c'était quoi l'adversité, je savais où je suis, je m'en allais dans la vie, j'étais prêt, j'avais grandi en tant que personne. Puis, en fait, c'est ce que t'essaies de montrer toi, en fait, à ton équipe. On va en parler un peu plus tard de ça, justement, parce que t'as été dans des... t'as été dans des grosses périodes de B.U. là, des périodes creuses, tu sais, je vais pas en vous appeler ça de même, mais, tu sais, c'était quand même un peu plus tough dans ces années-là. Avant de jumper là-dessus, t'as fait 6 ans... t'as travaillé 6 ans comme avocat. Est-ce que t'as arrêté complètement le football ou... en fait, comment c'était? [00:09:40] Speaker B: J'ai coaché... il y a un an que j'ai pas coaché. Je pense depuis 2000... En 2002 ou 2003, il y a juste un automne où je n'ai pas coaché. C'était en 2005. Non, ce n'est pas en 2005, excuse-moi. Peut-être en 2006. Mais dans ce coin-là, il y a un an où je n'ai pas coaché. Je n'ai pas trippé très bien. Je te dirais que même quand j'étais avocat, je coachais à Notre-Dame. Ou en 2004, j'ai coaché aux Spartiates. J'ai coaché au carabin. Pour moi, quand je suis devenu avocat, je voulais voir à quel niveau, c'était quoi le marrant niveau pour que je combine les deux. Loin de moi de croire que j'allais faire ça à temps plein. Ça n'existait pas tant que ça des coachs à temps plein au début des années 2000. Pour moi, j'allais être avocat. Qu'est-ce que je pouvais redonner à la game, ça allait bien à Notre-Dame. Je coachais une position, je ne coordonnais pas Martin Lapostole, dans le temps c'était le coordonnateur défensif. Jacques Gauthier, c'était l'aide-coach. Après ça, c'était Jean-Philippe Perron. On était tous des jeunes professionnels qui coachaient là-dedans. Martin, c'est un conseiller financier. Nous autres, on allait dîner ensemble au centre-ville, faire nos game plans. C'était le fun. C'était vraiment une période de fun dans nos vies. Puis on a vraiment trippé là-dedans. Puis après ça, si on continue mon parcours, quand je suis arrivé au Spartiate, c'était la première fois que je coordonnais une défense à part cadet. En 2003, j'ai coordonné le cadet à Grèce. [00:11:20] Speaker A: Notre-Dame. Justement, en parlant de ta carrière avec CVM, tu as eu quand même beaucoup de succès avec CVM. Tu as été là 7 saisons. [00:11:36] Speaker B: 7 saisons comme head coach, puis un an j'avais été DC. Donc en 2009, je deviens le DC. Il n'avait pas fait les playoffs l'année d'avant. En 2008, les Sparsets n'ont pas fait les playoffs avec une grosse équipe. Honnêtement, c'était une grande surprise. On avait perdu un match tort dans la saison contre Édouard Maupaty cette année-là. Puis on avait été éliminés des playoffs, puis Claude Junot était lead coach à ce moment-là. puis Claude m'a approché pour devenir le DC. Je les avais aidés un peu en 2008, j'avais été comme l'assistant coach de Linebacker. En 2008, je suis assistant coach de backer, je deviens DC en 2009, puis c'est vraiment ça que je cherchais. J'étais rendu à un moment où je me disais, je veux vraiment voir si je peux coordonner une défense puis avoir du succès. Puis Claude m'avait donné la job, puis Claude, il n'a pas fait la saison 2009. En décembre 2009, il se joint au carabin comme coach de ligne offensive, et Jacques Dussault, qui m'avait coaché au carabin, devient l'entraîneur chef au spatial. Donc Jacques m'avait coaché, naturellement il me garde sur le staff, il me dit tu vas garder la défense, tu vas être mon bras droit. Et puis ce qui est fou c'est qu'on gagne le bol d'or en 2009. [00:12:56] Speaker A: Fait que t'as deux boulders. [00:12:57] Speaker B: Ouais, j'en ai un comme DC, exactement. Les deux sont contre Lenox, je m'excuse de t'annoncer ça. Puis, on avait gagné ce boulder-là en 2009 sur un quatrième et un, ou quatrième et deux, sur Coulter Field, sur notre goal line. C'était incroyable, un feeling incroyable. Et Jacques décide de prendre la job dans les médias, à Radio-Canada, pour faire les matchs universitaires. C'était Radio-Canada qui avait les matchs dans le temps. Et puis Michel Arsenault, qui était le directeur des sports au cégep du Vieux, m'a dit, genre, est-ce que tu considérais quitter ta carrière en droit pour devenir le coach en chef? Puis là, bien, c'est là que j'ai bouleversé ma vie un peu. [00:13:41] Speaker A: C'est sûr que c'est un gros changement. Tu passes d'un avocat à un coach à temps plein. Je parle, c'est le côté passion qui embarque avant tout, parce qu'on ne peut pas comparer l'échec non plus. Mais c'est ça qui est quand même beau, tu vois. [00:13:59] Speaker B: Oui. Au vieux, mon salaire, c'était à peu près 40 % de ce que je faisais comme avant. J'ai pris un pay cut de 60%. Puis à ce moment-là, je n'étais pas marié. Je n'ai toujours pas d'enfant, mais à ce moment-là, je n'étais pas marié. Mon épouse, qui est mon épouse maintenant, on commençait à se fréquenter. Puis on a eu une conversation. On est allés souper, on a eu une conversation. Puis je lui ai dit, on n'aura pas la même vie. Ce ne sera peut-être pas la vie des chalets et des bateaux. Comment tu vois ça? Puis elle m'avait dit, moi, je veux que tu suives tes rêves. Je ne veux pas que tu m'envèles plus tard dans notre vie. Si c'est ça que tu veux faire, vas-y, fais-le. [00:14:42] Speaker A: C'est ça que j'ai fait. C'est vraiment beau ça. Honnêtement, puis aujourd'hui, c'est ta femme, donc ça prouve, mais c'est vraiment cool que tu ailles te dire ça pour vrai. Comment tu as fini à Bayou comme coach? [00:14:59] Speaker B: Moi, j'ai eu aucune relation avec Bishops University. C'était vraiment... En 2016, après la saison vieux, j'avais une opportunité, je ne vais pas rentrer dans tous les détails, mais il y avait un partner avec qui j'avais travaillé en droit qui avait parti son bureau d'avocat. Puis vu que je ne pouvais pas vraiment avoir d'augmentation de salaire au cours des années au vieux à cause de la réalité budgétaire des cégeps, J'avais commencé à pratiquer dans l'off-season un petit peu avec lui. Lui, ça avait parti un bureau, Thibault Avocat, excellent cabinet d'avocat d'ailleurs, TG Avocat maintenant. Et puis, on avait parti ça ensemble. On était deux, là, son rendu sept, je pense. Ça a grossi vraiment. Mais on avait parti ça ensemble, donc je pratiquais. sans dire à temps perdu, mais c'était comme mon sideline gig, c'était d'être avocat. Aussi bizarre que ça peut sembler. Puis en 2016, à la fin 2016, moi et mon partenaire, on a une conversation, genre, tu veux-tu embarquer à 100 %, tu sais. Donc, je savais que j'allais quitter le cégep du Vieux-Montréal. À ce moment-là, tu sais, il y avait... Bon, la question salariale, tu sais, après 7 ans, tu commences à te dire, ouais, il faut peut-être que j'avance à quelque part là-dedans. Puis, il y avait aussi tout un côté... Il y avait tout le côté que j'avais fait... Sans le dire, j'avais fait le tour du collégial. Tu sais, quand t'es coach au collégial, t'es souvent tout seul à temps plein. Il y a beaucoup d'affaires que tu fais tout seul. Puis, il commençait à avoir des irritants que je trouvais... dans la job. Je trouvais que ça devenait de plus en plus une job et non pas ma passion. Fait que je me suis dit, pour être fair avec le programme, pardonne l'anglicisme, faut que je donne ça à quelqu'un d'autre. Puis comme j'avais dit à Steve Alexandre, je me rappelle, on avait perdu le quart de finale, puis j'étais descendu tout de suite dire à Steve, genre, lundi, on va se parler, mais commence ta recherche pour un nouvel entraîneur chef. J'ai coaché ma dernière game. Pour moi, c'était est-ce que je m'en vais en droit ou est-ce que je vais au football universitaire. Et honnêtement, dans ma tête, aller au football universitaire, ce n'était pas devenir coach en chef. Il faut qu'on réalise que je suis seulement la deuxième personne à avoir passé d'un coach en chef collégial à coach en chef universitaire en une chute. L'autre, c'est Marc Santeur en 2005 quand il a accédé au Carabin. [00:17:34] Speaker A: Ok, le Marc Santeur que plein de personnes me parlent, il faut que j'essaie de le voir sur le podcast. Ok, je ne savais pas. [00:17:42] Speaker B: Pour moi, j'allais devenir coach de position, coordonnateur peut-être si j'avais l'opportunité, mais je ne pensais pas que j'allais devenir coach en chef. À ce moment-là, la job à Sherbrooke ouvre et la job à BeYou ouvre en même temps. Donc j'applique sur les deux postes, je fais le processus d'entrevue dans les deux. Je suis quand même avancé comme finaliste pour les deux jobs. Puis finalement, l'Université de Sherbrooke a choisi Mathieu Lecomte et Bishop a choisi à moi. Puis c'est là que l'aventure a commencé. [00:18:17] Speaker A: Mais c'était comment le processus d'entrevue à BU? Parce qu'une autre chose que j'ai remarqué, c'est que j'ai parlé à beaucoup de, pas de jeunes coachs, mais de jeunes coachs universitaires, mettons, et je ne m'attendais pas à ça, en fait. C'était comment, toi, le processus d'entrevue à BU? Le processus? [00:18:43] Speaker B: C'était plusieurs étapes. Donc, la première étape, c'est à peu près une entrevue d'une heure. Il y a un comité, c'était trois personnes dans une grande salle de conférence. Assez intimidant quand même. Ils te demandent de préparer une présentation PowerPoint. Je ne me souviens pas s'ils l'avaient demandé ou moi je l'avais faite, mais j'avais une présentation PowerPoint. Je pense que j'avais dix slides que j'ai passées avec eux autres. Et puis ça, c'était la première étape. Et ce soir même là, le temps que j'arrive à Montréal, j'avais eu un appel qu'ils voulaient au moins me prendre en deuxième entrevue. Donc, je les avais assez impressionnés. Ils m'ont dit, on a encore une couple d'autres entrevues, mais t'es un candidat qu'on veut voir. Encore une fois, ils ne me connaissaient pas du tout. Dès ce moment-là, il y a beaucoup d'affaires qui s'enchaînent. Rencontrer les anciens, rencontrer la personne qui est responsable de la fondation, si tu veux, ou de l'aspect philanthropique. Puis ça, bon, puis rencontrer le principal de l'université, t'sais. Puis ça, c'était spécial, t'sais, que le principal de l'université, le grand boss de l'université voulait me rencontrer. Les deux, on était à Montréal en même temps, donc on a fait ça à Montréal, dans son appartement, chez lui. Et puis, t'sais, c'est là qu'on s'est dit les vraies affaires, t'sais. Puis moi, j'avais... t'sais, au niveau salarial, j'avais pas grand demande. Moi, ma seule demande, c'était que je contrôle... que je contrôle avec qui je vais travailler. Donc, c'est qui l'embauche des entraîneurs, pour moi, c'était la chose que je demandais. Puis on s'est entendus. Puis après ça, il y a eu une autre rencontre avec le même comité, si je me rappelle, avec une ou deux personnes différentes. Donc, c'est un processus quand même très détaillé puis très personnel. [00:20:41] Speaker A: Quand tu dis que, toi, une des conditions que t'avais, c'était d'avoir ton staff en fait de coach, est-ce que c'est parce que quand t'es arrivé, t'as tout de suite commencé à travailler sur les gens que tu voulais amener avec toi? [00:20:54] Speaker B: Je pense qu'on passe tellement de temps ensemble dans le bureau qu'il faut que tu sois confortable avec les gens avec qui tu vas passer. Quand tu prends un programme et que tu veux y mettre ta couleur et ta culture, il faut que les gens avec qui tu vas travailler soient prêts à embarquer là-dedans. Puis comme je l'avais dit à ce moment-là, tu sais, je vais rencontrer tous les personnes qui sont en place, je vais les rencontrer. Puis tu sais, à la fin de la journée, il y en a que j'ai gardé, puis il y en a qu'on a décidé que c'était peut-être pas la meilleure affaire qu'on continue ensemble, tu sais, qu'on avait des visions différentes. Puis tu sais, moi, au niveau culturel, au niveau de la culture d'équipe, je suis très, très... J'ai ma pensée très claire là-dessus. [00:21:41] Speaker A: Justement, on va en parler de cette culture-là. T'es arrivé en 2016. Est-ce que t'as joué la saison 2016? [00:21:51] Speaker B: Non, c'est ça. J'arrive en décembre 2016. Ma première saison, c'est 2017. [00:21:56] Speaker A: OK. Parce qu'ici, j'ai trouvé un article, c'est en décembre 2016, justement, que Bishops et la RSEQ annoncent qu'ils vont quitter le réseau des sports, donc la RSEQ, pour les maritimes. Comment l'équipe a regardé cette opportunité-là? [00:22:12] Speaker B: C'est drôle parce que moi, je n'ai pas participé à cette décision-là. Moi, j'arrive à l'entrevue, la première entrevue, puis on me dit, avant même de commencer, on me dit, on s'en va dans la US. Est-ce que ça t'intéresse encore? La job, est-ce qu'elle t'intéresse encore? Puis là, j'ai rétorqué avec une question, parce que je suis un avocat. [00:22:31] Speaker A: C'est bête. [00:22:32] Speaker B: Fait que j'y pose une question. Je dis, ben, on voyage-tu en avion ou en bus? Parce que si ça avait été en autobus, j'étais pas intéressé de faire 14 heures de route, quatre fois par année, plus les playoffs. C'est sûr que c'est pas pour moi, ça. Quand ils m'ont dit qu'on... [00:22:47] Speaker A: On s'entend un match le samedi bien souvent, c'est-à-dire si tu pars à la fin de semaine au complet. [00:22:54] Speaker B: Exactement. Puis, ils m'ont dit non, on s'en va en avion, on a un avion, on sera parti analyser de Sherbrooke. J'ai dit OK, on passe à l'entrevue. Donc, moi, je n'ai pas participé à cette décision-là. [00:23:13] Speaker A: Fait que toi t'arrives en mode un peu reconstruction de l'équipe. Tu sais, je parle, tu vas amener ta sauce comme tu dis, tu vas amener ta culture. Parle-moi un peu de ça. C'est quoi la touche que toi, Shérif, t'as voulu amener à l'équipe? Pas obligé d'aller trop dans les détails. Je sais qu'il y a des causes qui n'ont pas voulu y aller, mais mettons si on parle de grandes lignes, de qu'est-ce que, dans les dernières années, t'as voulu amener? [00:23:38] Speaker B: Oui, je pense que la première chose que moi, je vois du football, c'est que le processus est plus important que les résultats. Pour moi, les résultats, c'est une distraction. Fait qu'il faut partir de là. Puis ça, c'est pas facile à convaincre un jeune de 18 ans, 19 ans, 20 ans, 21 ans, dépendamment d'où qu'il vienne, que le résultat, c'est pas important. Je pense que tout le monde, puisque le monde alentour du programme, tout ce qu'il regarde, c'est les résultats. Ils s'en foutent du processus. Donc, pour moi, ça, c'est vraiment important. C'est quoi le processus? Tu sais, ça, je pense que ça revient à chaque coach de déterminer c'est quoi son processus, comment lui voit... c'est quoi gagner des games ou comment on gagne des games, puis comment on se comporte en tant qu'équipe. Parce que moi, la culture d'équipe, c'est pas juste sur le terrain. C'est de prendre des leçons qu'on enseigne sur le terrain, puis de... tu sais, d'amener ça à la vie aussi, tu sais. Je prends quand même mon rôle que je suis le... c'est probablement le dernier adulte qui va influencer ces jeunes-là avant la vraie vie. Puis ça, je prends ce rôle-là à cœur. Les valeurs, c'est important pour moi. Donc, pour revenir à ta question, tu m'as dit si c'est une reconstruction. Tu sais, la première année, tu le sais pas. Surtout quand t'as pas coaché universitaire avant, t'arrives, même le niveau de tes joueurs, t'es comme, OK, il est grand, il est fort, il est capable de courir. C'est cette année-là, j'ai vraiment pris le temps, oui, d'instaurer notre culture, les bases de notre culture, de leur en parler, mais ils n'ont pas... Il y en a qui ont buy-in, il y en a qui ont buy-out et qui ont quitté l'équipe, ça c'est clair. Mais je ne pense pas qu'ils l'ont maîtrisé à ce moment-là. Ça nous a pris une couple d'années. Si tu lis un peu sur le dealership, trois ans, c'est un moment charniant. C'est en trois ans que tu peux commencer à penser changer une culture. [00:25:36] Speaker A: Ah oui, trois ans. [00:25:38] Speaker B: Ça, c'est des études. Ça vient du monde corporatif, organisationnel. Ça vient des forces armées, comme les Navy Seals, à vraiment changer la culture de quelque chose, d'une organisation. Il faut que tu penses à un processus de trois ans. Tu peux avoir des résultats plus rapidement. Il y a des manières d'essayer d'avoir des shortcuts. Mais si tu veux vraiment changer ta culture, ça va te prendre au moins trois ans. Puis nous autres, ça a été trois ans on the dot. [00:26:05] Speaker A: Ah oui, trois ans en dedans. [00:26:08] Speaker B: On a été 1-7, 0-8. 4-4, là, on est bon, la première fois, notre troisième année, tu sais. Puis, fait que ma première année, moi, j'ai pas coupé personne. J'ai pas... J'ai vraiment évalué. J'ai évalué les coachs qui revenaient. J'ai évalué les joueurs qui étaient là. J'ai évalué comment ils se comportaient à l'extérieur de la game. Puis j'ai compris beaucoup de choses. Puis là où j'ai commencé à imposer mon rythme, c'est vraiment ma deuxième année. [00:26:39] Speaker A: Est-ce que t'avais-tu eu la chance de recruter, toi, ou t'étais arrivé et t'avais les gars qui étaient là? [00:26:48] Speaker B: Le recrutement au Québec, tu sais, en janvier, c'est pas mal fini. Il va rester quelques joueurs. Il y avait quelques joueurs qui étaient sur la glace, comme on dit, c'est-à-dire que... Le coaching staff qui était là auparavant les avait recrutés, puis quand ils sont partis, ils ont tenu sa glace. On a eu quelques-uns de ces joueurs-là, t'sais, un gars comme Louis-Philippe Grégoire qui venait de Jonquin, c'était un porteur de ballon, t'sais, qui est devenu capitaine d'équipe chez nous, t'sais, ça a été un grand... une grande recrue qu'on a eue cette première année en 2017, qui nous a aidés jusqu'en 2021 à être très, très compétitifs, qui a été All-Star une couple de fois. Donc, oui, on a eu quelques joueurs. Samuel Duchamp, qui était un joueur de ligne offensive, qui a eu l'opportunité de se donner une place dans les pros. On a eu des joueurs cette année-là, mais très, très, très, très peu. entre ma première et ma deuxième année. Déjà, j'avais changé les standards dans la première année, mais comme moi, je voulais les évaluer, je pense qu'eux autres, ils voulaient m'évaluer aussi. Puis entre ma première année et ma deuxième, il y a 20 gars qui ont gradué. De ces 20-là, il y a une dizaine qui auraient pu revenir, qui ont décidé de revenir. Plus, il y a 26 gars qui ont quit, qui ont lâché l'équipe pendant les entraînements d'hiver parce que j'ai vraiment changé le standard. Quand on a changé le standard, Fabrice Raymond, c'est un gars qui m'a aidé vraiment à faire ça. Lui arrivant en 2018, quand il est arrivé des carabins, j'avais vraiment le pouls sur une équipe qui venait de gagner la Coupe Vanier ou qui avait été à la Coupe Vanier en 2014-2015. J'avais un entraîneur qui avait été avec eux autres. dans comment t'établis tes standards, comment tu t'organises la préparation physique, tout ça. Il m'a beaucoup, beaucoup aidé. Je lui dois encore ça. Puis, c'est pour ça que 2018, ça a été difficile parce qu'on avait 65 joueurs sur l'équipe. Je pense qu'on avait 6 joueurs de ligne offensive ou 7 joueurs de ligne offensive cette année-là. [00:28:51] Speaker A: 65 joueurs! Ayoye! On parle d'université, on parle des équipes. Aujourd'hui, vous êtes combien? [00:28:59] Speaker B: Moi, j'aime ça entre 85 et 90 joueurs. C'est ça le chiffre qu'on aime avoir. Je te dirais qu'à ce moment-ci de l'année, entre les recrues qui vont arriver à l'automne, puis les gars qui ont des essais présentement avec nous autres, on se tient autour de 110. Ça fait qu'on n'est pas 110 sur le campus présentement parce qu'il y a des gars qui sont encore dans leur cégep ou dans leur high school dans le reste du Canada, mais nos chiffres, si tu regardes notre tableau, on est à 110 ou à 105. [00:29:26] Speaker A: Quand même. Quand tu parles de comment t'amènes ta culture, toi, comment tu l'as faite? Parce que veux ou pas, je parle... Peut-être que ça t'a frappé dans la face quand t'as vu 26 gars quittent, mais je pense qu'aujourd'hui, ça s'est quand même reviré à ton avantage. Comment t'as fait ça, en fait? [00:29:50] Speaker B: Moi, j'avais aucune inquiétude. L'université, ça me posait des questions, je pense. Moi, j'avais aucune inquiétude. Moi, je me disais, c'est exactement ce qu'on veut. Quand tu remodèles ta cuisine, puis tu fais un « good job », tu veux sortir tout ce qui n'est pas bon, tu vas regarder ce qui est bon. Puis de ce groupe-là, on a gardé des très bons éléments qui nous ont aidés à prendre la prochaine étape dans notre programme. Mais on s'est aussi débarrassé des gars qui étaient là pour les mauvaises raisons. Une des façons qu'on a fait ça, c'est que le jeudi soir, c'était une grosse soirée de party à Bishop. Puis les gars, ils aimaient ça aller faire le party in season, out season. Moi, j'ai mis une course le vendredi matin à 6 heures. Si tu as décidé de sortir la veille, puis pardonne l'expression, mais tu as pété la face, tu ne vas probablement pas être capable de finir le training qu'on faisait. [00:30:46] Speaker A: Ça montre ton commitment aussi. [00:30:47] Speaker B: Exactement. Il y a des gars qui ont essayé de faire les deux. Ça n'a pas duré longtemps. Ceux qui ont vraiment embarqué, il y en a qui étaient heureux, tu comprends? Il y a un groupe de gars là-dedans, qu'eux autres, ils étaient là comme, enfin, tu sais, enfin, on a de la discipline, enfin, on a une norme directrice. Tu m'as demandé aussi comment... Moi, je ne suis pas un gars qui impose des choses. Je pense que mon... Ma formation d'avocat, puis surtout que je suis un avocat de litige, moi, c'est de convaincre. Donc moi, quand je présente notre culture, je vais les convaincre que c'est la bonne manière de faire les choses. Je ne vais pas leur imposer de faire les bonnes choses. Puis quand tu réussis à faire ça, et que la culture commence à se faire pousser par en bas, par les joueurs eux-mêmes, c'est là que tu vas commencer à avoir du succès. Ça a pris quasiment une classe de recrutement et demie pour que ça arrive. [00:31:47] Speaker A: Tu me diras si je me trompe, mais ton background d'avocat, j'ai l'impression que, juste à te parler, ça fait une demi-heure qu'on se parle live, puis t'écoutes bien. Je sais pas si les joueurs remarquent ça aussi, les gars avec qui tu vois tous les jours, mais moi, je trouve que ta façon d'écouter, la façon de t'exprimer, je pense que ça aussi, ça fait quelque chose un peu... En tout cas, moi, personnellement, ça aurait été un impact. Surtout quand je me fais recruter. [00:32:17] Speaker B: Je te dirais qu'une des affaires... Quand tu coaches dans un programme comme le Vieux Montréal, qui est une grande tradition, je pense que moi, quand j'arrive là, je me souviens pas exactement des stats, mais on avait participé à 16 des 19 derniers boldors. C'était quelque chose comme... C'est quelque chose d'énorme. Tu coaches des vraiment, vraiment bons joueurs, puis tu réalises que... en tant que coach, les écouter. Oui, tu veux les influencer, mais eux aussi, ils ont le droit de t'influencer. Puis il y a beaucoup de joueurs. qui ont été honnêtes avec moi sur ce que je faisais bien et ce que je faisais pas mieux aussi. Puis je me rappelle en 2012, ça avait été une année un peu plus difficile aux vieux, puis le groupe de leaders qu'on avait cette année-là, ils ont été honnêtes, puis ils m'ont challengé sur la façon que je faisais les choses, puis j'ai réalisé que si je voulais faire ça, bien, il fallait que je change aussi, tu sais, mon approche, que, tu sais, pas tout pouvait être noir et blanc, pas tout pouvait être militaire, pas tout, tu sais. Tu changes comme coach, tu sais, j'avais été quand même un jeune coach. Puis moi, j'ai pas eu la chance de coacher sous quelqu'un d'autre longtemps, tu sais. Tu sais, j'ai eu un an en-dessous de Jacques Dussault. Tu sais, je n'ai pas eu beaucoup de cette influence-là, tu sais, d'apprendre de quelqu'un, tu sais. Donc, tu fais des erreurs, il faut que t'apprennes de ces erreurs-là. Puis je pense que, pour moi, tu sais, Il faut que les joueurs embarquent. Si les joueurs n'embarquent pas, on n'aura pas de succès. [00:33:52] Speaker A: Quand tu parles de la nouvelle culture, ça veut dire quoi, à Bishop, la nouvelle culture? [00:34:00] Speaker B: Je pense que c'est un peu ce que je te disais. Si je te donne, sans me donner les petites lignes, les grandes lignes, c'est que... Au football, c'est un jeu à la fois, une rep à la fois. Que ce soit dans un match ou dans une game, la plus petite unité de mesure qu'on a pour évaluer notre culture et comment on se comporte. Parce que la culture, en bout de ligne, c'est comment tu te comportes. Pour moi, on peut donner les grosses définitions, toutes les grosses définitions du monde. Si on simplifie ça, c'est comment tu te comportes. Nous autres, on va donner, il y en a cinq, comportement au gars qu'on veut sur chaque jeu, sur chaque répétition, que ce soit en pratique ou en game. Pour moi, c'est pas important. Je veux ces cinq comportements-là à chaque jeu, à chaque répétition. Puis là, de les amener à comprendre que dans la vie, il n'y en a pas de sifflet, il n'y en a pas de jeu, il n'y en a pas de rep. C'est quoi tes reps, c'est quoi tes jeux, c'est les choix que tu fais. Donc là, on fait la connexion, tu sais. Pense-y à toi, tu sais. Si tu étais un de mes joueurs et que je te parle maintenant, je t'aurais dit, depuis que tu t'es réveillé ce matin, pense à combien de choix tu as fait. À quelle heure tu t'es réveillé, qu'est-ce que tu as mangé, comment tu t'es présenté, comment tu t'es habillé aujourd'hui. Tout ça, c'est des choix que tu as fait. Donc, pour moi, les amener à comprendre ça, que le foot, c'est un jeu, une répétition à la fois, puis la vie, c'est un choix à la fois. bien là, on va commencer à rentrer dans les détails de c'est quoi les comportements qu'on veut. Je peux donner un exemple, celui que j'utilise probablement le plus quand je fais des entrevues comme ça, c'est te battre pour gagner ton one-on-one. Sur le terrain, c'est très clair, c'est très simple, c'est très facile à comprendre. Ils ne peuvent pas doubler tout le monde, on ne peut pas doubler tout le monde. C'est quoi la arme que t'amènes? C'est quoi le fight? What's the size of the dog inside of you pour gagner cette bataille-là? Right? OK, mais coach, dans la vie de tous les jours, c'est quoi le one-on-one? C'est toi contre toi-même. C'est ce qu'on appelle la discipline de soi. C'est de savoir que t'as un objectif, que tu devrais accomplir quelque chose, que ça te tente pas de le faire. Es-tu capable de le faire? Ou l'inverse. T'as un objectif, tu sais que tu devrais pas faire quelque chose, Ça te tente vraiment de le faire. Es-tu capable de ne pas le faire? Ça, c'est un exemple d'un des comportements qu'on demande dans notre culture qui a changé la vision des gars. Puis là, je le présente de même, mais avec mes joueurs, je vais présenter d'autres coachs qui disent ça peut-être d'une autre façon. Je vais présenter Kobe Bryant qui le présente. Je vais utiliser tout ce que je peux pour les convaincre que ça, c'est une manière de bien voir la vie. [00:36:38] Speaker A: Je suis convaincu qu'on le voit, ça marche, mais je trouve ça tellement bon de la façon comment tu l'amènes, parce que quand tu regardes dans l'histoire, les Kobe, les Michael Jordan, c'était quoi? C'était toi contre toi-même, c'était un jeu à la fois. Pis ça je pense que c'est quelque chose que les gens oublient au foot pis c'est tough quand t'es sur le terrain aussi pis t'sais t'es un débile. Moi j'étais débile là. T'sais tu perds une rep, c'est tough parce que là tout d'un coup, tout le monde est sur ton dos là. Mais je trouve ça vraiment bien la façon comment vous l'amenez. C'est différent, c'est vraiment hot pour vrai. Pour comme conclure sur... sur cette partie. J'ai trouvé dans une entrevue ici. Écoute, je ne sais plus si c'est... Ça vient du président et directeur de la RSEQ. Je ne sais plus s'il est encore président, mais en tout cas, c'est Gustave Ruel qui dit le fait de prendre part à la ligue du AUS permettra au programme de football de l'Université Bishop de se redéfinir avec ses valeurs bien établies au sein de l'institution. La RSEQ souhaite un retour éventuel des Gators au sein de la ligue de la football RSEQ. Est-ce qu'il va y avoir un retour? Est-ce que c'est dans les plans? [00:37:55] Speaker B: J'ai aucune idée. Ça, ce n'est pas de mon ressort. Je dis aux gars tout le temps de faire leur job. Moi, je fais ma job, c'est de mener le programme. Puis s'il y a des instances en haut qui décident qu'il y a un retour ou qu'il n'y a pas de retour, ça sera à eux autres à décider. Ce que je peux dire là-dessus, par exemple, c'est qu'on est la plus petite université avec du football au Canada. Puis ça, je pense que le monde ne réalise pas ça, que même dans la US, on est la plus petite université qui a du football. Qui dit petite université, veut dire qu'on a moins d'offres de programmes universitaires à faire. C'est-à-dire que si tu veux étudier en droit, tu ne peux pas venir à Bishop Medicine en droit. Si tu veux kinésiologie, tu peux peut-être faire Sport Studies, mais ce n'est pas kinésiologie. Donc, si c'est ça vraiment que tu veux, tu ne peux pas. Si tu veux éducation physique, si tu veux éducation, on a un très bon programme d'éducation, mais on n'a pas d'éducation physique. Je viens de te nommer des programmes que les garçons adorent. que les garçons veulent étudier dedans. Donc, c'est difficile pour recruter. Moi, quand je prends la liste, par exemple, du cégep de Sherbrooke, right? Bien, sur leurs 20 finissants, il y en a peut-être juste 5 que je peux recruter. Puis là, multiplie ça par les 31 équipes collégiales ou 32 maintenant qu'il y a. C'est ça, la difficulté pour nous autres de compétitionner contre d'autres grosses équipes, day in, day out, t'sais. Puis... Je pense que jouer un match en demi-finale nationale, par exemple, contre une grosse université, ça se fait, tu peux survivre ça. Mais de jouer day-in, day-out avec un roster plus jeune, parce que pour pallier aux difficultés de recrutement, par exemple, au Québec, qu'est-ce qu'il faut faire? Il faut aller chercher des jeunes dans le reste du Canada. Oui, parfait, mais quand un jeune du reste du Canada qui a 18 ans, 19 ans, est sur le terrain, qui pourrait encore avoir trois ans collégial, mais que là, il est sur le terrain universitaire contre une recrue de 21 ou 22 ans ou un gars de deuxième, troisième année de 21, 22, 23, 24 ans, la réalité, c'est que c'est ça qui rend les choses difficiles, tu sais. Puis, tu sais, moi, je veux pas... loin de moi dénigrer l'ARSQ, je trouve que c'est une excellente conférence, loin de moi dénigrer les équipes de l'ARSQ, mais quand tu regardes, depuis 2011, Laval et Montréal sont 143,9 contre les équipes qui ne s'appellent pas Laval et Montréal. [00:40:24] Speaker A: C'est-tu vrai? [00:40:24] Speaker B: Laval est 75,1. Donc, tu sais, il y a... La Ligue a changé quand c'est devenu juste le Québec. Quand il y avait la OQAFC, c'était peut-être plus compétitif. Puis t'sais, j'enlève rien à Laval-Montréal, puis comme je t'ai dit, j'enlève rien aux autres équipes. Ça, c'est des statistiques, puis c'est pas pour en parler négativement, mais ça, c'est la réalité. Donc, pour que Bishop retourne dans la RSAQ, je pense qu'il y a une analyse à faire de cette situation-là. [00:40:54] Speaker A: Stade du don de l'air aussi. B.U. a eu beaucoup de succès cette année. Je parle autant basketball féminin, masculin, on a le hockey féminin, qui ont tous été champions, mais le football aussi, que vous avez gagné le London Bowl, j'aimerais qu'on en parle. Saison 2024, fiche de 8-0. C'était quoi le mindset en débutant la saison? [00:41:19] Speaker B: Un match à la fois, un jeu à la fois. Ça ne change pas. Les résultats, c'est une distraction. Une fois qu'on était 1-0, ce 1-là, c'est une distraction. Tous les beaux jeux que tu as faits la semaine passée, ça ne t'aidera pas à gagner la game d'après. Le beau jeu que tu viens de faire là, ça ne t'aidera pas à gagner le prochain. Je pense que mes joueurs comprennent que je martèle ça. Je suis quand même pas mal actif pendant le match avec les gars. Ce que je crie du banc, c'est « win the rep », « that's it ». Le reste, ça me passe 90 pieds par-dessus la tête. Ça a été un long time coming, pardon le linguistisme. L'année passée, si on regarde en 2023, ça a été 6-2. Donc, en 2022, on était à quatre des cinq derniers Lonely Bowl. Donc, en 2022, c'est l'année où on n'est pas allé au Lonely Bowl, mais on menait ce match-là en demi-finale tout le match, puis on avait une recrue de 18 ans, justement, sur le terrain. Ils ont lancé un Hail Mary, il a été pour l'interception, la balle est passée par-dessus sa tête. ils ont attrapé la balle, ils sont allés au haut niveau. Ce gars-là, il a gagné joueur défensif de la EUS cette année. À sa troisième année. C'est ça le développement d'un programme. C'est ça d'avoir la culture d'un jeu à la fois, un match à la fois. Je n'ai rien inventé de tout ça. Si tu vas voir un speech de Nick Saban, c'est ça qu'il va parler, ou de Bill Belichick, de tous les grands coachs que je considère des grands coachs. Je suis pas mal sûr que si je vais m'asseoir dans un meeting avec Glenn Constantin, il va parler d'un jeu à la fois, un match à la fois, qu'il y a des résultats, c'est des distractions, qu'on s'en fout du ranking au pays. Tout ça, c'était nouveau pour nous autres, être ranké cinquième au pays à un moment donné pendant la saison. c'était de renforcer au gars que c'est une distraction, tout ça. Tu sais, c'est pas... c'est pas garant du succès. D'ailleurs, on disait même que c'est du « rat poison », qui est une autre expression que j'ai empruntée de Nick Saban, tu sais. Donc, à chaque semaine, ma première présentation de la semaine, j'avais une slide « this is rat poison », tu sais. Donc, c'est ça. Tu sais, moi, je pense que c'est comme ça que tu bats-tu. [00:43:36] Speaker A: C'est hot que... c'est... c'est... c'est bien que... Vous ne vous perdez pas dans le succès. Souvent, il y a des programmes qui ont tendance à glisser un peu, à perdre un peu le petit côté de la culture, la tête enflée un peu. Rat Poison, c'est bon ça. J'aimerais faire un petit point stats parce que vous étiez premier dans quasiment toutes les catégories l'année passée. J'ai juste pris les plus impressionnantes selon moi. On parle de 5364 verges d'offensive, un average de 487 verges par match, 48 touchdowns, 68% de turdowns. Vous êtes allé en turdowns? Oui quand même. Puis 33 sacs. C'est fou, à comparer les équipes contre lesquelles vous avez joué, on parle de 11 sacs de quoi de même. J'aimerais entendre un peu ton point de vue là-dessus. Je sais qu'on parle de stats, mais je parle de ton offensif qui va apparaître à toutes les games, ta défensive aussi. C'est 487 verges par match universitaire. comme on n'est pas au secondaire où ça arrive des grosses saisons de même, mais c'est fou. [00:44:58] Speaker B: Quatre mots. Samuel Gendro, Frédéric Mercier. Je pense que mes deux entraîneurs, mon entraîneur à l'offensive et mon entraîneur à la défensive, ou je devrais dire notre entraîneur à l'offensive et à la défensive, c'est d'excellents coachs qui viennent du Québec. Puis, j'en suis vraiment fier. Fred Mercier, c'est un gars que j'ai coaché au Viau. Je le connais depuis... On se connaît depuis très, très longtemps. Puis, de la même manière, Samuel Gendron, c'est un gars que j'ai coaché contre. qui m'avaient tout le temps impressionné. Puis la relation qu'on a, nous trois, je pense que ça nous amène à votre succès. [00:45:39] Speaker A: Ça vous a permis de remporter le AUS Staff of the Year. As-tu des impressions à donner pour ça? [00:45:44] Speaker B: Oui, il devrait changer le nom parce qu'il n'arrête pas de dire entraîneur de l'année. Je suis content que tu aies dit AUS Staff of the Year. Écoute, je pense que... Le crédit revient à l'ensemble du staff, donc les gars que j'ai nommés et le reste. Mais aux joueurs aussi, parce qu'ils embarquent dans ce qu'on fait. Tu sens « buy-in ». Tu peux être le meilleur coach du monde si tes joueurs ne te suivent pas. Tu peux avoir les meilleurs schématiques du monde si tes joueurs ne te suivent pas. Les joueurs ont embarqué, les coachs ont travaillé, puis le succès est venu. [00:46:19] Speaker A: Je suis 100% d'accord avec toi. Il ne faut pas oublier non plus que c'est les joueurs qui s'habillent à toutes les fins de semaine pour aller se battre sur le terrain. Je pense que c'est aussi pour ça que le football est reconnu comme un des sports le plus, mettons, familial. Parce qu'il y a une personne qui ne fait pas sa job, c'est que tout le monde Et moi, ce que j'aimais dire souvent avec mon père ou avec des amis, c'est qu'au bout du compte, à la fin du match, c'est l'équipe qui fait le moins d'erreurs qui va gagner. Je pense que ça a quand même paru. Si on parle de play-off, on parle plus particulièrement de votre game contre les Huskies. Vous avez gagné en troisième O.T. Je ne sais pas ça fait combien d'années que ça n'est pas arrivé. Impressionnant. J'aimerais ça que tu me parles un peu de ce match-là. En fait, c'était serré toute la game en plus. [00:47:19] Speaker B: Ce qui est drôle, c'est quand on a gagné en 2014 le Boulder OVO, on a gagné en troisième O.T. [00:47:24] Speaker A: C'est assez intéressant. [00:47:29] Speaker B: Les deux fois que j'ai gagné le championnat en tant que head coach, ça a été en troisième outil. Écoute, les Huskies, c'était la troisième fois qu'on les jouait cette année-là. Ils nous ont joué tight les trois games. On contrôlait le match jusqu'au quatrième quart. Au quatrième quart, le quatrième quart commence, c'est 13 à 3, si je me rappelle bien pour nous autres. Ils kickent un field goal sur le deuxième ou le troisième jeu du quatrième quart. Ensuite, on... Il crée un revirement, puis c'est les revirements qui ont gardé ce match proche. On a commis trop de revirements, donc on échappe la balle, notre défensif fait une bonne job, on les arrête, ils kickent un autre full goal. Là, tout d'un coup, c'est 13-9, avec deux minutes découlées dans le quatrième quart. Et là, il y a un jeu absolument rocambolesque où deux gars échappent à une interception de notre côté, le gars qui est en arrière attrape la balle, ils vont marquer un chip, et là, tout d'un coup, c'est eux autres qui ont le lead. On prend la balle, on drive le terrain, on échappe la balle encore. Et là, tu sais, il y a eu peut-être une couple d'autres séries en dessous, je me rappelle pas exactement de tous les jeux. Mais finalement, on drive avec 47 secondes à faire. On échappe la balle dans leur zone. Il reste 47 secondes. Je n'ai plus de temps mort. Donc, techniquement, je pense qu'eux autres auraient pu finir la game. Donc, 47 secondes. Tu prends un genou. Quand tu vas prendre ton premier genou, il va rester 45 secondes. Tu écoles 20 secondes avant le deuxième essai. Il va rester 25 secondes. Tu prends un autre genou. Il va rester 22 secondes. Tu écoles 20 secondes. Il reste 3 secondes. Tu cours dans la zone. St. Mary's est champion. Ils ont décidé de courir la balle, puis un petit gars d'ici, un petit gars des volontaires qui s'appelle Gabriel Royer... [00:49:24] Speaker A: Square... Ben oui, Gab Royer, c'est lui. [00:49:25] Speaker B: Qui fait le jeu. Ouais, Gab Royer réalise que la seule façon qu'on s'en sorte, c'est qu'on punch la balle. Puis tu le vois, il joue vraiment passivement, le jeu au sol. Il se met en position d'être vraiment square au gars. Tu le vois, il punch la balle. La balle, on tombe dessus. Là, je te parle, c'est les gars qui me racontent ça après, tu sais. L'arbitre, il dit « fours got it, fours got it », mais les deux gars qui sont en pile, ils portent le cap, le porteur de l'autre côté, puis notre safety. Fait que là, jusqu'à ce moment, ils ne savent pas c'est qui, puis finalement, notre safety, il sort avec la balle. Puis là, on reprend la balle, on kick un field goal pour causer l'égalité. Aïe, aïe, aïe. Ça, il restait 20 secondes au match quand on reprend la balle. [00:50:17] Speaker A: Colin, finissez par être champion. J'ai vu un message que Bishop a émis sur le réseau, 30 ans depuis la dernière demi-finale canadienne, 1994. Be proud, je pense. [00:50:30] Speaker B: Ouais, tu sais, nous autres, on est très fiers. On le répète, on s'est poumons à l'Alsace un peu dans le recrutement. Tu sais... Dans les cinq dernières années, quatre fois, on a été à deux victoires de jouer dans un match de la Coupe Vannier. Bien, cette année, on a été à une victoire de jouer dans un match de la Coupe Vannier. Puis, tu sais, pour nous autres, pour prendre le prochain pas, puis là, je parle directement aux jeunes, j'espère qu'il y en a qui vont t'écouter, écouter ce podcast-là, c'est les joueurs qui vont l'être différent. Donc, tu peux venir faire la différence à B.U. Tu peux venir ici, contribuer quand même assez rapidement, puis espérer, dans tes quatre ans ici, jouer dans une finale de la Coupe Vanier. On est à un match de ce genre. J'espère vraiment qu'il y a des jeunes qui vont prendre cette opportunité. Je te dirais qu'au Québec, présentement, Il y en a beaucoup qui ne la voient pas ou qui pensent que jouer dans les USA, c'est moins bon. Pourtant, les gars qui sont allés dans le CFL, nos deux derniers safety, ils sont présentement, ils jouent dans la CFL. On a trois gars qui sont allés au combine cette année. Pour nous autres, on ne comprend pas pourquoi cette vision des choses. Je pense que c'est des choses qui se disent par nos compétiteurs pour pallier au fait qu'on a des meilleurs résultats. Donc, c'est facile de nous dénigrer en disant, moi, mais ils jouent dans les US. La réalité, c'est que la Coupe Vannier, elle s'en fout si t'es dans l'EOS ou non. Pour nous, l'important, c'est gagner un championnat national. Mais la réalité, c'est que ça va nous prendre des top players du Québec pour réussir à faire ça. Puis on est content, on a des gars qui... On a des recrues cette année qui sont venues des gros programmes du Québec nous aider. Je te dirais, on en veut toujours plus. [00:52:27] Speaker A: Avant de jumper sur le recrutement, parce que je veux en parler, je pense que c'est important, mais moi aussi je peux rajouter à ça le fait d'étudier en anglais. On n'en parle pas assez, mais pour un gars du Québec qui a la chance d'aller étudier dans une université anglophone, Je pense que juste ça, c'est un héritage exceptionnel à avoir. Être bilingue, avoir deux langages, tu peux te débrouiller n'importe où dans le monde après. Pour ta job future, ça se met super bien sur un CV. En tout cas, je voulais juste glisser ça, mais... [00:53:01] Speaker B: Je pense qu'il y a un autre aspect qu'on en parle moins. Mais si tu veux aspirer à jouer pro, le fait d'avoir fait coacheur d'anglais toute ta carrière universitaire, ça va t'aider. Parce que quand t'arrives pis le coach en avant de toi, c'est Chris Jones, pis il a un accent du Texas. Si c'est la première personne qui essaie de t'enseigner en anglais, je peux te dire qu'il est mieux d'attacher ta tuque avec des broches. [00:53:27] Speaker A: Avec la bonne vieille accentuation. Cette année, dis-moi si je me trompe, mais j'ai compté 24 nouveaux joueurs que tu seras aller chercher, en tout cas du Québec, je pense. C'est quoi qu'on voulait aller chercher dans ces joueurs-là? C'est quoi qu'on avait besoin cette année avec B.U.? [00:53:43] Speaker B: Oui, je pense que défensivement, on avait des gars remplacés défensivement. Mais tu sais, on cherche tout le temps... On cherche tout le temps à créer plus de compétition dans notre équipe. Je pense qu'on a recruté en tout 43 ou 44 joueurs présentement. Pas tous vont finir sur l'équipe. Il y a des gars qui voulaient étudier à Bishop, qui voulaient avoir un essai, à qui on donne cet essai-là. Je te dirais qu'on ne peut pas le donner à tout le monde qui le veut, mais on a choisi certains gars qui sont présentement avec nous, en termes d'essai. Mais encore une fois, on cherche des gars qui veulent faire partie d'un processus. Deux, on ne veut pas des gars qui pensent qu'ils vont venir à Bishop parce que ça va être facile. Ah, mais c'est ça, c'est dans les U.S. là, ces bishops sont pas bons, moi, je veux aller là. Non, non, non. Nous autres, on... Cette année, les recrues qu'on a perdues, la majorité des recrues où on a perdu des batailles, c'était Montréal. C'était Laval, numéro un. Après ça, Montréal, Western, Laurier. Ça, c'est les quatre équipes avec qui on a perdu des batailles de recrutement. [00:54:59] Speaker A: Les quatre équipes sont dans le top de leur division. [00:55:02] Speaker B: Exactement. Puis c'est là qu'on veut aller, nous autres. On veut compétitionner pour les meilleurs gars. Puis moi, j'espère qu'à un moment donné, parce que tu sais, je parlais tantôt de la RSEQ, même dans la RSEQ, la solution, c'est les joueurs. La solution, c'est les recrues. La solution, c'est que les gars, ils se posent vraiment les bonnes questions par rapport à pourquoi je m'en vais dans ce programme-là ou dans ce programme-là ou dans ce programme-là. Encore une fois, puis je le dis, puis à chaque fois je le dis parce que je veux pas, je respecte tellement ce qu'ils font Montréal et Laval. Moi, c'est ça que j'espère devenir. Tu comprends ce que je veux dire? C'est pas que je les dénigre, mais sur leur banc, si tu prends le banc de l'Université Laval, puis tu prends le banc de l'Université de Montréal, ils combinent en deux, il y a une équipe qui peut compétitionner pour la Coupe Vannier avec ça. Donc, pourquoi ces gars-là, ils vont pas faire leur propre marque ailleurs? Puis ça, c'est ma question. Puis c'est une question que j'ai jamais pu répondre. Je pense que c'est sûr qu'il y a un hype d'aller jouer dans les gros programmes. C'est comme Alabama, Oregon, Ohio State. Il y a peut-être la même réalité là-bas aussi. Fait que je comprends. Je ne suis pas cave, comme on dit. Mais j'aimerais ça qu'il y en ait plus qui font le choix de... Tu regardes un gars comme Eloah à Montréal, à McGill. Il est allé tracer sa marque à McGill. Il n'est pas allé s'asseoir en arrière de X ou Y. Je pense qu'encore une fois, on parle de parité, on veut de la parité. Tout le monde veut de la parité au Québec. Même moi, je suis un gros fan de la RSEQ. Je regarde le match qui est diffusé à la télévision, je vais le regarder religieusement. Je suis un fan de football. On veut tous que ce soit plus compétitif. Puis ça passe, encore une fois, par les joueurs qui prennent des décisions, qui vont leur permettre de vivre des expériences extraordinaires au football. C'est tough, man, de ne pas être habillé première année, deuxième année, troisième année. Là, tu te poses vraiment des questions. Suis-je assez bon pour jouer? Mais si je ne suis pas assez bon pour jouer ici, je ne veux pas jouer. « Man, pourquoi le football, c'est tellement beau. Moi, je pense que si tu parles à nos joueurs, l'expérience qu'ils sont en train de vivre, l'expérience qu'ils ont vécue au UTEC, le fait de célébrer un championnat de la US, tu penses-tu qu'il y a un joueur qui s'est dit « Ouais, mais tu sais, c'est pas si bon que ça, on n'a pas gagné le championnat de la… » Non, on est rentré dans une game, il y a une cédule, ça fait quatre ans, cinq ans qu'on essaie de gagner ce championnat-là, on l'a remporté, on l'a remporté ensemble, on a sué ensemble. Man, quelle expérience pour ces gars-là. Puis ça, c'est des connexions à vie. À vie. Why not? Why not come to Bishops? Étudier en anglais. Puis tu parlais tantôt de... Moi, vu que j'ai fait mon cégep, mon premier bac en anglais, puis après ça, je suis retourné à la faculté de droit en français. Quand je suis arrivé avocat, le fait que j'étais bilingue, j'ai eu accès à des dossiers, c'est beaucoup supérieur à cause que j'étais capable de parler anglais et de jaser avec le client qui vient peut-être de Toronto ou de Vancouver ou des États-Unis. [00:58:22] Speaker A: J'aimerais finir avec ça, Shérif. Ta mission en tant qu'entraîneur, c'est quoi? [00:58:30] Speaker B: Je ne pense pas qu'il y ait une mission. Je n'ai jamais pris le temps de me faire un mission statement de moi. Si tu regardes sur le terrain, je pense que je suis un compétiteur. Je suis comme mes gars, je veux former, mener la meilleure équipe au Canada. C'est ça qu'on essaie de faire. Mais ce n'est pas à tout prix, il y a des valeurs avec ça. Il y a des valeurs qui vont avec ça. Ce n'est pas à tout prix, c'est avec le processus pour moi. Dans la vie de tous les jours, je pense que je t'en parlais tantôt, c'est de réaliser que... Et c'est ça que je réalise beaucoup plus qu'au collégial. Au collégial, c'est comme une transition un peu. Tu as eu un coach au secondaire qui t'a vraiment influencé, puis tu vas avoir un autre coach à l'universitaire qui va t'influencer. Au cégep, c'est comme une transition. Mais quand je suis arrivé à l'université, pour moi, ça pesait lourd le fait que Je suis la dernière personne avant que ce gars-là devienne un père de famille, un boss, un employé. Peu importe ce qu'il décide de faire dans sa vie, j'ai une chance de lui inculquer des valeurs et de lui démontrer des valeurs qui vont l'aider à être la meilleure personne, la meilleure version de lui-même sur le terrain et hors-terrain. Je pense que c'est ça ma mission en tant qu'hôte, c'est d'essayer d'en donner le plus possible à ces gars-là. en termes de ça, tu sais. [00:59:48] Speaker A: C'est vraiment... C'est une belle vision que tu amènes un peu, de vouloir les épauler. Merci, chéri, d'avoir accepté de participer à mon podcast.

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