Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: « Less is better ». La culture du football est souvent teintée de « il faut en faire plus puis toujours plus ». En fait, souvent, le secret, c'est d'en faire moins, mais de le faire mieux.
[00:00:08] Speaker B: Sarah Brisson-Legault est préparatrice mentale et chef du programme « Performance mentale » pour les Carabins de l'Université de Montréal.
[00:00:15] Speaker A: La plupart des athlètes vont avoir une envie d'avoir une confiance qui est plus grande ou qui est inébranlable.
[00:00:21] Speaker B: C'est quoi les habiletés que tu penses qu'un athlète devrait développer en préparation mentale pour bien performer?
[00:00:27] Speaker A: J'aimerais.
[00:00:40] Speaker B: Qu'On flippe la médaille. C'est quoi les erreurs que tu vois que les athlètes font?
[00:00:43] Speaker A: Plus grosse erreur, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humains qui ont leur façon d'adresser le stress, c'est de ne pas y penser. Le stress est perçu comme notre ennemi. Les athlètes ont reconnu pour avoir une bonne gestion de stress ou du moins performer avec le stress, c'est juste qu'ils percevent le stress comme leur allié, comme quelque chose de positif.
[00:01:01] Speaker B: Bonjour tout le monde et bienvenue sur Le Game On, je suis votre host, William Rochefort. Aujourd'hui, on parle d'un sujet qui est, selon moi, hyper important. Ça me tient énormément à cœur. Pourtant, on n'en parle pas assez, mais c'est autant important que ta préparation physique, que ta nutrition, que ta récupération. On parle de préparation mentale. J'ai la chance de recevoir Sarah avec moi. Merci Sarah de l'invitation, d'avoir accepté mon invitation sur le podcast. J'ai vraiment hâte qu'on parle aujourd'hui de qu'est-ce qu'on peut ressortir en fait pour les athlètes aujourd'hui. Je suis sûr qu'il y a des choses hyper importantes à apprendre. Puis si tu as un rôle en plus en ce moment avec les carabins, je suis sûr que Il y a un impact à tout ça, donc merci beaucoup Sarah d'avoir accepté mon invitation.
[00:01:52] Speaker A: Merci pour l'invitation William.
[00:01:54] Speaker B: Ça me fait extrêmement plaisir. Chaque personne qui vient sur le podcast a le droit à une introduction, donc voici ton intro. Sarah Brisson-Legault, t'es préparatrice mentale et chef du programme Performance mentale pour les caravanes de l'Université de Montréal.
T'es formé en kinesiologie. Tu as ensuite complété ta maîtrise en consultation psychologie du sport appliquée à l'Université d'Ottawa. Très tôt dans ta carrière, tu t'es démarqué pour ton approche scientifique et humaine de la performance mentale, ce qui t'a valu le prix de jeune professionnel décerné à l'Association canadienne de psychologie du sport. Depuis, tu travailles avec plusieurs organisations sportives, dont l'équipe nationale de Boxe Canada, aidant les athlètes à gérer la pression et à performer au meilleur de leur capacité. En 2021, tu te joins au carabin de l'Université Montréal, d'abord auprès du football, puis peu plus rapidement, tu te déplaces puis tu rejoins chez tous les programmes, en fait, pour la performance mentale et le bien-être qui touchent maintenant l'ensemble de l'université. Tu es aussi derrière les capsules Minute Mentale qui visent à démystifier la préparation mentale et la sensibilité des athlètes sur le bien-être. Sarah Brisson Legault, bienvenue sur la Game On, c'est un plaisir de t'avoir.
En commençant, j'aime ça commencer avec ça pour donner du contexte à mes invités, j'aimerais en entendre plus parler sur toi. De où tu viens? De où ça part cette passion-là pour la préparation mentale? Est-ce que ça part d'un sport peut-être? De où ça part?
[00:03:31] Speaker A: Oui, c'est une bonne question. Effectivement, j'ai fait beaucoup de sport. J'ai une famille très, très sportive. J'ai fait du soccer haut niveau, puis de l'athlétisme en fait, la course demi-fond, avec des 800 et des 1200. Puis je pense que jeune, j'étais quelqu'un qui était très stressé, beaucoup de stress dans mes compétitions. Je n'avais pas d'outils dans ce temps-là. Rapidement, il y avait quand même un peu ce désir-là de comprendre, ou d'avoir en tout cas des stratégies pour aider ça. Mais après ça, mon chemin scolaire est un peu comme, je vais dire, « mailé » entre guillemets, mais je ne fais pas partie des gens qui ont su rapidement ce qu'ils voulaient faire et qui ont suivi une belle ligne droite. C'était plutôt...
emprunt d'embûches et d'essais d'erreur. Fait que j'ai fait un premier bac en fait en administration. Juste parce que fallait aller à l'université dans ma famille. Fait que je suis allée à l'université suivre un peu les traces de mon père. Puis finalement, c'était pas du tout pour moi. Je suis partie en Asie quelques mois. Puis quand je suis revenue, j'ai refait un deuxième bac justement en kinésiologie qui était En fait, ça partait juste d'un intérêt pour le sport. J'ai toujours aimé beaucoup, beaucoup le sport. Puis à travers ça, j'ai eu des déchireurs de mes deux ACL, le droit, ensuite le gauche, l'année suivante. Oh my god! Ouais, c'était comme un arrêt du sport assez, je vais dire, abrupt. Puis dans le fond, j'ai fini mon bac en kine, mon soccer a arrêté. J'ai arrêté de courir aussi pendant un petit bout. J'ai fait mes rehab. Puis, après, dans le fond, j'ai travaillé avec l'équipe du Vieux-Montréal, CVM, pour football, une fois que mon bac anquille était en train de se terminer, slash fin de bac. Fait que j'ai fait de la préparation physique pendant trois ans avec eux, avec un, peut-être que vous connaissez, mais un gym qui s'appelle Muniris Performance, que j'adore, en fait. Puis, via eux, j'ai eu le contrat avec CVM. Fait que j'ai été rapidement dans le monde du football.
Puis déjà, ça se dessinait comme je faisais les gars coucher sur le bord du sideline, puis je les faisais visualiser ou des trucs comme ça. Puis c'était complètement « out of my scope », mais je jouais un peu dans un terrain justement de préparation mentale en faisant de la préparation physique. Puis justement, à travers ça, j'ai appris qu'il existait cette maîtrise-là qui est une maîtrise la psychologie appliquée, qui est terrain et pas recherche, à Ottawa. J'ai postulé, je n'ai pas été acceptée, j'étais en retard dans mon inscription, puis j'ai appelé, je pense, j'aime toujours ça raconter cette histoire-là, je pense que j'ai appelé comme 8 ou 9 fois pendant l'été la directrice du programme qui est comme « Salut, je suis rendue sur la liste d'attente ». Puis finalement, la journée de mes 30 ans, Pile pile la journée mes 30 ans, le 23 septembre, ils m'ont appelé pour dire, finalement, il n'y a personne qui s'est hésité, mais on veut des étudiantes comme toi qui sont motivés. Fait que c'est toujours, par contre, on prendra la maîtrise d'Ottawa. Fait que j'ai lâché la maîtrise à l'UQAM pour switcher à celle d'Ottawa deux semaines en retard. Puis me voici sept ans plus tard.
On va faire ça de ma vie. C'est un peu ça le parcours.
[00:06:53] Speaker B: Ayoye, sérieusement, folle histoire. Bravo d'avoir osé, honnêtement. Je pense que c'est important, tu sais, des choses, t'es dosé comme t'as fait, tu sais, de prendre le téléphone, d'appeler. Je trouve ça vraiment cool, très inspirant, sérieusement. L'affaire qui est le fun aussi, c'est que les deux ACL, ça, bien, est le fun, dans le sens que dans ton parcours, Maintenant, tu sais comment réagir, peut-être, puis répondre aux athlètes qui ont des blessures, des graves blessures comme ça. Souvent que c'est très mental, revenir dessus souvent. Donc, le fait d'avoir cette expérience personnelle-là, probablement que ça doit vraiment aider pour aider les étudiants.
[00:07:38] Speaker A: J'espère. Je dis toujours en me présentant aux équipes que j'ai vécu un peu toutes les situations possibles, au sens où j'ai déjà été redshirt, j'ai déjà été partante, j'ai déjà été en pleine santé, j'ai déchiré justement mes estiels, mais j'ai eu plein d'autres blessures évidemment. J'ai vécu la gamme, je pense, des défis ou du moins le plus près des défis qu'un supportif supportif peut avoir. J'espère que ça l'aide à s'identifier par moment en tout cas.
[00:08:04] Speaker B: Écoute, je suis sûr que oui, mais pour mieux d'hypnotiser ça, j'aimerais que tu m'expliques dans tes mots à toi. C'est quoi la préparation mentale? Parce qu'honnêtement, quand on m'a référé à toi, on m'a dit, il faut que tu parles à Sarah, elle est super bonne, puis elle s'occupe de nous pour notre préparation au carabin d'ananas, c'est-tu parfait? Sauf que quand j'ai commencé à faire des recherches là-dessus, on connaît tous un peu la psychologie sportive et tout ça, j'ai lu un livre là-dessus justement, mais préparation mentale, différent. C'est quoi en fait? C'est quoi ça veut dire? Qu'est-ce que tu fais?
[00:08:42] Speaker A: Oui. Déjà, je peux commencer en faisant une ligne vraiment simple entre psychologie clinique et psychologie sportive ou préparation mentale. Tout ce qui est diagnostiqué dans les six derniers mois, que ce soit un trouble d'anxiété généralisée, que ce soit une dépression mineure, majeure, etc. Nous, en préparation mentale, on ne touche pas à ça au sens où on n'est pas formé, on n'a pas de doctorat clinique. Fait que dès qu'il y a un diagnostic, on peut quand même travailler avec ces gens-là, mais vraiment l'aspect plus retour au jeu ou l'aspect plus performance sur le terrain. On ne va pas travailler avec le diagnostic en tant que tel. Fait que ça, c'est quand même la ligne plutôt claire entre psychologie clinique et préparation mentale. Ensuite, qu'est-ce qu'on fait concrètement en préparation mentale?
Ça varie tellement. Évidemment, je ne fais pas du tout le même genre d'atelier que je fais avec football carabin, qu'avec hockey féminin carabin. Mais en gros, on travaille à développer des habiletés mentales. Puis pour développer ces habiletés mentales-là, on propose des outils ou des stratégies. Encore une fois, il y a la ligne entre Quelle habileté je veux travailler? Donc, je donne un exemple concret. J'aimerais que mes athlètes soient meilleurs avec leur focus ou leur refocus. Fait que concentration ou leur reconcentration après du prêt. Quel outil je propose pour ça? Bien là, j'en ai plusieurs. Je peux avoir l'ancrage, je peux avoir de la visualisation, je peux avoir un journal de victoire, etc. Fait que généralement, selon justement le portrait qu'on dresse de l'équipe en début d'année, puis c'est quoi leur plus gros défi ou c'est quoi les trucs qu'on désire travailler avec l'entraîneur et moi, ben on est capable de se faire une périodisation, un plan de match, comme un peu en préparation physique. Puis après ça, ben on travaille ces outils-là de différentes façons. Ça peut être soit dans une salle de cours pour développer justement un peu le côté cognitif, qu'ils comprennent qu'est-ce qu'on fait. Puis des fois, ça peut être aussi sur le terrain pour vraiment plus l'appliquer puis que ce soit plus concret.
[00:10:35] Speaker B: En fait, tu es vraiment là pour, mettons en termes faciles, entraîner le mental des athlètes.
[00:10:44] Speaker A: Oui, entraîner le cerveau. C'est drôle, c'est ça, on fait souvent cette analogie-là.
pour, je veux dire, pas vendre la préparation mentale, mais pour advocate. Il n'y a pas de bon mot qui existe en français pour dire ça, mais dans le fond, le cerveau, c'est comme un peu le physique, au sens où si tu vas au gym, ça fait deux ans que tu n'es pas allé et tu espères faire un record personnel de bench press, des bonnes chances, ça n'arrive pas. Même chose avec le cerveau aussi.
T'espères par magie tout d'un coup devenir bon en train de te concentrer après une grosse erreur sur le terrain. Quand ça fait, exemple, 2-3 ans que tu n'as pas fait d'erreur ou que tu n'as pas mis en application certaines de tes stratégies, ça reste difficile. On entraîne le cerveau comme on entraîne le corps.
[00:11:31] Speaker B: L'affaire qui est intéressante, c'est que j'ai reçu sur le podcast Maxime Latour. Je ne sais pas si tu as dit quelque chose. C'est un ancien joueur, en fait, retraité CFL. Il a gagné deux Coupes, deux Coupes Gris, en fait. Puis ce qu'il me disait, en fait, il me racontait une petite histoire dans le podcast. Il me disait, tu sais, ma année, on est en playoff, puis j'étais hyper malade. Sauf que lui, c'est un long snapper. Puis quand t'es un long snapper, il y a toi, sinon il n'y a personne. Fait qu'il n'a pas eu le choix de jouer. Puis il me dit, c'est une chose que j'ai remarqué, en fait, quand j'ai joué ce match-là, j'ai compris que la game était beaucoup plus mentale qu'elle était physique. Surtout, plus on vieillit, surtout à ce niveau-là, tous les gars sont prêts à jouer. Donc, il s'est dit, tu sais, c'est là que j'ai compris que si je me mettais dans un mindset que j'allais être capable de jouer, bien, j'ai été capable de jouer même si j'avais de la misère à respirer, tu sais. Donc, c'est hyper intéressant que tu me disais ça. Chez les Carabins, dans le fond, j'ai vu que dans un article, en début de saison, vous prenez toujours le temps de brosser un portrait mental de l'équipe. C'est quoi un portrait mental d'une équipe? Mettons si on prend l'exemple de l'équipe de football.
[00:12:51] Speaker A: Il y a différentes façons de le faire. Il existe des outils et des questionnaires. Je ne suis pas la plus grande fervente des questionnaires, mais je pense que si c'est bien utilisé et en complément d'autre chose, ça peut être quand même optimal. Il y en a un qui existe qui s'appelle le HOMESAT, que nous, on utilise quand même beaucoup, qui évalue 12 habiletés mentales. Exemple, concentration, confiance en soi, engagement, discipline, etc. Puis, dans le fond, c'est un questionnaire que tous les athlètes remplissent, puis ça nous donne une espèce de note pour ces 12 habiletés mentales-là. Fait que déjà, en regardant ce questionnaire-là, c'est facile pour nous de dire, bon, peut-être la gestion de stress à travailler, au contraire, leur confiance, elle est super haute. Après ça, c'est à prendre évidemment avec des pincées, mais si on met ça en complément de ce que l'entraîneur nous donne comme un peu comme rétroaction de son équipe, si on prend aussi notre année dernière, puis est-ce qu'il y a beaucoup de nouvelles, de nouveaux recrues? Est-ce que c'est la même équipe qui revient? On est capable quand même de dresser un portrait qui fait qui se rapproche de ce que l'équipe va être cette année. Puis là, on se fait un plan de match un peu à partir de ça, si on veut, pour l'année. Comme un athlète qu'on voudrait entraîner pour se rendre à une compétition A, qu'est-ce qui est à prioriser en termes de préparation physique? Est-ce que c'est sa vitesse, sa puissance? Est-ce que c'est sa force, son endurance, etc.? Puis on se fait un plan de match. Mais là, c'est un peu la même chose.
mais au lieu d'être des tests physiques, c'est des tests mentaux.
[00:14:24] Speaker B: Est-ce que, mettons, quand il arrive pour prendre, tu sais, je ne sais pas à quel point ça peut fonctionner, mais est-ce que, mettons, quand il arrive pour prendre des décisions de semaine pour les matchs, que, mettons, les matchs de Montréal-Laval, où est-ce qu'ils sont des matchs énormes, est-ce que, mettons, dans la préparation mentale, quand vous brossez justement le portrait, est-ce que ça fait partie de... toute la préparation à amener aussi au match et préparer les gars?
[00:14:56] Speaker A: C'est sûr qu'on choisit les sujets en fonction des semaines, des bi-weeks, etc. Quand on a un bi-week, on a beaucoup plus de temps pour faire des ateliers et on va adresser les sujets du genre le repos mental parce que c'est l'opportunité de vraiment reposer leur cerveau d'être intelligent avec leur repos, autant physique que mental, parce que pour performer mentalement, faut que ton cerveau se repose. C'est pareil comme le physique. Mais après ça, pour prendre ton exemple de Montréal-Laval, Ça fait 5 ans que je travaille avec l'entraîneur-chef qui est en poste présentement. Nous, les matchs de Laval, on les adresse vraiment comme des matchs normaux. On ne les rend pas plus gros, on ne les rend pas différents. On est conscient que c'est une rivalité qui existe depuis toujours. Mais si on retourne aux chiffres des dernières années, nos chiffres sont bons contre eux, donc on ne voit pas nécessairement le bénéfice de traiter ce match-là comme hyper gros et catastrophisé. Pour cet exemple-là précis, on l'adresse vraiment de la même manière que jouer contre Sherbrooke, McGill, Concordia, peu importe. Mais effectivement, il y a une périodisation qui est réfléchie en fonction des repos, des bi-weeks, du nombre de semaines sur lesquelles on joue, mais pas la vale spécifiquement.
[00:16:20] Speaker B: OK, ouais. Fait que c'est ça, les bye week. Ça, c'est intéressant que tu me dises ça. Ça veut dire que, t'sais, on bye week, ça veut dire que ça laisse, mettons, deux semaines pour préparation à un match, whatever. Fait que le repos mental peut être mieux fait, je crois. T'sais, mettons, comment que vous organisez ça, mettons, parce que le bye week, intéressant que tu m'amènes ça. Qu'est-ce que vous faites de concret, mettons, pour...
préparer l'événement?
[00:16:47] Speaker A: Nous, déjà, la culture de l'équipe quand il y a des bi-weeks, l'entraîneur-chef et moi, on est très alignés là-dessus. On priorise le repos avant, je vais dire une expression anglaise, mais c'est des fois « less is better ». La culture du football est souvent Je vais te dire, tenter de faire plus et toujours plus. En fait, souvent, le secret, c'est d'en faire moins, mais de le faire mieux. Je te donne un exemple. La semaine passée, nous, on était en biweek. On a pratiqué trois fois. Les gars, ils ont eu off. On jouait le vendredi à Sherbrooke. Ils ont eu off le samedi, le dimanche, le lundi. On a pratiqué mardi, mercredi, jeudi. Ils ont eu off le vendredi, le samedi, le dimanche. On s'est revus juste le lundi prochain.
C'est vraiment ces six jours-off dans leur semaine qu'on met de l'avant des idées de comment bien se reposer. Idéalement, si tu es loin des installations sportives, tu vois des gens à l'extérieur de ton monde du football, ce qui est quand même un bon défi parce qu'en le quotidien, ils sont toujours ensemble. C'est une famille qui étudie, ils pratiquent ensemble. Aussi, avoir quelques moments dans ta journée où est-ce que tu alloues de la spontanéité parce que L'horaire d'un étudiant-athlète, c'est vraiment le jour de la marmotte. Tu sois en train d'étudier, manger, dormir, faire ton sport. Il y a plein de petits trucs qui existent comme ça, qui proposent dans la littérature, ils appellent ça du wakeful resting, c'est du repos éveillé, je pense que c'est le terme exact. pour te reposer, pas nécessairement juste en dormant. Ça fait qu'il existe comme plein de petites stratégies qui permettent de revenir dans la semaine suivante, le bye week, en ayant vraiment un cerveau qui est « fresh » et qui est prêt à performer.
[00:18:31] Speaker B: Fait que ce que je comprends, le repos mental n'est pas nécessairement justement de dormir. Ça peut être juste de vider la tête à faire une activité qui est complètement à l'extérieur de ton quotidien en fait.
[00:18:45] Speaker A: C'est les deux. Ils proposent évidemment de dormir, de prolonger le sommeil, soit par des siestes, soit par des nuits. Et aussi, on peut coexister à ça, des petites stratégies où est-ce qu'on est éveillé, des trucs de pleine conscience, la méditation, juste prendre un chemin différent pour te rendre à l'école le matin, avoir des amis à l'extérieur de ton sport. C'est quand même, on va se le dire, contre-intuitif. La plupart du monde pense que On dirait que pour performer dans leur sport, il faut que tout soit en lien avec leur sport. En fait, c'est souvent le contraire.
[00:19:17] Speaker B: C'est ça, c'est l'environnement dans lequel tu évolues. On va en parler à la fin, justement. J'ai préparé l'histoire que je t'ai parlé au début. L'histoire a justement rapport avec ça, l'environnement. Donc, comment tu peux avoir ton environnement pour performer mieux, mais aussi… J'ai hâte de voir ton point de vue là-dessus, justement. Ça va être intéressant. Il va falloir rester jusqu'à la fin pour ça. Pour toi, c'est quoi les habiletés que tu penses qu'un athlète devrait développer en préparation mentale pour bien performer?
[00:19:54] Speaker A: Je peux te dire ce que j'entends souvent ou ce que les athlètes demandent le plus, puis je peux te dire ce que moi je crois. C'est quand même des trucs différents. Je crois que la plupart des athlètes que je vois en consultation individuelle vont avoir une envie d'avoir une confiance qui est plus grande ou qui est inébranlable un peu. Ça, c'est la demande, je pense, que beaucoup de gens qui travaillent dans le domaine de la psychosport entendent ou reçoivent.
Après ça, moi, je viens d'un monde où en tout cas, du moins dans les dernières années, j'ai comme un peu changé d'approche, mais il existe des moyens de développer la confiance sur le terrain ou à l'extérieur du terrain. Ceci étant dit, la confiance, ça reste un état qui est émotif. Pas trop de contrôle sur nos émotions. Les émotions sont quand même... Ils viennent, elles viennent, elles repartent. Des fois, on est foule en confiance. Des fois, on ne l'est pas tant. La journée, quand on ne se sent pas en confiance sur le terrain, est-ce que ça veut dire nécessairement qu'on ne va pas bien performer? La réponse, c'est non. Est-ce que si on ne performe pas bien, c'est parce qu'on n'a pas confiance en nous ou c'est parce qu'on pense que la confiance affecte négativement notre performance? Ça devient chuiqui un peu. Je travaille évidemment avec tout ce qui est monde émotionnel, confiance, stress, tout ça.
Je trouve que ça laisse ses limites. Pour répondre à ta question de mécroyance à moi, l'habileté mentale la plus importante et surtout la plus contrôlable, c'est vraiment, vraiment, est-ce que je suis capable, dans les moments clés, de me concentrer sur les éléments optimaux de ma performance? Là, on parle de concentration et de refocus, mais est-ce que je suis capable, quand je suis distraite, de me reconcentrer le plus rapidement possible, encore une fois, sur les éléments optimaux de la performance? Je donne un exemple, je suis un linebiker, j'ai une checklist à faire juste avant le snap. Je suis en train de performer ma checklist. Quand je dis performer, je suis en train de passer à travers. Puis là, je suis distrait parce qu'exemple, finalement, mon coach change le play calling, ou change son jeu, ou le ref fait quelque chose, ou la foule crie beaucoup. En combien de secondes je suis capable de me ramener sur ma checklist et de la terminer avant que le snap parte?
Après ça, est-ce que je suis confiant ou pas confiant? Je trouve que quand tu es concentré sur les bons éléments, ça a un petit peu moins d'importance. Le niveau de confiance qu'on a, je trouve qu'il est moins contrôlable.
moins optimale. J'ai fait que je répondrais à focus, concentration comme habileté la plus importante sur un terrain, que ce soit football ou autre sport.
[00:22:46] Speaker B: L'affaire qui est intéressante, c'est d'apprendre à se connaître, j'ai l'impression, puis des fois c'est dur.
Moi, si je regarde avec mon passé d'athlète, c'est au cégep que tout a explosé. À ma année, il fallait que j'apprenne à me calmer parce qu'on a dit que je ne me reconnaissais plus. Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir grandi de ça. Mais c'est bon de trouver le focus, de trouver une façon de te concentrer. Est-ce que tu as des trucs, mettons, pour essayer d'appliquer ça? On est tellement dans le day-to-day qu'on est un athlète, qu'on veut performer, on veut performer, on veut performer, mais c'est quand qu'on pense vraiment à nous là-dedans. C'est quand qu'on peut justement apprendre à vraiment se connaître. Souvent, on dit que l'après-football, tous les athlètes ont peur de ça parce qu'ils ne savent pas trop ce qu'ils vont faire après. Mais c'est intéressant. As-tu des trucs à donner peut-être sur justement la concentration, le focus, ces choses-là?
[00:23:53] Speaker A: Ben oui absolument, pis je fais une petite parenthèse, t'as parlé de l'après-carrière pis c'est comme un gros sujet pour moi là, on vient de faire justement un panel là, j'allais devant moi, mais un genre de 6 à 8 là, ceux qui suivent son bon sport, parce que je trouve que ben un, les pourcentages de gens qui ont des épisodes dépressifs dans leur après-carrière, les sportifs, c'est vraiment vraiment élevé dans les 3 ans qui suivent l'après-carrière, pis tout ça part en fait, ben tout ça, la majorité de ça part en fait du fait que les athlètes ne veulent pas y penser avant que la carrière soit terminée. C'est comme s'il y a un mythe qui roule un peu, que si on pense à notre après-carrière tout de suite ou à qui on est sur notre sport, ça va affecter négativement nos performances. En fait, la science a suggéré tout à fait le contraire. C'est, connais-toi sur ton sport, puis ça va même souvent enlever un peu de pression sur notre sport, puis généralement affecter positivement les performances. Ça fait que ça, nous, en tout cas, on l'aborde vraiment souvent. Puis c'est quelque chose que dans mes rencontres individuelles, je demande beaucoup, tu sais, qu'est-ce que t'aimes, qu'est-ce que t'as hâte de faire quand t'auras plus ça qui va occuper ton temps, t'es qui si t'as pas le football ou t'es là au sport. En tout cas, après carrière, dans les trucs qui sont les plus suggérés dans la littérature, c'est vraiment un exercice de conscience de soi puis de se connaître.
sans son sport, puis aussi de voir que les qualités ou les attributs qu'on a développés dans notre sport sont transférables. Évidemment, ton leadership dans le football, tu vas l'avoir dans ton travail aussi. Exact. Mais pour répondre à ta question de Focus, il existe vraiment plein de stratégies. Je peux t'en donner que je travaille quand même souvent avec mes outils. Premièrement, Mon approche, elle n'est pas une approche qu'on dit positive. Je pense que quand j'ai commencé dans le domaine, j'étais quelqu'un justement qui utilisait, exemple, la visualisation pour visualiser juste le scénario, tu sais, parfait, tu fais un gros jeu, un texte fixe, etc. Pis tu te vois célébrer ça. En fait, le sport de haut niveau, le football, c'est un peu un repli de la vie. C'est-à-dire qu'il va arriver quelque chose à un moment donné, que ce soit une distraction, un ballon échappé, de l'adversité, en fait. C'est vraiment un miroir de la vie. Il y a quelque chose qui va arriver, c'est sûr. Maintenant, mon approche est beaucoup plus proactive. Ce que je veux dire, c'est que j'aime mieux que les athlètes soient en mode préparation sans feuilles versus préparation juste positive. Je vais souvent faire l'exercice de demander aux athlètes, c'est quoi les plus grands défis, les plus grandes barrières potentielles qui pourraient se présenter à toi? Ils vont m'inviter ça. Puis je leur demande généralement, dans une colonne juste à côté, d'écrire comment ils aimeraient répondre à ça ou agir quand ces distractions-là et si ces distractions-là arrivent. Puis là, la visualisation, oui, on peut faire encore des gros jeux, des jeux parfaits, un match parfait, pas de problème, mais on va aussi visualiser de l'adversité et comment on répond à cette adversité-là. On dit qu'on entraîne le cerveau comme on entraîne le corps. Au foot, vous utilisez beaucoup le concept de rep mental quand vous pratiquez. C'est la même affaire quand tu visualises. Dans le fond, le cerveau ne différencie pas nécessairement quelque chose que tu as vraiment fait sur le terrain ou quelque chose que tu visualises quand c'est bien fait. J'aimerais aux athlètes de visualiser un « bounce back » ou un « refocus » après une distraction ou une erreur, etc. Puis là, si jamais ces trucs-là se passent sur le terrain, ton cerveau a déjà pratiqué cette réponse-là. Ça fait qu'il est beaucoup plus outillé pour le faire sur le terrain. Ça, c'est un exemple. Exemple 2, puis stratégie 2 plutôt, qu'on utilise vraiment souvent. Tout le monde utilise des routines souvent d'avant-match, mais il y a des bénéfices gigantesques d'avoir des routines de post-erreur.
J'en ai un exemple. Ils appellent ça souvent un ancrage, mais de savoir qu'est-ce que tu veux faire pour t'aider à te reconcentrer. Puis là, évidemment, il y a un potentiel gigantesque à se connaître et à savoir qu'est-ce qui nous fait l'effet suffisant pour se reconcentrer. Mais il y a des joueurs, c'est juste un petit mot-clé, une image de quelqu'un de leur famille, un joueur qu'ils aiment vraiment beaucoup. Il y en a d'autres que c'est un geste, c'est juste le velcro du gant. « Please use a locked in or refocus. » Peu importe. Puis l'idée, en fait, c'est de pratiquer délibérément cette routine-là de post-erreur vraiment souvent pour qu'elle devienne automatisée. Fait qu'au lieu que ton cerveau parte dans un discours qui est très autocritique, puis qui est habitué de partir là, puis là, ce circuit-là dans ton cerveau, il devient super glissant, tu sais, on y va rapidement, on est habitué de faire ça, c'est sûr qu'il est naturel, on se critique. Bien là, au fur et à mesure que tu pratiques la nouvelle routine qui est Par exemple, OK, c'est correct, next play ou telle image. Puis là, tu mets de l'effort délibéré à pratiquer ça. À un moment donné, c'est ce chemin-là dans le cerveau qui devient plus naturel, plus facile. Puis c'est lui qu'on utilise. Puis l'ancienne façon avait pu se pointer le bout du nez. Fait que de préparer en amont. une stratégie, une routine de post-erreur, de la pratiquer sur le terrain en pratique pour que le cerveau soit prêt à la faire en match, c'est aussi quelque chose qui est vraiment bénéfique selon moi.
[00:29:14] Speaker B: Sur tes deux exemples, la visualisation, j'aime beaucoup la façon comment tu l'amènes.
Moi, la visuation que je connais, c'est justement la visuation positive. Je pense que tout le monde a fait ça. Je pense que c'est quasiment naturel dans la nature humaine de vouloir le faire. Moi, c'était Conor McGregor qui m'avait un peu initié à ça. J'avais fait une vidéo de lui qui expliquait qu'il visualisait les knockouts qu'il allait faire de ses adversaires.
il trouvait que c'était une des pratiques mentales qu'il faisait qui était le plus puissant. Mais c'est intéressant que tu l'amènes de fait que, encore une fois, dans la préparation 2, c'est que oui, il y a du beau, mais si ce beau-là n'arrive pas, C'est comme, il faut que tu vois les deux côtés. J'aime vraiment ça comment tu l'amènes. Puis, tu sais, le deuxième exemple que tu as donné, des fois, tu sais, les petits cues, les mots, whatever. Tu sais, les mots que... Tu sais, j'ai lu quelque part, en fait, que les mots qu'on parle, souvent sont... vraiment plus puissant que les mots qu'on va penser. Les mots dans la tête et tout ça. Puis j'avais vu aussi une vidéo de Minute mentale que t'avais fait avec justement un athlète de l'équipe de football qui disait que lui, ce qu'il faisait, c'est qu'il se parlait, il cognait sur son casque puis bouf, il parlait, il était comme « je suis prêt là ». Mais tu sais, les mots que tu dis souvent, c'est quelque chose que j'essaie de pratiquer maintenant parce que je suis tout le temps dans ma tête, whatever, qu'est-ce que je veux dire, il faut que ça ait un impact, parce que c'est sûr que ça a un impact sur toi, les mots que tu parles. Fait que, je sais pas, c'est... Oui.
[00:30:54] Speaker A: C'Est tellement intéressant ce que tu dis, puis c'est tellement énorme comme notion, puis c'est extrêmement dur de tracer une ligne fine entre les mots qu'on pense et les mots qu'on dit, parce que c'est lesquels vraiment qu'on dit ou c'est lesquels qu'on pense, mais...
[00:31:09] Speaker B: C'est ça, exactement.
[00:31:09] Speaker A: Mais je trouve la ligne, en fait, c'est... La plupart des gens, qu'il y a nos pensées. Il y en a qui vont dire ce que je pense va arriver.
[00:31:23] Speaker B: C'est la loi de la direction un peu.
[00:31:26] Speaker A: Oui, c'est ça. Pas que j'y crois à zéro, mais plus les pensées. On en a le chiffre qu'on entend souvent c'est 60 000 et il est quand même valide en fait.
sur ces 60 000-là, surtout quand il y a des facteurs de stress, il y a un paquet de pensées qui ne sont pas du tout la vérité ou proche d'être véridiques. Mais le problème, en fait, c'est que nous, on se dit que si mon cerveau produit ces pensées-là, c'est sûr que ça doit être vrai ou que ça doit être important que je les écoute. Mais mettons qu'on est avant un gros match, on est en finale des Coupes Banlieues, J'ai des pensées qui pensent que d'un coup j'échappe au ballon. On se met à agripper ces pensées-là et à les rouler en boucle.
le concept de pleine conscience, en fait, qui est comme un mot qui fait peur à bien du monde, mais c'est juste ça, en fait, c'est d'observer que j'ai plein de pensées qui viennent, puis de les laisser repartir, parce qu'en fait, une pensée, c'est juste une pensée, puis c'est pas en toute la vérité, surtout quand il y a du stress, on n'est pas proche d'être la vérité. Le problème, ce n'est pas cette pensée-là de « what if j'échappe le ballon », le problème, c'est que nous, de façon délibérée, on prend la pensée, puis on la roule en boucle, Puis là, elle peut s'exprimer un peu dans notre corps parce qu'effectivement, le langage va façonner nos expériences. Et puis ça, je suis sans profond d'accord avec toi. Fait qu'il y a quand même une différence entre les pensées qui viennent et repartent de façon très naturelle pour tous les humains et le discours ou le narratif qu'on décide d'entretenir. La partie un peu plus consciente, je suis d'accord avec toi, loi de l'attraction, ce que je décide de comment me parler va avoir un effet sur moi, mais les pensées par contre qui font juste passer, repartir, venir, celles-là si on les laisse juste venir un peu comme des... J'aime bien l'analogie, tu sais, de la gare de train, tu sais, il y a plein de trains qui passent, pis ils te regardent, pis à un moment donné tu choisis dans lequel tu vas embarquer, mais évidemment, t'embarques pas dans tous les trains, parce qu'un, tu te rendras pas à destination, deux, tu vas être complètement brûlé, pis trois, ça fait pas de sens, tu sais. Fait que c'est un peu l'analogie de comment je décrirais la distinction, justement, les pensées pis le narratif ou le discours qu'on entretient.
[00:33:40] Speaker B: – Pierre, hyper intéressant.
Non, j'aime ça. Tu sais, l'affaire qui est le fun, c'est que tout ce que tu dis, c'est applicable à la vie de tous les jours. Tu sais, dans le fond, ton rôle, c'est de travailler avec les athlètes, mais comme la discussion qu'on a en ce moment, il y a plein de choses que tu dis que moi, je peux appliquer dans mes projets ou à l'école.
Peu importe, c'est ça qui est le fun. En fait, j'apprends aussi pas mal aujourd'hui, donc je suis vraiment content. On a parlé un peu du positif au début, de comment les essentiels que les joueurs devraient développer. Par contre, j'aimerais qu'on flippe la médaille. C'est quoi les erreurs souvent que tu vois que les athlètes font, que tu observes quand vient le temps de gérer leur stress ou gérer la performance? Des fois, on dit le stress de performance. As-tu des trucs persos à donner avec ça?
[00:34:43] Speaker A: Vite comme ça, la plus grosse erreur qui me vient en tête, c'est justement en lien avec gestion de stress, c'est ce qu'on appelle comme un mécanisme pour faire face au stress. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humains qui ont leur façon d'adresser le stress, c'est de ne pas y penser. C'est ça, j'entends ça tous les jours de ma vie. Ah, je vais se faire stresser avant mon match. Parfait, je comprends, ça arrive, c'est important pour toi. Qu'est-ce que t'as essayé de faire pour t'empairer ou adresser ton stress? Ah ben, j'ai mis ça de côté, j'ai essayé de pas y penser. L'analogie est un peu qui éteint, mais je vais la redire parce que je la dis vraiment souvent. D'ailleurs, je l'ai lue dans un livre ou plusieurs livres, mais probablement dans un des livres de Sonia Lupien qui parle du stress beaucoup.
Quand je te dis, exemple, William, ne pense pas à un éléphant rose, qu'est-ce qui se passe?
[00:35:41] Speaker B: Je vais passer un éléphant rose.
[00:35:43] Speaker A: Mais oui, et pas juste, tu vas y penser, il va grossir dans ton cerveau, tu vas le voir. Le cerveau est exactement pareil avec toutes les émotions que tu essaies de chasser ou de ne pas penser. Plus tu essaies de ne pas penser à quelque chose, plus ça grossit et ça prend de l'ampleur dans ton cerveau. Une des plus grosses erreurs que j'observe, c'est vraiment, je suis stressée, Bam, j'essaie de pas y penser, égal, mon stress ne disparaît pas du tout, slash, même il grossit, il prend contrôle de mon esprit, de mon corps. Là, il va s'exprimer de plein de façons. Des fois, les gens vont être super tendus physiquement. Des fois, il va y avoir un overflow de pensées. Le secret du stress, en fait, c'est vraiment l'acceptation. Je sais que pour beaucoup de gens, c'est un terme un peu qui sonne passif. Puis plein de gens qui me disent comment accepter le stress, en fait, c'est la solution pour le faire diminuer. Mais en fait, l'acceptation, c'est le secret de tempérer tout ou de réguler toutes les émotions. Dès que j'ai une émotion, que ce soit vraiment, vraiment fâchée, triste, super anxieuse, super stressée, nerveuse. Dès que je suis capable de me dire « Hey, c'est correct, ça l'arrive, c'est normal, t'es juste humaine. » Tu sais, juste ça, il y a un genre de va-et-vient qui vient disparaître de mes épaules, puis l'émotion, elle est beaucoup plus utilisable pour la performance versus pas y penser ou, dans l'autre cas, qui est l'erreur, la deuxième erreur la plus souvent observable, je trouve, c'est l'effet de combat. Tu sais, quelque chose comme, au lieu de pas y penser, ça ressemblerait à « Ah, comment ça, je suis encore stressée. » Voyons donc, on ne se stresse pas. Si on l'entend souvent, les coachs ou les amis ou les parents ou les petits maîtres, ben oui, on ne se stresse pas pour ça. « Ah, ok, ok, cool, merci, une chance, tu m'as le dit. » Ça me fait un peu rire, mais ouais. Fait que c'est les deux erreurs, je trouve, que j'observe souvent pour le stress.
[00:37:37] Speaker B: Puis, en tout cas, je ne sais pas si, tu sais, c'est un bon truc, mais moi, le truc que je me donne, c'est, j'essaie de comparer, en fait, mes sentiments négatifs avec un positif. Fait que, tu sais, mettons, J'ai lu quelque part que le sentiment dans ton corps, les trucs chimiques ou je ne sais pas comment ça s'appelle, du stress, ça s'écritait la même chose que l'excitation. Moi, ce que je fais, c'est que, mettons, hier, ça paraît con, mais hier, il a fallu que, en fait, c'était vraiment spontané, j'avais besoin d'aide, puis je fais un cours de 200 élèves. On est 200 élèves dans un cours, puis je fais un cours, on est beaucoup, beaucoup de personnes. J'ai besoin d'aide pour certains projets, puis j'étais comme, ben, quoi de mieux que de demander à 200 personnes? Fait que là, je suis hyper stressé, je vais voir le prof, puis je dis, je peux-tu juste prendre 30 secondes? Sauf que dans mon tête, je me disais qu'il will. Tu prends un, deux, là, t'es pas stressé, t'es excité de te parler à ces gens-là. Puis, pouf, j'ai pris le micro, puis j'étais devant 200 personnes, puis, boum, ça a parti, puis ça a super bien été, tu sais. Fait que, je sais pas si c'est un bon truc ou whatever, mais en tout cas, ça a juste resté dans ma tête, puis je l'utilise depuis tout le temps, ce temps-là, surtout que je sens que j'ai un feeling. First, je sais que je suis stressé, je me dis, OK, t'es pas stressé, oui, t'es excité d'aller faire ça. Fait que, je sais pas si c'est des petits trucs comme ça, des fois, que je me donne.
[00:39:00] Speaker A: C'est génial. Il y a quand même pas mal de science alentour de cet outil-là. J'en parle souvent, honnêtement. Il explique vraiment comme tu l'as expliqué qu'en fait, c'est les mêmes symptômes physiologiques, les mêmes mois que le coeur accélère, etc. Je vais finir la partie stress avec ça, mais parce que c'est tellement clé, je peux te proposer tous les outils du monde, que ce soit faire de la respiration, un box breathing, faire une routine de pré-performance qui t'aide justement à faire du mieux le stress, la méditation. Il y en a qui vont faire du RMT, c'est relaxation musculaire progressive, mais en gros, c'est une contraction relâchement. C'est surtout pour les gens qui leur stress exprime une forme de tension dans le corps. Mais tous ces outils-là, pas de problème. Je trouve que ça fait un travail en surpasse, selon moi, parce que le plus gros, gros, gros travail de la gestion du stress, c'est ça qu'un peu tu abordes, en tout cas les grandes lignes, c'est que le stress est perçu comme notre ennemi. Puis le vrai travail, en fait, pour devenir meilleur avec notre stress, c'est un changement de perception. Ça, c'est le vrai travail profond, mettons. Tu peux faire tous ces outils-là de respiration, de méditation, etc. Si tu continues à percevoir le stress comme ton ennemi ou comme quelque chose de négatif, c'est souvent corrélé à « je ne vais pas nécessairement faire ma meilleure performance à vie avec le stress », tandis que les gens, en fait, ou les athlètes, qui sont reconnus pour avoir une bonne gestion de stress ou du moins performant avec le stress, c'est juste qu'ils percevent le stress comme leur allié, comme quelque chose de positif parce qu'au final, pour vrai, le stress de performance, c'est généralement quelque chose qui nous aide par l'aide à la concentration. Ça nous donne de l'énergie. On a souvent de meilleures préparations quand on est stressé. C'est juste qu'on nous dit jeune et très tôt qu'on n'en veut pas et qu'il faut le chasser le plus possible. Au final, quand on réussit à faire un petit travail de changement de perception, puis à le voir comme notre ami, puis notre allié, généralement, le stress peut nous être utile, puis on peut l'utiliser pour performer.
[00:41:14] Speaker B: Puis j'ai aussi aimé le fait que tu as amené de comme, tu sais, si tu vis une émotion, essaie d'au moins d'être conscient que tu la vis, tu sais. Premièrement, je pense que c'est la première étape.
[00:41:25] Speaker A: La base.
[00:41:26] Speaker B: Ouais, exact, c'est ça, tu sais. Au lieu d'essayer de la battre ou essayer de la faire partir ou whatever.
[00:41:30] Speaker A: Tellement.
[00:41:31] Speaker B: La minute mentale, qu'est-ce que, en fait, j'ai vu que tu avais commencé ça avec les carabins, tu fais des minutes mentales pour un peu démystifier les mythes. Peux-tu m'expliquer rapidement qu'est-ce que tu veux faire avec les minutes mentales?
[00:41:45] Speaker A: Quand on a commencé il y a trois ans avec une collègue à moi qui s'appelle Laurence, qui est responsable aux communications, l'idée c'était vraiment juste du contenu gratuit ou des connaissances gratuites qu'on voulait donner au monde des carabins. Fait qu'étudiant, athlète, juste étudiant, parce que les trucs s'appliquent, comme tu disais un peu tantôt, à différents domaines, à l'école, au travail, etc. Puis dans cette formule-là, c'est vraiment juste moi qui parlais d'un sujet. Exemple repos mental, j'avais 90-60 secondes pour parler de ça. Puis dans la dernière année, on l'a fait différemment. C'est peut-être ces minutes-là que t'as vues.
Là, on a filmé tout plein d'étudiants-athlètes dans une journée d'accueil que les étudiants passent par un gros lieu de rassemblement. On leur donnait des vêtements, etc. Puis il y avait un kiosque minute mentale. Puis tous les étudiants-athlètes qui voulaient participer sur base volontaire avaient le choix de trois questions. dont, exemple, mon plus grand défi, un outil que j'aime utiliser au niveau mental, etc. Puis moi, vu que je suis amenée à travailler avec les équipes, je connais bien les étudiants-athlètes. Fait que des fois, je leur fais des suggestions, si, exemple, ils ont des doutes de quoi parler, tu sais. Fait que là, on s'est ramassé avec un genre de 40 vidéos d'étudiants-athlètes qui nous parlent de plein de trucs en ligne, la préparation mentale. Puis on en a choisi une dizaine l'année dernière. Puis là, maintenant, la minute mentale, donc c'est, exemple, un étudiant de lettre qui nous parle d'un défi en quelques secondes et moi qui réponds en quelques secondes. Ça se veut très, très simple. Évidemment, ça ne ressemble pas à une séance d'une heure avec un athlète que je fais dans mon bureau, mais ça peut être super le fun parce que c'est traduit, c'est vulgarisé. Puis l'idée avec cette nouvelle formule-là, c'est qu'en plus de donner des outils à notre communauté, on vient normaliser un peu la préparation mentale, la psychologie du sport. Les étudiants-athlètes peuvent s'identifier à un autre étudiant-athlète. Fait que là, il y a comme quelque chose d'encore plus cool, je trouve, avec cette formule-là. Puis de voir qu'en 2025, il y a des athlètes qui en parlent aussi ouvertement. Moi, ça me rend full heureuse. Fait qu'il y a un peu ça l'idée derrière.
[00:44:05] Speaker B: Écoute, si t'es ouverte à l'idée, j'aimerais qu'on en fassionne ensemble, rapidement, une minute mentale. J'aimerais te parler d'une expérience personnelle que j'ai eue quand j'étais joueur de foot, en fait.
Moi, j'ai joué à l'Annexville, un cégep qui est reconnu en Division 1. C'est probablement un des plus connus, en tout cas le plus titré. Puis, qui dit le plus titré, dit énormément de pression, de performance. Et puis, quand je suis arrivé à ma première année, en fait, il y avait énormément de premières années. En fait, on était une très grande cohorte.
William Legault, qui me référait à toi, était mon vétéran à ce moment-là. Et puis, en fait, première journée de camp, je regarde le depth chart, bam, je suis rookie, first team, je capotais, j'étais comme, OK, là, on s'en va baller.
Ça a pris exactement deux pratiques et je me suis ramassé troisième team. Au début, je ne comprenais pas pourquoi. Je faisais du tape, j'essayais de savoir, ils ne sont pas meilleurs que moi, je ne comprends pas.
C'est en grandissant avec ça que j'ai réalisé que j'ai arrêté de jouer au foot comme je le faisais tout le temps, mais j'ai commencé à jouer pour impressionner les autres. Je me mettais de la pression pour pouvoir « starter ». Mais en réalité, probablement que j'aurais « started » si j'avais juste joué au foot comme j'ai toujours fait. J'aimerais que, tu sais, j'aimerais que tu réagisses à ça, tu sais, de tes expériences que tu as eues, de ce que tu as lu dans ta littérature ou whatever. La... tu sais, le... justement, la... je ne sais pas c'est quoi le terme, si c'est la pression de performance ou le stress de performance, mais moi, personnellement, ça m'a vraiment... ça m'a... tu sais, ça m'a scrappé mentalement. Puis à 17 ans, 18 ans, être scrappé mentalement, c'est tough, là. Tu sais, quand t'es dans ton char, pis t'es tout en train de stresser avant de sortir de ton char pour aller pratiquer, c'est tough, là. Moi, j'avais vécu ça, pis j'avais pas d'outil, tu sais. Fait qu'il a fallu que j'allais chercher par moi-même et tout ça, mais... Bon, aujourd'hui, on a la chance de t'avoir. Comment qu'un athlète peut réagir à ça? Peut-être des trucs, ou sinon, si à la fin, tu veux glisser des places, ou peut-être aller voir, parce que tu sais, dans des petits cégeps, ils ont pas tout le temps des outils comme ça.
[00:46:29] Speaker A: Ouais, j'entends comme plusieurs trucs dans ton histoire, puis plusieurs trucs valides, puis souvent quand même vécus, fait que j'empathise là, c'est vraiment pas évident quand même. Puis c'est vrai que l'environnement joue un facteur énorme sur les changements de comportement, fait que j'ai l'air de comprendre ce que tu me dis, puis tu me corriges si je me trompe, que le nouvel environnement, a comme eu un impact sur le changement de mindset ou les raisons pour lesquelles tu joues au football, dans le moment que t'en es pas nécessairement rendu compte. Fait que le premier, premier truc qui me vient en tête, c'est si les athlètes peuvent avoir un petit moment, que ça soit deux à cinq minutes le soir, pour juste self-reflect ou auto-analyser un peu leur journée. Il y en a beaucoup, nous, au Carabin, qui font de l'écriture. On a des journaux mentaux, là. comme ça, mais en tout cas, je te le montre juste parce qu'il est vraiment cool cette année, mais comme ça, puis je le refais un peu journalé, entre guillemets, fait que ça l'aide vraiment beaucoup avec la conscience de soi, puis mieux se connaître, fait que peut-être ça aurait permis de t'attraper plus vite, par exemple, à ce stage-là, ou de comprendre plus vite, mais une fois que ça, c'est compris, puis que tu as réalisé que c'est vraiment un changement de mindset ou de «why» un peu, entre guillemets, mais je trouve que Le mindset, c'est quelque chose qui se cultive. Fait que là, dans le fond, de juste faire l'exercice de te rappeler du pourquoi tu joues au football, c'est un peu inquiétant, puis on entend ça souvent, mais l'idée, c'est qu'une fois que tu t'es rappelé ça, puis tu as fait une vraie job profonde de te questionner sur qu'est-ce que t'aimes de ton sport, puis pourquoi tu joues, bien là, la vraie job, c'est de le cultiver. Fait que nous, il y a des joueurs, par exemple, qui ont une feuille dans leur locker, puis qui vont vraiment leur lire. Il a y des images, il y a des phrases. Il faut vraiment venir installer ce mindset-là de façon délibérée, que ce soit dans une routine de pré-performance, pré-pratique, ou que ce soit juste en réalisant justement des intentions en avant de pratique. Mais malheureusement, il y a trop d'athlètes qui pensent que ce mindset-là vient un peu par magie tous les jours, quand en fait, la préparation mentale, comme n'importe quoi dans la vie, souvent il faut l'installer, le cultiver, le préparer. Fait que tant mieux s'il y a quelqu'un qui arrive à l'énoxe, puis qui a le mindset parfait dans le changement d'environnement, puis qui réussit à performer dans son sport quand il est recru. Mais la réalité des choses, c'est que la plupart des recrues se mettent une pression énorme, puis le mindset avec lequel on performait avant disparaît. Puis ensuite, c'est une notion de venir le réinstaller, mais ça prend du travail, ça ne revient pas par magie.
Et j'ai ça qui me vient en tête. Sinon, le deuxième truc qui me vient en tête, c'est vraiment la partie auto-compassion, je vais dire, qui n'est pas un mot super, je vais dire, apprécié, mettons, dans le monde du foot, parce que ça a l'air un peu d'un mot de douceur. Mais en fait, en gros, l'auto-compassion, c'est le remède de l'auto-critique. Quand on se met full de pression, qu'on est sévère avec nous, on doit réussir à changer cette autocritique-là par un discours ou un narratif qui est un peu plus autocompassion. Puis en fait, c'est quoi l'autocompassion? C'est juste, plus je me donne le droit à l'erreur avant une pratique, plus j'accepte que je vais en faire des erreurs parce que c'est ma première année. Généralement, plus je performe avec un peu de la liberté, un peu de freedom, je suis loose quand je performe et donc je témoigne d'erreurs. Fait que je sais que c'est comme Vraiment compréhensible, mais tous les athlètes qui arrivent à leur année 1 au carabin et qui m'arrivent avec un défi similaire au tien, je leur dis « accepte que tu vas faire des erreurs, c'est ta première année, et ça, ça va te permettre de moins en faire ». Je ne sais pas si tu me le sais un peu, mais… Oui, c'est intéressant.
Versus en fait vous avez presque tous le même mindset et je dois en faire le moins possible, égal, j'en ferai tout plein. C'est ça ma réponse.
[00:50:32] Speaker B: Mais donc certainement que ça aurait énormément aidé. Juste le journaling, je pense que c'est... C'est un super de bon truc pour les athlètes. Merci beaucoup d'avoir réagi à cette histoire-là. Pis, by the way, ça m'a pris du temps avant d'en parler. Ça m'a pris énormément de temps avant d'en parler. J'étais un peu tout seul là-dedans, pis c'est tough. Mais aujourd'hui, j'aime ça dire que c'est qu'est-ce qui m'a aidé à devenir la personne que je suis aujourd'hui. Donc, c'est un peu la façon comment je le vois. Le 27 novembre 2023, les caravanes de l'Université de Montréal remportent la Coupe Vanier. Qu'est-ce que ça prend pour créer une équipe championne?
[00:51:21] Speaker A: Wow, grosse question. Ça prend... Ça prend une connexion, une cohésion inébranlable, je pense. Moi, je suis certaine que cette année-là, tout part de ça, on avait un groupe d'athlètes qui était uni, comme j'ai rarement vu, Puis d'ailleurs, c'est un de nos focus principale à tous les entraîneurs, moi et les gars. Ça prend un groupe de leaders dans l'équipe. Je trouve que c'est comme quelque chose de vraiment, vraiment, vraiment important parce qu'au final, c'est eux qui passent bien plus les messages que moi ou le coach ou les préparateurs physiques, les gars entre eux. ont beaucoup plus d'impact l'un envers l'autre que nous envers les joueurs. Fait que Captain, qu'on en avait des vraiment, vraiment extraordinaires cette année-là. Puis sinon, je dirais, ça prend beaucoup d'attention aux détails. Justement, tu me parlais d'un livre tantôt, puis je ne sais pas si on finit avec ça notre discussion, mais À ce niveau-là, les deux équipes qui arrivent dans une finale de Coupe Banlieue sont prêtes physiquement, tactiquement, techniquement. C'est quelle équipe qui a été disciplinée avec les détails, que ce soit les punitions, quelle équipe qui a été la mieux préparée aussi en fonction de tous les détails. Je te donne un exemple vraiment un peu banal, mais à ce niveau-là, pour moi, c'est gigantesque. Le froid, il fait super froid, t'arrives en Coupe Bannier, nous on a fait au moins 4 semaines de méditation dans le froid, les gars se mettaient en chesse puis on apprenait à contrôler notre respiration dans le froid. Ça a l'air anodin, mais je pense sincèrement que rendu en finale de Coupe Bannier, Je ne suis pas 50% de nos gars qui ont mieux le froid que l'autre équipe. Ça fait quand même un petit 1%. C'est 1% là. On arrive à ton livre, mais c'est des intérêts composés qu'on appelle. 1% au bout d'un an, ça fait 37,62 fois meilleur. Les détails sont gigant importants pour moi.
[00:53:29] Speaker B: Puis c'est aussi le froid. Moi, j'avais des champions de la Coupe Grey qui jouaient au CFL qui me disaient ça. Ils me disaient qu'il y a une grande corrélation avec le froid et les gagnants.
Les équipes qui prennent le temps de se préparer la semaine avant la Coupe Grey, dans le froid, donc à pratiquer à l'extérieur et non à l'intérieur, vont arriver à la Coupe Grey plus préparées, juste parce qu'il fait tout le temps froid à la Coupe Grey, on est au Canada, on va être réaliste. C'est là que tu vois que si sur le sideline, les gars sont comme ça et ils ont tout froid, c'est probablement parce qu'ils ont pratiqué en dedans. Puis l'autre côté, si on pratiquait dehors, eux ils sont prêts parce que s'il fait 4 degrés, ils sont habitués de pratiquer à 4 degrés.
Non, effectivement. Le fameux livre que tu me parlais, on parle de Atomic Habits de James Clear. C'est ma lecture qu'en ce moment j'ai sur ma table de chevet, qui est honnêtement super de bon livre. À créer des bonnes habitudes pour essayer de devenir... Qu'est-ce que tu peux faire justement les petits 1% qui peut te permettre d'être meilleur à tous les jours.
Il parle d'environnement dans le livre, qui est un grand aspect. Il parle de l'entourage que tu as, de rendre ton entourage pour faire en sorte qu'il te permette de réussir. Il raconte une histoire dans son livre. C'est un homme qui s'appelle Laszlo Polgar, qui était un « big believer » du « hard work ». Ses croyances, il pousse à dire qu'une bonne pratique et le développement de bonnes habitudes peuvent amener des enfants à devenir un génie dans n'importe quelle discipline. Dans le fond, il a voulu tester ça avec ses propres enfants. Côté éthique, on en reparlera, mais en fait, lui, il a choisi les échecs. Était la discipline en question. Puis, il a décidé d'élaborer un plan. En fait, ces trois filles qui sont devenues des prodiges des échecs, Ils ont été élevés dans un environnement 100% juste d'échecs. Dans les corridors de leur maison, dans leur chambre, on parlait juste d'échecs. La seule chose qu'ils voyaient, c'était des grandmasters et tout ça. Les résultats. Il y a eu trois filles. Suzanne, sa plus vieille, à quatre ans, elle gagnait contre des adultes. Sophia, qui était son enfant du milieu, était encore mieux. À 14 ans, elle était championne du monde. Puis Judith, qui est la plus jeune, elle a vraiment explosé. était la meilleure des trois. À 12 ans, elle était classée dans le top 100 mondial, puis à 15 ans, elle est devenue la plus jeune Grand Master des échecs. C'est une histoire sur l'environnement, t'sais, d'une personne à être entourée des bonnes personnes, mais aussi d'avoir un environnement qui te permet de, justement, ben, gagner, aller plus loin. Qu'est-ce que tu peux faire? J'aimerais avoir ton point de vue là-dessus. Dans le fond...
de tes expériences, mais aussi, pourquoi pas, qu'est-ce qu'on peut faire peut-être en tant qu'athlète pour gérer notre environnement, pour nous permettre de performer quand vient notre match?
[00:56:32] Speaker A: Je suis comme divisée dans l'histoire, probablement que tu t'en doutes, mais je connais quand même beaucoup d'athlètes qui ont eu, je vais te dire, un environnement qui est similaire ou qui se rapproche assez au sens où on les… Mettons, on prend l'exemple de Tigerwood, qui est quand même une histoire connue, pis c'est ça, c'est du golf et son père l'a mis au golf très tôt, etc. Ben moi, on est quand même des athlètes, dans mon environnement, que j'ai travaillé avec, que je travaille avec, que ça ressemblait à ça, puis qui sont vraiment tannés, slash, n'ont plus de plaisir à performer dans leur sport, assez jeunes. Pis je trouve ça quand même triste parce que, justement, la journée où est-ce que On t'a tellement poussé dans ton sport et que la seule chose qui importait c'était de performer. Puis que ça ne te procurait plus de plaisir et que tu continuais à le faire. Puis là on arrive à un bout où il y a de l'épuisement professionnel, etc. puis que tu arrêtes ton sport, bien en plus de ne plus avoir de faim à faire ton sport, il existe aussi un monde dans lequel, dans ton exemple, qu'est-ce qu'elles ont d'autre comme habileté à part jouer aux échecs, ce genre-là, tu sais, ces filles-là.
[00:57:45] Speaker B: Effectivement.
[00:57:46] Speaker A: Fait que je suis divisée au sens où je pense qu'on peut prendre probablement des idées pour optimiser notre environnement qui permet justement d'avoir un impact sur la performance positivement.
Mais si on y va dans l'extrême, un peu comme n'importe quoi dans la vie, je pense que ça peut être débilitant aussi. Puis moi, je n'adhère pas vraiment à ça parce que oui, je travaille en préparation mentale. Généralement, on vend ce service-là pour optimiser la performance. Mais moi, avant tout, avant d'optimiser la performance, je veux surtout optimiser le bien-être. Puis je pense vraiment que les deux sont corrélés. Je pense que mieux tu vas, plus tu es heureux, heureuse dans ta vie, mieux tu performes bidirectionnellement.
Fait que ceci étant dit, oui à optimiser l'environnement, avoir surtout des gens, des collègues que tu aimes travailler avec, que ce soit dans le sport ou exemple dans ton école ou ta business, mais optimiser aussi l'environnement sous forme de, tu sais quand ils disent en anatomique habit, de rendre ça agréable. Fait que tu sais, est-ce que je peux Associe exemple à ma pratique ou à mon après-pratique quelque chose que j'aime, mets un petit genre un petit jus. Mettons, il y en a qui disent que pour méditer, avoir une salle de méditation avec une chandelle, un petit thème, tu sais, juste dans les détails de rendre ça plus agréable. Puis aussi, il dit beaucoup de rendre ça plus facile. Fait que plus facile, égal. Si j'ai besoin d'étudier, Peut-être que j'ai mon ciel qui est loin de moi. Peut-être que j'ai un bel environnement justement qui est le fun que j'ai envie d'étudier dedans. Peut-être que je m'achète des nouveaux vêtements pour avoir plus envie d'aller courir. Tout ça, ça marche. Mais je trouve la distinction, c'est juste de ne pas devenir fou avec ça. Puis l'exemple des échecs, je trouve que pour moi, en tout cas, évidemment en n'ayant pas toute l'information de l'histoire, mais ça me semble à première vue trop extrême. Puis j'ai l'impression que ça affecterait le DNA sur le long terme. Je serais curieuse de savoir si ces enfants-là jouent encore aux échecs aujourd'hui.
[00:59:50] Speaker B: Exact. 100%. Mais, tu sais, l'exemple qu'il donnait, justement, tu sais, c'était... Il commence tout le temps un chapitre avec une histoire, puis dans le fond, il a mis cette histoire-là, justement, pour parler que, OK, oui, l'environnement dans lequel tu te grandis a un impact, mais des fois, ça peut être trop extrême aussi, tu sais. Fait que, tu sais, oui, il y a peut-être tous des résultats, mais comme à 15 ans, t'es grand master, après ça, tu fais quoi, tu sais?
[01:00:14] Speaker A: Fait que… C'est ça, c'est résultat au prix de quoi.
[01:00:17] Speaker B: Exact. Puis, tu sais, c'est pour ça, il y a ce côté-là qui est un peu… Mais c'est pour ça que l'aspect de, tu sais, trouver une façon de le rendre le fun, puis… Non, j'aime énormément. Merci beaucoup, Sarah, d'avoir pris de ton temps, d'être venue sur le podcast. C'est très apprécié. J'espère que tu as aimé ça.
[01:00:38] Speaker A: Oui, ça me fait pas le plaisir. C'était vraiment des bonnes questions. J'ai aimé ça beaucoup.
[01:00:42] Speaker B: Ouais, bah écoute, merci beaucoup.