Ép.26 | Constance Millaire-Piché - L'art de la réhabilitation

Episode 26 September 19, 2025 01:15:58
Ép.26 | Constance Millaire-Piché - L'art de la réhabilitation
Game on : L'expérience football
Ép.26 | Constance Millaire-Piché - L'art de la réhabilitation

Sep 19 2025 | 01:15:58

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[00:00:00] Speaker A: Je pense pas qu'il y a un âge pour s'entraîner. Pis c'est pas juste de s'entraîner pour, bon, avoir des muscles forts, mais c'est aussi pour que le cerveau comprenne comment le corps bouge. [00:00:10] Speaker B: Constance Milal-Piché, t'es thérapeute du sport au cégep d'Edouard-Montpetit. L'erreur numéro un que tu vois chez un joueur, un athlète, qui fait au moment de vouloir se réhabiliter. [00:00:20] Speaker A: La perception de la douleur est vraiment différente chez tout le monde. Des fois, le corps va bien aller, mais il ne va pas nécessairement être prêt à performer. [00:00:28] Speaker B: Le football, c'est un sport de contact. Si on regarde vraiment ce sport-là, ce que je peux comprendre, c'est un sport de locomotion, c'est un sport de déplacement. [00:00:37] Speaker A: Souvent, le sans contact va être pire qu'un contact. Quand tu t'apprêtes à recevoir un contact, tu vas protéger ton corps, tu vas contracter tes muscles, tu vas toujours protéger ce contact-là. [00:00:49] Speaker B: Depuis 2022, tu t'impliques dans les programmes d'excellence d'équipe Football Québec U18. En 2024, tu as aussi été thérapeute pour l'équipe Canada U20 lors des championnats mondiaux. Dans la même année, tu as accompagné l'équipe de flag football aux championnats du monde en Finlande. Bonjour tout le monde, bienvenue sur Le Game On, je suis votre host, William Rochefort, et cette semaine, je reçois une thérapeute du sport. Constance, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation sur le podcast. C'est très apprécié, j'ai vraiment hâte. Première fille sur le podcast aussi. Juste avant de commencer l'épisode, justement en parlant un peu de ça, il n'y a pas beaucoup de filles dans notre monde, mais tu me disais qu'il n'y en a pas beaucoup. Vous êtes fière d'être là. [00:01:32] Speaker A: Oui, absolument. [00:01:34] Speaker B: J'aimerais que tu développes un peu là-dessus. Vous avez tous des rôles importants dans votre sport. Souvent, vous êtes soit préparateur mentale ou thérapeute sportif parce qu'il y a pas beaucoup de filles qui jouent au football. Il y en a un peu. Mais là, avec les sports comme la flag et tout ça, ça commence à se populariser. Mais je veux t'entendre là-dessus. En plus, tu vis un peu là-dessus en plus d'être à Édouard-Montpetit. [00:01:56] Speaker A: Bien, c'est sûr qu'on n'a pas nécessairement la même place que les hommes dans ce sport-là. Mais, tu sais, ça ne veut pas dire qu'on n'aime pas le sport. Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas les connaissances nécessaires pour faire partie de ce monde-là. Ça fait que c'est toujours le fun de voir qu'il y a de plus en plus de femmes dans les organisations, soit le côté médical ou même dans le coaching staff. Il y en a de plus en plus, même dans l'organisation, juste management d'équipe. dans la NFL, tout ça, c'est vraiment le fun d'avoir la croissance des femmes dans ce sport-là. C'est toujours un honneur de représenter ça aussi. [00:02:33] Speaker B: Surtout que quand t'as la chance, on va en parler, mais en plus tu portes le gilet d'équipe Canada, mais quand t'as la chance d'avoir justement, ben on va avoir un impact sur les équipes qui représentent notre pays ou nos provinces, donc c'est sûr que c'est tout le temps le fun. Le coaching aussi. On commence à en voir de plus en plus des filles qui sont coachs. Dans la NFL, je pense qu'il y en a une ou deux en ce moment. C'est des coachs genre de position, mais quand même, tu coaches dans la NFL, c'est pas rien. Mais c'est vraiment cool. Comme à l'habitude, Constance, j'ai toute une introduction pour mes invités. Je t'ai préparé un petit quelque chose. Voici ton intro. Constance Miller-Piché. T'es thérapeute du sport au cégep d'Edouard-Montpetier. Tu as un background de sport assez impressionnant. Tu as pratiqué et tu as coaché le flag football pendant 10 ans. Tu pratiques aussi l'équitation de très haut niveau, tu joues au volleyball, tu fais du kickboxing et aussi du crossfit. Depuis 2019, tu es thérapeute du sport certifié et tu travailles aussi avec toutes les équipes sportives d'Édouard Montpetit. Depuis 2022, tu t'impliques dans les programmes d'excellence d'équipe Football Québec U18. En 2024, tu as aussi été thérapeute pour l'équipe Canada U20 lors des championnats mondiaux. Dans la même année, tu as accompagné l'équipe de flag football aux championnats du monde en Finlande. Aujourd'hui, tu es thérapeute du sport au cégep d'Edouard-Montpetit. et à ta clinique Momentum à Brossard. Constance, bienvenue sur Le Game On, c'est un plaisir de te recevoir. Surtout que tu t'es déplacée, je ne le dis pas assez, mais c'est vraiment cool que les gens se déplacent. Honnêtement, en startant le podcast, je ne pensais pas que... Tu sais, je suis ta chair brooke, puis c'est... On a du beau stock à Sherbrooke, mais les grosses villes, c'est Montréal, Québec. Aujourd'hui, que les gens reconnaissent le travail et qu'ils viennent, c'est vraiment cool. J'apprécie beaucoup. [00:04:35] Speaker A: Ça fait plaisir. [00:04:37] Speaker B: Avant de commencer l'entrevue, Moi j'aimerais qu'on démystifie déjà tout ça, thérapeute, physio, nanana. C'est quoi exactement toi tu fais? C'est quoi ta job? C'est quoi être un thérapeute sportif? Explique-moi ça. [00:04:55] Speaker A: En gros, un thérapeute sportif, on est comme un mélange, selon nos études, de kinésiologue et physio. On est vraiment spécialisé sur tout ce qui est musculo-squelettique. Autant évaluation de blessure, réhabilitation de blessure, prévention de blessure, tout ce côté-là, c'est comme notre spécialité. Puis ensuite, on est vraiment sur le terrain. On va travailler avec les athlètes. en pré-pratique, que ce soit pour des tapings, on va travailler, on va être sur le sideline pendant les pratiques s'il y a une blessure qui arrive. On va être avec eux après les blessures aussi, toute leur réhabilitation, leur exercice, tout ça. Puis on va les aider dans la récupération aussi après les entraînements, après les games. Puis finalement, on est spécialisé pour tout ce qui est urgence sur le terrain, avec des grosses blessures, pas juste des blessures de football, mais si on a des fractures, si on a des cas de colonne, puis peu importe, il y a plein de choses qui peuvent arriver. Si on a une crise cardiaque ou quoi que ce soit, il faut toujours qu'on soit prêt à agir pour ça, puis appeler l'ambulance. sur le terrain, c'est comme on est un peu toujours stressé. Fait que quand on a une journée où on fait rien, on est bien content. [00:06:22] Speaker B: Certain. Question comme ça, est-ce que... mettons le ratio physiothérapeute-sportif dans les équipes, mettons, tu sais, juste en général, tu sais, je parle, peu importe le sport, le football, hockey, whatever, c'est quoi le ratio? [00:06:39] Speaker A: Est-ce que... Bien là, ça dépend vraiment. La thérapie du sport, c'est relativement nouveau, un peu moins connu de toute la population, puis ça dépend aussi les régions. C'est sûr qu'il y a maintenant deux programmes de thérapie du sport au Québec, puis c'est un à Concordia ou à l'UQTR. Sinon, on n'en a pas d'autres. La plupart des thérapeutes du sport vont être dans ces régions-là. Après ça, si tu es en région éloignée, ça va être des physios principalement. Mais c'est sûr que nous, les thérapeutes du sport, on essaye de faire connaître notre travail le plus possible. On est plus spécialisés dans certaines choses. C'est sûr qu'on essaye de... promouvoir notre travail et d'aller travailler avec les équipes sportives, veux, veux pas, parce que c'est ça qu'on fait. [00:07:34] Speaker B: – Toi, t'as fait lequel? T'as fait l'écolière, Concordia? [00:07:37] Speaker A: – Moi, j'ai fait le bac de quatre ans à Concordia. [00:07:40] Speaker B: – Concordia, très nice. Spécialisé, tu disais spécialisé. Spécialisé en quoi? Toi, tu t'es spécialisé en quoi? [00:07:46] Speaker A: Mais en fait, c'est plus la manière qu'on travaille avec les athlètes. C'est ça qui est plus spécialisé. Les physios, veux, veux pas, ils vont voir la population, monsieur, madame, tout le monde. On ne peut pas agir de la même façon avec un athlète qu'avec cette population-là. Les athlètes ont énormément d'attentes. Les athlètes veulent retourner au jeu. Les athlètes veulent performer. [00:08:18] Speaker B: Fait que des fois, les coachs... Oui. [00:08:20] Speaker A: Les coachs ont beaucoup d'attentes aussi envers les athlètes, envers nous les thérapeutes. C'est sûr que c'est une différente manière de communiquer, une différente manière d'approcher les problèmes et de trouver des solutions. [00:08:39] Speaker B: Est-ce que ça t'a déjà arrivé de... En fait, est-ce que les coachs sont assez respectueux là-dessus, sur le fait de comme, genre, on va te laisser prendre soin de nos athlètes, mais qu'on fait confiance qu'ils reviennent rapidement, ou les coachs habituellement, ils ont plus tendance à te pousser, comme c'est long, c'est long, faut qu'ils reviennent, faut qu'ils jouent, faut qu'ils jouent. [00:08:59] Speaker A: C'est un peu des deux, c'est toujours dans le respect, mais c'est sûr qu'il va y avoir des situations où les coachs se demandent pourquoi c'est aussi long, qu'est-ce qui se passe, comment ça, cette situation-là prend autant de temps. Puis tu sais, je pense pas, moi j'ai déjà coaché, fait que je comprends tout à fait c'est quoi leur job, je comprends tout à fait ce qu'ils ont besoin dans leur équipe, si c'est un joueur important ou quoi que ce soit. Par contre, il y a des blessures qu'on ne peut pas pousser plus vite que la réhabilitation nécessaire. C'est sûr que je ne le prends pas en personne. Mais oui, il y a toujours des petites frictions des fois, autant avec les joueurs aussi. Les joueurs, il y en a qui ne sont vraiment pas contents quand on leur dit non, tu es out pour deux jours. Ça arrive, puis je pense que ça fait partie de la job aussi d'être prêt à tenir ton point quand l'athlète a besoin de repos, l'athlète a besoin de se réhabiliter. Tu ne peux pas juste dire c'est bon, va jouer. [00:10:09] Speaker B: Il y a surtout que dans notre monde d'hommes, de grands égaux, on peut dire ça de même. Exact, exact. Il y a aussi l'aspect de comme, les gars, on va jouer sur notre mal, on ne va pas dire qu'on a mal. [00:10:27] Speaker A: Je te dirais que c'est la même chose chez les filles. Des athlètes de haut niveau, c'est très heureux. Puis moi, la première, je pense que je suis du genre à me pousser, pousser, pousser. Pour aller consulter un thérapeute, un STO ou quoi que ce soit, il faut que j'aille mal pendant quatre jours et que je ne sois plus capable de dormir. Sinon, je pense que j'essaie toujours de pousser au-delà de ce qu'il faut. Mais je pense que c'est une qualité dans notre travail d'avoir été un athlète parce qu'on connecte beaucoup plus avec nos athlètes comme ça. [00:11:01] Speaker B: Non, effectivement. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de gens qui sont spécialisés comme toi, qui n'ont jamais fait de sport. [00:11:09] Speaker A: Ça va arriver, mais moi, je pense vraiment que c'est un plus quand tu connais la gimmick. [00:11:14] Speaker B: C'est ça. Tu peux vraiment connaître la game et l'avoir vécue. Pourquoi toi? Est-ce que tu as des raisons? Mais ton personnel, pourquoi tu as voulu devenir thérapeute sportif? [00:11:26] Speaker A: Moi, dans le fond, j'ai toujours fait du sport. J'ai grandi avec deux grands frères qui jouaient au football. À quatre ans, je passais mes week-ends à regarder du foot. Après ça, c'est aussi mes frères qui m'ont initiée au flag football. J'ai toujours fait du sport. Ça a été un échappatoire à beaucoup de choses. Je ne pouvais pas m'imaginer faire une job de bureau de 9 à 5. Je suis quelqu'un d'hyperactive qui a besoin de bouger. Fait que je voulais quelque chose qui se ramenait au sport. J'ai déjà pensé aussi la psychologie sportive. Puis finalement, je pense que je suis arrivée dans la thérapie du sport parce que moi-même, je me suis blessée. Puis je suis comme tombée en amour avec ce métier-là. Puis c'est vraiment une passion maintenant. Fait que même si c'est un travail qui est exigeant, je suis passionnée à chaque fois que j'en parle, à chaque fois que je vais travailler. Ça reste très demandant, puis c'est des horaires atypiques, mais on fait avec. [00:12:35] Speaker B: Est-ce que dans ton monde, c'est... par expérience personnelle, mettons mes physios, mes kins, souvent c'était des travailleurs autonomes ou whatever. Est-ce que toi c'est aussi ça dans ton cas? Je sais que tu travailles avec le cégep, mais mettons à la clinique... [00:12:50] Speaker A: Au cégep, je suis employée. À la clinique, je suis travailleur autonome. Maintenant, il y a aussi plusieurs cliniques de physio ou quoi que ce soit. Je pense qu'en thérapie du sport, on est souvent des travailleurs autonomes parce qu'on a une population très spécialisée. qui ne va pas nécessairement tout le temps avec les cliniques de physio. Nous, la clinique est multidisciplinaire. On travaille avec des MASO, des STO, des KIN. En ce moment, je suis la seule thérapeute du sport, mais je pense que c'est aussi une bonne chose d'être travailleur autonome, justement, pour aller chercher mes patients, ma propre clientèle. [00:13:31] Speaker B: Non, 100 %. En plus que tu es impliqué dans plusieurs équipes sportives, tu as fait Équipe Québec depuis 2022. Ça doit bien sûr t'amener un type de clientèle. Mais parlons-en. Comment as-tu eu la chance de rejoindre les programmes d'excellence? [00:13:54] Speaker A: Bien, je pense que ça a commencé avant 2022 parce que, bon, je jouais aux Flags, j'ai joué aux Flags toute ma vie. À part ma blessure, je jouerais encore aux Flags en ce moment. Mais j'ai été impliquée dans les sélections de Flags football de Team Québec. Puis je faisais souvent les camp de sélection, tout ça ici puis là, parce que, bon, j'avais des connexions dans le monde du flag. Puis finalement, c'est ma collègue au Cégep, Édouard Montpetit, qui faisait le football avant. Puis elle, quand elle a décidé d'arrêter de faire ce projet-là, en fait, Bien, elle m'a demandé à moi si ça m'intéressait, puis c'était un beau défi. J'étais quand même... Ça faisait trois ans que j'étais sortie de l'école. Je trouvais que c'était un beau défi, puis que c'était comme une bonne opportunité. Fait que j'ai comme pris la relève sur ce projet-là, qui est le Team Québec. Oui. [00:14:51] Speaker B: C'est quand même cool. [00:14:52] Speaker A: Oui. [00:14:52] Speaker B: Comme quoi... C'est encore une histoire de contact. C'est qui tu connais. [00:14:57] Speaker A: C'est souvent ça. [00:14:59] Speaker B: Si c'est une chose que j'ai apprise, c'est ça. Parler au monde, faire des contacts, c'est hyper important. [00:15:06] Speaker A: Absolument, aller chercher toutes les opportunités possibles. [00:15:08] Speaker B: Non, 100 %, exact. Ton rôle dans Team Québec, mettons, on parle de celle de cette année, parce que c'est celle qui vient de finir. C'était quoi exactement ton rôle? T'étais-tu, mettons, comme la chef des physios, genre, ou de l'équipe? [00:15:25] Speaker A: Bien, comment ça marche, là, on a... C'est pas pareil Team Québec ou, tu sais, dans un cégep ou à Team Canada. Là, à Team Québec, on a un thérapeute par équipe. [00:15:38] Speaker B: OK. [00:15:39] Speaker A: Fait qu'il y a mon collègue Éric qui fait le U16, moi je suis au U18. Pour les camps d'entraînement, on a aussi une thérapeute qui vient nous aider, qui va aider les deux équipes selon les besoins, selon la demande, quoi que ce soit. On a Michèle Garand, qui est la docteure à Team Québec, qui va, elle aussi, superviser les deux équipes selon nos besoins, selon si on a besoin de quoi que ce soit. Elle est là pour nous aider. Puis sinon, bien, ceux qui nous aident le plus souvent, c'est les gérants d'équipement. Fait que c'est comme veux, veux pas, nous on doit être sûr que l'équipement est adéquat, que c'est sécuritaire. Puis le veux, veux pas côté hydratation, tout ce qui est snack, tout ça. Fait qu'on travaille beaucoup avec les gérants d'équipement, justement pour le bien-être de l'équipe. [00:16:36] Speaker B: Quel genre de truc vous en regardez avec l'équipement, mettons? [00:16:39] Speaker A: C'est sûr que Team Québec pendant l'été, c'est des temps qui sont chauds, humides. Cette année, on a joué à des températures où c'était ressenti 42 degrés. L'hydratation devient super importante de l'eau, du Gatorade. Pendant les matchs, pendant les pratiques, pendant la récupération, nous on essaye de toujours avoir du Gatorade de près. Après ça, les pratiques où on a des breaks ou les mi-temps durant les parties, ça prend des snacks, ça prend des glucides pour ramener cette énergie-là. Fait qu'il faut aller faire des épiceries à chaque deux jours pour acheter des bananes, des oranges, des compotes, tout ce genre de trucs-là. Finalement, le côté sécuritaire de l'équipement d'un athlète. Si tes épaulettes sont trop petites, tu as quatre fois plus de chances de te faire une entorse à la clavicule. Si ton casque bouge, tu as plus de chances d'avoir un accident avec ta tête. C'est tout ce côté-là. Nous, les thérapeutes, on a des connaissances sur l'équipement, mais avoir un gérant d'équipement qui peut dire exactement qu'est-ce qui ne marche pas dans cet équipement-là, ça nous aide énormément à diminuer le risque de blessure. Ça, c'est sûr. [00:18:05] Speaker B: Je ne pensais pas que ça allait autant loin que ça. C'est vraiment intéressant. C'est là qu'on peut voir que l'équipe d'excellence du Québec, c'est vraiment l'équipe qui représente le Québec parce que normalement vous êtes super bien entourés. C'est vraiment cool. Je ne savais même pas qu'il y avait un médecin qui était là pour les jeunes. [00:18:30] Speaker A: Puis je pense que c'est tellement intense comme expérience que ça, Veux-Veux-Pas, ça prend justement cette équipe-là. Puis c'est un programme d'excellence. Ça fait que c'est sûr que nous, on essaye de donner le meilleur possible avec les ressources qu'on a, Veux-Veux-Pas. Mais je pense que c'est nécessaire aussi, dans des tournois comme ça, d'être organisé, d'être prêt, puis d'avoir tout ça. [00:18:57] Speaker B: Team Canada. Team Canada est arrivé en 2024. Explique-moi cette expérience-là. Parce que, tu sais, c'est vraiment pas tout le monde qui peut vivre cette expérience-là. Team Canada, bien, il y a juste une équipe, donc, qui va représenter notre pays. Donc, c'est des gars de toutes les provinces, mais aussi le staff de plusieurs provinces. Comment tu peux être sélectionné pour faire partie de Team Canada? [00:19:26] Speaker A: En tant que thérapeute. C'est sûr que... de faire Team Québec, ça nous amène un peu plus proche de Team Canada, parce que, bon, entre thérapeutes, on se connaît, on fait des liens et tout ça. À chaque Canada Cup, il y a des membres de Team Canada qui font l'organisation du tournoi. Ça fait que c'est sûr que, juste par ça, on connaît un peu plus le monde avec qui on travaille. Mais pour cette édition-là, il y a eu, pas un appel d'offre, mais une offre d'emploi. justement pour être thérapeute, et j'ai appliqué. Et je crois que le fait de parler français m'a vraiment aidée à avoir ce travail-là. Veuillez pas là, en 2024, sur l'équipe de 40 joueurs, si je me rappelle bien, il y avait 24 joueurs québécois. [00:20:22] Speaker B: Oh, nice! [00:20:23] Speaker A: Oui. Ça fait que beaucoup de monde qui parle français. La thérapeute en chef venait de Manitoba. Elle parlait un petit peu français, mais on s'entend que dans le monde du sport, des fois dans le monde juste de la santé, c'est des termes très techniques. Elle avait absolument besoin de quelqu'un qui parlait français pour ça. Je pense que c'est comme ça que j'ai eu cette job-là. [00:20:50] Speaker B: Très beau. Tu as trouvé comment ton expérience là-bas en général? [00:20:53] Speaker A: Bien, c'est très intense. Puis t'sais, c'est encore plus à la recherche de l'excellence. Puis t'sais, ça fait quatre fois, je pense, que le Canada gagne ce tournoi-là. Fait que là, t'sais, on veut toujours être les meilleurs. C'est très intense. C'est beaucoup... t'sais, c'est des horaires chargés. On va travailler jusqu'à tard le soir, commencer tôt le matin. Mais... À la fin, vu que c'était une expérience positive qu'on a gagnée, t'sais, on se rappelle pas souvent des mauvais moments, mais on se rappelle de tous les bons souvenirs qu'on a vécus. Fait que c'était une expérience très positive. Puis bon, c'est pas tout le monde qui peuvent s'appeler des champions du monde. [00:21:39] Speaker B: – Effectivement, effectivement. [00:21:40] Speaker A: Je ne prends aucun crédit là-dessus, mais non, c'est le fun. [00:21:45] Speaker B: T'as quand même la bague, j'ai vu que t'as imposé la croix. Vraiment sick, sérieusement. Est-ce que t'avais... c'est quand même l'année dernière, tu me dis que tu te rappelles de plusieurs moments positifs. T'as-tu, mettons, un moment en particulier que tu te rappelles ou que tu pourrais nous partager de ce fameux tournoi-là? [00:22:07] Speaker A: Je te dirais qu'on a eu des bonnes blessures. Pas inquiétantes, mais bon, sans nommer personne ou quoi que ce soit, on a eu deux entorses au genou. Des entorses au genou... Ça te prend du temps à réhabiliter ça, c'est minimum un mois, si c'est un grade 1. Puis là, des fois, c'est déchiré complètement, puis il faut que tu te fasses opérer. Puis là, on a comme réussi à ramener ces gars-là en trois jours. [00:22:45] Speaker B: Oh my God. [00:22:46] Speaker A: Oui. Ces gars-là ont pu jouer et représenter le Canada. Ils ont été une clé dans le succès de l'équipe. Ça, c'est toujours très gratifiant quand on est capable de faire ces petits miracles-là et de ramener des blessés aussi rapidement. Je te dis que ce n'est pas nécessairement la meilleure approche tout le temps, mais c'est des athlètes qui sont tellement investis et qui veulent représenter le Canada sur la scène mondiale. C'est sûr que nous, on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider, même si c'est les traiter trois fois par jour, qu'ils fassent leur exercice trois fois par jour, que ce soit des bains de glace, peu importe. On fait tout, tout, tout notre possible les aider le plus possible avec ça. Quand ça marche, on est vraiment content. [00:23:37] Speaker B: C'est sûr. En même temps, mettons un tournoi comme ça, c'est comme une rétreat. Tout le monde est là pour ça. C'est ça qui est le fun. Si tu veux le traiter trois fois par jour, tu peux parce que vous êtes là pour ça. Pour ça, c'est quand même le fun. Mais c'est vrai qu'une chose de ton travail qui doit être vraiment cool, c'est justement de voir les résultats arriver. [00:24:01] Speaker A: C'est la meilleure chose. Je pense que c'est ma partie préférée de travailler avec le terrain. J'adore travailler en clinique, mais je ne verrai pas les résultats de ma réhabilitation. Mon patient va partir, va aller faire son sport par lui-même. Souvent, ils vont m'écrire et me dire que ça a bien été. les réseaux sociaux, les résultats, mais de travailler avec une équipe, puis de pouvoir voir la progression de la blessure, de pouvoir voir un athlète qui a été arrêté pendant un an parce qu'il s'est fait opérer, puis là, le revoir jouer, le revoir performer, c'est comme du bonbon pour les thérapeutes du sport. C'est la chose la plus gratifiante qu'on peut observer, oui. [00:24:49] Speaker B: Le flag football. T'as autrement mentionné que tu as arrêté le flag à cause que tu étais blessé. [00:24:56] Speaker A: Oui. [00:24:57] Speaker B: La première question qui m'est venu en tête c'est, est-ce que tu aurais été au championnat mondiaux si tu avais fait partie du Team Canada? [00:25:06] Speaker A: J'ai fait des essais, j'ai voulu rentrer là-dedans, mais j'ai comme une vie vraiment chargée. Il faudrait que je fasse beaucoup d'ajustements dans ma vie pour avoir le temps de faire tout ça. C'est sûr que c'est le rêve de plusieurs personnes de faire Team Canada. Puis moi, la première, je pense que depuis que je suis toute jeune, je suis ces équipes-là sur l'échelle mondiale et tout ça. Puis juste le fait d'avoir été en 2024 en Finlande, puis de voir la compétition et tout ça, ça m'a vraiment intéressée. C'est sûr qu'avec la blessure, pas que tu te remets un peu en question, mais tu te demandes si ça vaut vraiment la peine de retourner à ce haut niveau-là. Tu sais, veux, veux pas, c'est toutes des filles que j'ai côtoyées, avec qui j'ai joué, puis tu sais, je les adore. Mais là, bon, revenir d'une blessure qui va... Ça va me prendre probablement un an, revenir de cette blessure-là. Je sais pas à quel point je vais faire des changements dans ma vie pour... Faire toute cette compétition-là, aller jouer à ce niveau-là, c'est encore flou dans ma tête ce que je veux faire. [00:26:25] Speaker B: Le but aussi, c'est d'être en paix avec sa décision. Je pense que c'est le plus important là-dedans. Mais la deuxième, c'est justement, plus toi qui pourrais me le dire, mais de revenir en santé pour ne pas que ça t'affecte dans ton futur. Puis ça, on va en parler parce que je trouve ça hyper important. Je parle combien de carats de football ou peu importe le sport, c'est fini à cause des blessures et ça peut affecter ta vie. Donc, j'apprécie énormément que tu aies partagé ça. Tu es à Edouard-Montpetit, tu travailles beaucoup avec les équipes sportives. Ici, on est un podcast, on parle de foot, je veux qu'on parle de football. [00:27:08] Speaker A: Parfait. [00:27:09] Speaker B: L'équipe de football à Edouard-Montpetit, est-ce que vous avez des stratégies, des façons justement de suivre vos athlètes pour les traitements, les blessures? Pourquoi je te demande ça? Parce que j'ai eu Maxime Lépiné sur le podcast. Puis lui, il me parlait que quand il était au cégep de Garneau, la première chose qu'il a fait en rentrant, il a dit, il faut faire un rapport de physio. Il faut suivre absolument nos athlètes de A à Z. Ça va nous permettre d'améliorer. On va être capable de voir les blessures qu'on a le plus souvent. On va être capable de voir qui est blessé, qui ne l'est pas. Mais aussi, on va être capable d'ajuster nos entraînements selon ça. Est-ce que vous avez une façon de travailler de cette façon-là? Comment vous le faites? [00:27:54] Speaker A: Nous, au début de l'année, c'est sûr qu'on va faire notre formulaire médical, on va aller poser des questions sur leur santé générale, on va faire notre baseline de SCAT qui est comme, dans le fond, pour comprendre comment leur cerveau réagit à la normale au cas où Ils font un coup à la tête durant la saison, puis on doit regarder s'il y a une commotion. C'est sûr qu'eux, pendant l'été, vont s'entraîner. Ils vont aller faire du track, ils vont aller faire leur speed session. Pas tout le monde va s'entraîner ensemble, pas tout le monde va être à Édouard. Ça fait que c'est un peu dur de les suivre pendant l'été. Par contre, une fois que la saison recommence, nous, on est là, on a des moments en clinique à Édouard pour les athlètes. Ça fait que c'est sûr qu'on va faire des follow-up. Puis, tu sais, on a eu des opérations, par exemple, pendant l'hiver, pendant le printemps. Bien, c'est sûr que ces athlètes-là, nous, on va tous les évaluer au début de l'année. Ceux qui avaient des problèmes auparavant, on veut savoir comment ça va. Ça fait qu'on va les revoir avant le camp. Après ça, au début de l'année, le training camp est un moment très décisif pour observer ce qui va et ce qui ne va pas dans l'équipe. Il y a des années où, bon, on avait comme huit gars qui se sont fait une élongation de l'ISC au janvier. Bien, c'est comme une communication à faire avec le préparateur physique pour dire, bien là, ça ne marche pas, il faut qu'on arrange ça. Peu importe, des fois ça va être dans les chevilles, des fois ça va être les fléchisseurs de la hanche. Mais absolument, il faut parler avec le préparateur physique pour voir ce qui va et ce qui ne va pas. On ne fait pas de test spécifique pour bon, prédire si un athlète va se blesser. Mais c'est sûr que, bon, on peut voir, eux, ils vont faire des tests physiques, ils vont faire des 40-yard dash, tu sais, à chaque hiver, ils vont faire leur PR de deadlift, bench, puis de squat. Ça fait que ça peut nous montrer s'il y a une progression, ça peut nous montrer s'il y a une régression. Ça fait que c'est un peu comme ça qu'on va suivre leur progrès. [00:30:15] Speaker B: Mettons, si tu avais un conseil à donner pour, mettons, les programmes qui ont un peu moins de... En fait, qui voudraient s'améliorer justement à ce point-là, qui ont peut-être un peu moins, je ne sais pas, de moyens ou... Peu importe. Mettons, la base, base, base. Tu arriverais dans un programme où est-ce que, mettons, tu voudrais justement leur aider à monter un peu l'équipe, de sentir autour de l'équipe. C'est quoi, mettons, la première chose que tu ferais pour te préparer à ça? [00:30:46] Speaker A: Tu veux dire pour suivre une équipe? Tout ce qui est le côté médical, puis il faut connaître tes athlètes, veux, veux pas. C'est une bonne chose d'essayer de les connaître avant le training camp, d'avoir eu une interaction avec eux, d'avoir justement fait le baseline du SCAT pour savoir comment leur cerveau réagit à quelque chose. Parce qu'il n'y a rien de plus épeurant quand tu dois aller voir un athlète que tu n'as aucune idée comment lui interagir et que la communication ne passe pas. Des fois, dans des événements où tu ne connais pas les athlètes, tu vas essayer d'aller trouver une blessure ou quoi que ce soit. l'athlète n'est aucunement réceptif à ce que toi tu as à dire, puis tu ne sais pas l'athlète comment il va réagir. Vraiment, c'est de connaître l'athlète, puis veut, veut pas, ça va aider pour tout le reste de l'année la relation que tu as avec ton athlète. La base, pour moi, ce serait ça. Mais c'est sûr qu'il doit avoir un bon... fonctionnement de la communication entre le thérapeute et l'athlète, le thérapeute et le coach, préparateur physique. Fait que mettre tous ces outils-là en place avant même que le training camp commence, c'est un plus. [00:32:06] Speaker B: Puis toi, tu dois les suivre vers l'année, je suppose. [00:32:09] Speaker A: Dans le fond, l'été un peu moins. Ils ont toujours accès à mes coordonnées s'ils ont besoin de quelque chose. Mais c'est sûr que la saison d'automne, on est toujours avec eux. La saison d'hiver, ils ont accès à des traitements en clinique à Édouard. Après ça, l'été, ils se sont un peu laissés à eux-mêmes, mais il y en a qui vont continuer à venir me voir à la clinique, il y en a qui vont juste m'écrire, puis on va leur donner des programmes de réhabilitation, puis des choses comme ça. [00:32:42] Speaker B: – Fait qu'apprendre à connaître ses joueurs, un point très important. Puis, si on reste dans le cadre, mettons, d'une année scolaire, fait que mettons l'automne puis l'hiver, de suivre tes athlètes pour apprendre à les connaître. Oui, absolument. T'as eu une... la fameuse blessure que tu parles depuis tantôt. C'est ton tendon. [00:33:04] Speaker A: Oui. [00:33:05] Speaker B: OK. En fait, ça devrait être plus à toi qui l'explique. Qu'est-ce qui t'est arrivé exactement? C'était quoi ta blessure? [00:33:12] Speaker A: Ok, donc moi je jouais au flag football. Puis l'hiver passé, je te dirais que je jouais dans quatre équipes différentes. [00:33:23] Speaker B: Aïe. [00:33:24] Speaker A: Puis dans ces temps-là aussi, je faisais du kickboxing trois fois semaine, puis du crossfit trois, quatre fois semaine. Puis je te dis, tu sais, moi je vais être super honnête, j'étais en surentraînement. J'étais rackée à chaque jour. Puis bon, ça n'allait pas. Mais ça, c'était comme un match de flag très normal où je me sentais fatiguée, mes jambes étaient lourdes, puis je me suis dit, ah bien, c'est pas grave, je vais le faire pareil. Puis c'était dans le premier corps. Puis bon, je vais toujours m'en rappeler parce que je me suis appelée mon tracé moi-même. On était en red zone, puis je savais exactement ce qui allait marcher. Puis dans le fond, c'était... Au flag, on a ce qu'on appelle un out-in-out, qui est comme une triple cote. Puis moi, sur la dernière cote, j'ai vraiment senti là, bien, pas que ça allait exploser, mais c'est comme s'il y avait un crampon qui m'avait pilé sur toute le mollet et qui tenait mon talon au sol pendant que le reste de mon corps bougeait. Fait que je suis tombée au sol et puis en regardant derrière, personne proche. Il n'y avait personne qui était sur moi, personne qui m'a touchée. Puis j'étais au sol, puis je savais absolument là que mon tendon était déchiré. [00:34:41] Speaker B: Oh my God! Fait que c'est... explique-tu, mettons, le tendon d'Achille pendant une des pires blessures que tu peux pas avoir. Mais dans le fond, ça, c'est le tendon qui est direct accroché à ton talon, c'est ça? [00:34:58] Speaker A: Oui, exactement. C'est le tendon qui attache le mollet. Le mollet, ça ne paraît peut-être pas, mais il est très important quand tu marches. Quand c'est arrivé, j'ai dit à mes coéquipiers, « Relevez-moi. » J'ai voulu essayer de marcher, puis il n'y avait rien qui se passait. Aucunement incapable de mettre du poids. [00:35:21] Speaker B: – Parce qu'il y avait plus de tension. [00:35:22] Speaker A: – Exactement. [00:35:22] Speaker B: – C'est juste pour être sûr. [00:35:27] Speaker A: Absolument. Oui. [00:35:28] Speaker B: Ah oui, OK. On aurait dit un os, tellement que c'est dur. [00:35:32] Speaker A: C'est dur, c'est super fort. C'est un tendon qui a beaucoup de stress dessus. C'est un tendon super important aussi. Oui, c'est difficile comme blessure, mais ma réhabilitation va bien. [00:35:50] Speaker B: Oui, c'est ça. En parlant de réhabilitation, Bye ! avant la réhabilitation. Dans toutes tes années de côtoyer des athlètes, moi j'ai eu le médecin des Chiefs de Kansas City, Jean-Philippe Darche, qui est venu sur le podcast, puis j'ai demandé la fameuse question de c'est quoi en ce moment les blessures les plus fréquentes qu'on va retrouver sur nos athlètes de football. La première chose qu'il m'a dit, il m'a dit sans hésiter, les blessures du bas du corps. J'aimerais t'entendre là-dessus, en fait. Si t'as des commentaires à donner là-dessus. Je sais que t'avais dit que t'avais des stages. Je ne sais pas si t'en as, mais tu m'avais dit ça l'autre jour. Mais les blessures au bas du corps, oui. [00:36:44] Speaker A: Ça a l'air d'être... Bien, c'est sûr qu'avec l'arrivée des TERF, du synthétique, ça a vraiment augmenté les incidences de ACL. [00:36:55] Speaker B: Mettons, pour quelles raisons? On parle du turf, là. Pour quelles raisons, mettons, que toi tu connais que... [00:37:03] Speaker A: C'est une meilleure grip, c'est meilleure pour la performance, c'est meilleure pour les changements de direction. Par contre, quand le corps ne suit pas, ton pied va rester pris là, tu vas changer de direction, puis ton genou va faire un entorse ou quoi que ce soit. C'est sûr que ça, ça a augmenté énormément les incidences de ACL. Après ça, tout ce qui est T'sais, élongation, souvent c'est vraiment les ischios parce que c'est un sport d'accélération, de décélération. Les adducteurs, les fléchisseurs dans les changements de direction, dans les côtes. Puis, plus on les fait, plus on est à risque de les tirer. C'est sûr que tout ce qui est élongation aussi, c'est des fois difficile à gérer parce qu'il y a un muscle, c'est élastique, ça doit contracter, ça doit allonger. À chaque fois qu'on bouge, il y a l'effet inverse de l'autre côté du corps. Un ligament, c'est là pour solidifier, mais l'élastique, il y a vraiment plus de composantes à regarder dans le retour au jeu. Puis souvent, mais c'est comme des faiblesses musculaires qui vont amener à ça. Puis souvent, les ischios sont plus faibles que les quadriceps, ce qui fait qu'il y a un peu plus d'ischios que de quadriceps. Après ça, je pense que les chevilles, ça fait partie du sport. N'importe quel sport de turf ou à crampons, il va y avoir des chevilles. Je pense que oui, il y a des manières de les renforcer, mais ça va arriver surtout quand t'as des joueurs qui te tombent dans les chevilles. [00:38:57] Speaker B: – Ouais, donc c'est ça, c'est des choses que tu peux pas contrôler. [00:39:01] Speaker A: – Ouais, exactement. [00:39:01] Speaker B: – Mais il y a une affaire qui est quand même vraiment intéressante, c'est que, tu sais, mettons que là, j'écoute ce que tu me dis, puis maintenant avec déjà quelques autres invités que j'ai eus ou que d'autres personnes avec qui j'ai parlé, à l'extérieur du podcast, L'affaire qui est quand même intéressante, c'est que le football, c'est un sport de contact. C'est le sport, on l'associe à ça. Mais si on regarde vraiment ce sport-là, ce que je peux comprendre, c'est qu'en réalité, c'est un sport de locomotion, c'est un sport de déplacement. C'est quand même fou que... les gars vont plus se blesser, mettons, en sprintant que, genre, s'ils se rentrent dedans, genre, ils se plaquent. [00:39:51] Speaker A: Puis souvent, tu sais, dès que t'as un changement de direction puis qu'un genou lâche, c'est souvent un ACL déchiré. Tu sais, souvent le sans contact va être pire qu'un contact. Parce que quand tu... t'apprête à recevoir un contact, tu vas protéger ton corps, tu vas contracter tes muscles, tu vas toujours protéger ce contact-là. Fait que c'est sûr qu'une blessure sans contact, ton corps était aucunement prêt à ça. [00:40:24] Speaker B: Ça fait du sens. [00:40:26] Speaker A: Fait que souvent, c'est là que les ligaments vont déchirer. Ouais. Ou que les tendons vont déchirer. [00:40:35] Speaker B: Aïe aïe aïe. Non, c'est vraiment intéressant. Honnêtement, ça fait vraiment du sens. Parce que maintenant que j'y pense, quand tu disais ça, c'est vrai que quand, mettons, j'allais pour me plaquer ou me faire plaquer, c'est vrai que... À un moment donné, ça devient un automatisme, c'est du muscle memory, fait que t'arrives pour plaquer, c'est vrai que t'es stiff. Mais ah oui, c'est quand même fou. C'est vrai que quand je prends le temps d'y penser, le sans-mouvement, il y a beaucoup de gars que je connais qui se sont blessés sur du... sans-contact. J'avais dit sans-mouvement, c'est sans-contact. Au moment de la réhabilitation, justement, quand tu arrives pour te blesser, quand tu te blesses, c'est quoi que, mettons, l'erreur, mettons, numéro un que tu vois chez un joueur, un athlète, qui fait au moment de vouloir se réhabiliter? [00:41:34] Speaker A: Bien, des fois, le corps va bien aller, mais il ne va pas nécessairement être prêt à performer. La perception de la douleur est vraiment différente chez tout le monde. Puis je te dirais que des fois, après deux, trois jours, la douleur, ça se peut qu'elle ne soit même plus là, même s'il y a encore de l'enflure ou quoi que ce soit. Puis là, les athlètes, souvent, c'est « il n'y a plus de douleur, je peux jouer ». Par contre, à chaque blessure, puis probablement n'importe quelle blessure, n'importe quelle partie du corps, quand tu as une blessure, le cerveau veut protéger cet endroit-là et va aller « shut down » les muscles autour. pour essayer de diminuer le mouvement, pour essayer de diminuer les risques que tu utilises cette partie-là. Souvent, tu vas te fouler la cheville, les muscles autour vont arrêter de fonctionner pour que tu restes statique et que tu te reposes. Si tu reviens au jeu trop tôt, tu n'as pas la force nécessaire pour tenir ces parties du corps-là. Puis c'est aussi pour ça qu'il faut absolument faire les exercices de réhabilitation. C'est toujours une blague chez les physios, chez les thérapeutes du sport ou quoi que ce soit, mais les patients qui ne font pas leurs exercices vont toujours revenir à ton bureau. parce que le corps ne peut pas aller mieux si tu ne fais pas le renforcement du muscle qui tient cette partie du corps-là. Il faut absolument faire les exercices de renforcement pour aller soutenir cette partie-là le temps que la blessure guérisse. Parce que la blessure ne guérit pas en 2-3 jours. En 2-3 jours, c'est peut-être la première phase initiale de guérison, mais ça peut prendre très longtemps pour une blessure à guérir. Fait qu'il faut faire tout ce qui est possible pour soutenir ce processus-là pendant le retour au jeu. Fait que souvent, quand on dit qu'il faut patienter, il faut faire plus de renforcement, si on dit qu'il y a des muscles trop faibles avant le retour au jeu, c'est pour ne pas remettre l'athlète dans une position où il va se re-blesser. [00:43:59] Speaker B: OK, je comprends. Mais est-ce que... Enfin, dans le fond, Tu n'as pas besoin de te blesser. On parle de l'athlète qui va aller au prochain niveau. Tu parlais tantôt d'exercice pour éviter les blessures ou de réhabiliter pour ne pas revenir. J'ai parlé avec plusieurs joueurs CFL et ils m'ont dit que le petit extra work que tu fais, c'est peut-être ces exercices-là aussi que tu peux peut-être glisser, ces exercices de mobilité ou whatever, qui sont tout le temps négligés. Je faisais partie de cette gang-là aussi. [00:44:38] Speaker A: C'est souvent des exercices qui sont plates, plates, plates et qui ne vont pas nécessairement être le fun. Par contre, si c'est nécessaire à la stabilité de ton genou, si c'est nécessaire à tes performances, pourquoi tu le ferais pas? Puis c'est ça aussi, je pense, être un athlète de haut niveau, il va falloir que tu fasses le extra work. Il va falloir que tu aies des habitudes de vie qui mènent vers ça. [00:45:07] Speaker B: Non, exact. 100 %. Surtout si tu veux jouer à ce niveau-là. Puis je le comprends de plus en plus que c'est ça que ça prend. C'est vraiment intéressant. ce serait quoi, mettons, les premières étapes, quand t'arrives, ben en fait, quand tu te blesses. Les premières étapes pour la réhabilitation. Je sais que ça dépend de la belle-souris que t'as, il y a plein d'aspects, parce que chaque personne est différente, whatever, mais, mettons, le premier réflexe ou le cœur que la personne devrait avoir, peut-être regarder, parce qu'on sait, honnêtement, on sait pas tout trop quoi faire. [00:45:47] Speaker A: Dans le fond, s'il n'y a pas accès à un thérapeute, un physio ou quoi que ce soit, c'est sûr que les premiers signes, ça va être ta douleur, ça va être l'enflure. C'est les premiers signes de l'inflammation. Puis ta douleur, au foot, on dit toujours est-ce que tu es blessé ou est-ce que tu as mal. Fait que ça, il y a des différences. Mais moi, je mets toujours des barèmes. Si tu es à 1, 2, 3 sur 10, ça ne me dérange pas tant que ça en tant que thérapeute. Quand tu montes dans le 4, 5, 6, ben là, ça se peut que tu fasses du dommage à ton corps si tu continues de pousser. Après ça, 7, 8, 9, j'espère que tu ne joues plus et que tu prends du repos. Mais après ça, s'il y a de l'enflure, l'enflure c'est l'indication première qu'il y a un tissu dans ton corps qui est endommagé. parce que c'est la réaction de guérison, c'est ton corps qui envoie du fluide pour soi aller tuer les bactéries, mais c'est aussi pour amener des sources de nutriments, réparer tous les tissus endommagés avec des nouvelles cellules. Fait que si tu as de l'enflure, il y a quelque chose dans ton corps qui ne va pas. [00:47:05] Speaker B: C'est vraiment ça, quand tu enfles, c'est vraiment relié à ça. [00:47:10] Speaker A: Oui, c'est ton corps qui va aller guérir un problème. Puis tu sais, tu peux enfler à cause d'une infection, c'est ton corps qui essaie de tuer l'infection. Mais bon, tu te fous de la cheville, en deux minutes, c'est un melon. Clairement, il y a de quoi qui ne va pas. Donc, après ça, en général, dans les deux premiers jours, Puis là, ça dépend du grade de la blessure, mais il faut vraiment faire attention les deux premiers jours. C'est comme la partie où, justement, il va y avoir de l'inflammation. L'inflammation, c'est là pour réparer tes tissus, c'est là pour t'amener des nutriments. on va mettre de la glace pour diminuer la douleur. Bon, il y a un gros débat en ce moment sur la glace. Est-ce qu'on en met? Est-ce qu'on n'en met pas? Moi, je préfère donner de la glace à mes athlètes que, bon, aller donner des Advil, des Tylenol. Choix personnel. Mais c'est sûr que tu ne veux pas mettre de la glace à chaque heure de ta journée parce que si tu arrêtes complètement l'inflammation, tu vas... limiter le processus de guérison. Après ça, c'est sûr que c'est tough tout seul, décider c'est quoi tes prochains steps, mais il va toujours y avoir du renforcement à faire. Il faut que tu testes ce que tu es capable de faire avant d'aller 100% dans une pratique. Il faut que tu sois capable de faire la base, il faut que tu sois capable de tenir en équilibre, il faut que tu sois capable de faire plein de petites choses justement là pour retourner au jeu. Après ton 2-3 jours, c'est là que tu peux regarder est-ce que j'ai ma mobilité, est-ce que, bon, flexibilité si c'est un besoin dans ton sport. Est-ce que je suis fort? Est-ce que je suis capable de tenir en équilibre? Est-ce que je vais être capable de faire ce que j'ai besoin de faire sur un terrain de foot? Nous, souvent, quand on fait une réhabilitation avec un joueur, on va les tester manuellement. Est-ce que tu es fort? Mais après ça, on veut voir est-ce que t'es capable de sauter, est-ce que t'es capable de faire des cuts. Parce que si t'es pas capable, comment tu vas aller courir une route. Il y a plein de petites étapes comme ça, mais je te dirais que c'est pas mal la base. [00:49:36] Speaker B: Tu sais, t'as parlé de froid, chaud, le fameux débat. C'est quand même drôle que tu me dises ça parce qu'hier, j'ai entendu que c'est vrai que dans des situations d'enflure ou whatever, une des pires choses à faire, c'était de mettre du chaud. [00:49:54] Speaker A: Ça va augmenter la circulation sanguine, ça va augmenter l'enflure. Je disais que l'enflure était nécessaire à la réparation du corps. Par contre, l'enflure peut aussi venir amener d'autres problèmes. Si l'enflure est là trop longtemps, si l'enflure ne veut plus bouger, s'il n'y a plus de place pour le sang de circuler, on a des complications, des blessures de deuxième degré, des trucs comme ça. On a besoin de l'enflure, mais il faut la contrôler. C'est pour ça que moi, dès qu'il y a de l'enflure, je vais donner de la glace. Je ne vais pas dire de mettre du chaud. Par contre, après deux jours, tu veux mettre du chaud, du froid, tu veux faire bouger ton sang, ça, il n'y a pas de problème. Puis souvent, ce que je dis sur les articulations, ça va souvent être du froid. Après ça, sur un muscle, ça dépend. Si ça vient d'arriver dans les deux premiers jours, mettre du froid, Mais après deux jours, la chaleur va aider la circulation dans le muscle. Ça va aider à relâcher le muscle puis à redevenir élastique. [00:51:08] Speaker B: Tu sais, c'est intéressant que tu me disais ça. Moi, dans le fond, j'ai eu... J'avais des gros problèmes au pouce, mettons, là. Puis, tu sais, moi, souvent, ils me disaient, tu sais, fais du froid chaud. Mettons, tu fais des contrastes, exact, tout ça. je le faisais, je ne sais pas à quel point ça l'aidait vraiment. Parce que je ne sais pas, des fois, vu que c'est petit, je ne sais pas, des fois, mentalement, pour moi, j'avais l'impression que c'était moins pire. Mais est-ce que... Je sais... Je suivais un peu ce que vous faisiez à Team Québec. Vous en faisiez, mais pas pour, mettons, les blessures, plus en mode post-practice, des choses comme ça. Ça, c'est vraiment de la rehab de... de training, mettons. [00:51:50] Speaker A: Ben de glace. [00:51:51] Speaker B: Oui, des choses de même. [00:51:52] Speaker A: Dans le fond, le bain de glace, c'est une stratégie de récupération quand tu dois performer plusieurs jours de suite. Ça va diminuer l'inflammation dans ton corps, ça va diminuer les douleurs dans ton corps, ça va te permettre de reprendre tes activités normales le lendemain sans nécessairement percevoir une fatigue. C'est plus ce côté-là qu'on l'utilisait. Par contre, est-ce qu'on devrait l'utiliser à tous les jours? Je ne pense pas. Ce que veut, veut pas ton pain de glace, c'est diminuer ta circulation sanguine. Tu veux de la circulation sanguine, tu veux des nutriments dans tes muscles, tu veux que tout circule. Fait que moi, mon conseil à mes joueurs, c'était d'adopter une fois au deux jours. Parce que là, on s'entend que Team Québec, t'es là, t'es intense pendant plusieurs jours. Mais t'sais, une saison normale, Une fois par semaine, ça pourrait être assez. Ou comme la soirée où t'es vraiment racké puis que le lendemain, c'est ta pratique contact, bien, c'est correct que tu fasses un bain de glace pour bien te sentir le lendemain. Mais c'est pas quelque chose qui devrait être utilisé en off-season. [00:53:04] Speaker B: Pour vrai. [00:53:05] Speaker A: Parce que dans le fond, t'sais, Pendant une saison, tu veux maintenir tes performances, tu veux performer au mieux toi-même. Fait que tu vas chercher à tout faire pour que ton corps se sente bien. Dans l'off-season, tu cherches à améliorer tes capacités, tu veux prendre de la masse, tu veux développer tes muscles. Puis, pour développer tes muscles, tu vas avoir besoin de l'inflammation après les micro-déchireurs. Donc, si tu fais un bain de glace après ton entraînement, est-ce que ton muscle va se développer autant? Peut-être pas. C'est aussi, tu sais, en saison régulière, on manque de temps. On manque beaucoup de temps pour récupérer. Dans ton off-season, tu devrais être capable de gérer ton temps, justement, pour aider la récupération. sans nécessairement avoir besoin de faire des bains de glace. Mais souvent, il y a plusieurs recherches qui ont regardé ça, mais ça limitait la prise de masse, ça limitait l'augmentation de force, de puissance, tout ça. C'est pour ça qu'on l'utilise. à petite échelle. [00:54:25] Speaker B: Est-ce que, là on parle bien glace, mais bien glace, bien froid, on parle dans la même famille. Là on parle vraiment en termes de performance, pour performer, pratiquer un sport. Mais mettons, si on le met à la vie de tous les jours, moi, je n'en fais pas tous les jours, mais j'adore ça en faire. Mais tu sais, comme, mettons, quelqu'un qui le fait, mettons, à tous les jours, dans, mettons, ça fait partie de sa fameuse, genre, morning routine. Tu sais, à quel point les études, en fait, est-ce que ça fait vraiment. [00:55:03] Speaker A: Genre, Je ne suis pas une experte sur le sujet, mais j'en ai souvent entendu parler. Les immersions de bain froid, dans le fond, ont une très bonne réponse sur ton système nerveux. tu vas limiter ton niveau de stress, tu vas limiter... Tu sais, c'est comme un moyen de se ressourcer, puis de se relaxer, là, veux, veux pas, ça dépend combien de temps tu restes dedans, mais c'est très bon, là, avec les respirations, puis tout ça, t'es obligé de calmer ton système. Puis c'est comme un exercice actif de relaxation, parce que c'est pas la chose la plus agréable, faire un pain de glace, là. mais c'est comme souvent utilisé chez certaines personnes pour réguler le système nerveux. Fait que veux, veux pas, des fois c'est utile dans ce sens-là. Mais ouais. [00:56:04] Speaker B: Ah ouais. Fait que tu vois, peut-être que je vais en faire plus souvent. Tantôt, avant de commencer l'enregistrement, on a jasé un peu justement sur ton rôle, puis qu'est-ce que tu faisais exactement, puis tu me disais que, dans le fond, un de tes buts, toi, c'était de réhabiliter un athlète pour qu'il revienne le plus rapidement possible sur le terrain, mais en santé. En santé, grosses lettres, très important. [00:56:39] Speaker A: Dans la mesure du possible. [00:56:41] Speaker B: Exact, dans les mesures du possible. Est-ce que la réhabilitation de cette façon-là peut devenir une opportunité pour aussi peut-être améliorer les performances d'un athlète? [00:56:53] Speaker A: Oui, c'est sûr. Dans le fond, il y a toujours des niveaux à aller chercher pour retourner un athlète au jeu. On veut toujours aller chercher un minimum de force, on veut aller chercher une mobilité complète, on veut aller retrouver les mêmes fonctions que l'athlète avait avant. Par contre, si l'athlète se concentre sur sa réhabilitation et sur ses exercices, les muscles vont devenir encore plus forts, la stabilité est encore meilleure, et ça va aussi agir en tant que prévention pour les futures blessures. Fait que c'est sûr que l'athlète va pouvoir retourner à un niveau qui est supérieur à ce qu'il y avait avant. Mais ça dépend vraiment de comment la réhabilitation est faite. [00:57:52] Speaker B: Fait que ça prend combien de temps à peu près à revenir d'une blessure? [00:57:58] Speaker A: C'est la grande question. Puis, bon, c'est jamais... Tout le monde est différent. Toutes les parties du corps sont différentes. Tout le monde va réagir à la douleur différemment. Puis, bon, les coachs aimeraient qu'on aille à la science exacte, mais souvent, on donne comme un range de, tu sais, plusieurs semaines parce qu'on peut jamais prévoir ce qui va arriver. Tu sais, ligamentaire, une cheville peut être vraiment plus facile qu'un genou. Puis là, ça dépend, est-ce que c'est juste une petite entorse, presque aucune fibre de déchirée ou c'est une déchirure complète? Bien là, il y a plein de choses à regarder là-dedans. Je te dirais, une cheville peut prendre entre une semaine et trois semaines, dépendamment aussi est-ce que c'est une cheville latérale ou un high ankle. Un high ankle vraiment plus compliqué. Un genou, une entorse simple pourrait être un, deux, trois mois. Après ça, dépendamment, si tu te fais opérer, c'est plus neuf, douze mois. plus compliqué. Le musculaire, souvent, on va des fois réussir à les ramener en deux semaines. Par contre, la science dit que ça va prendre à peu près un mois pour qu'un muscle redevienne à sa composition normale. Fait que oui, on a des techniques pour ramener les joueurs avant que la blessure soit complètement guérie, mais il y a toujours des risques aussi de re-blessure. Fait que c'est pas parce qu'on tape que ça va pas ré-étirer, c'est pas parce qu'on tape que ta cheville va pas retourner ou que ça fera pas mal. Fait que c'est sûr qu'il faut comme Jouer avec ça, des fois, on prend des chances, puis on essaye de ramener un athlète, puis il se reblesse, mais c'est comme part of the game. Tout le monde est différent. [01:00:02] Speaker B: Puis aussi, c'est... mettons, le corps humain, on est en constante évolution, tu sais. Il ne faut pas oublier qu'on est un animal, genre. Ça fait que, tu sais, on évolue, puis c'est quand même compliqué aussi de... Tu sais, justement, toute la science du corps humain, tout le monde est différent. J'avoue que c'est quand même un casse-tête quand t'arrives à jouer là-dedans. [01:00:23] Speaker A: Nous, quand on a une blessure, on va toujours écrire un petit rapport après une pratique sur les blessures, puis on envoie un e-mail au coach sur la blessure de l'athlète. On va essayer de donner un timeline. Puis ça se peut, tu sais, le timeline peut être deux à quatre semaines, puis ça se peut qu'on arrive à la quatrième semaine, puis bon, ça soit une autre quatre semaines. Tu sais, c'est jamais exact, mais on essaye. [01:00:54] Speaker B: Quand je t'écoutais parler, en fait, puis... Bien, juste en général, j'ai l'impression qu'on a tendance à, mettons, les blessures de genoux, rend ça vraiment hyper grave comparé à d'autres blessures, par exemple les chevilles, on parle plus de chevilles que de genoux. Est-ce que c'est vrai? Deux, est-ce que c'est parce que le genou est plus influencé dans certains mouvements que la cheville? Ou parce que ton genou supporte plus de poids que ta cheville? Est-ce qu'il y a un lien? [01:01:33] Speaker A: Oui, bien c'est sûr que le corps va mettre plus de stress dans le genou que la cheville. C'est comme une région qui est plus large aussi que la cheville, fait que la surface va aller absorber beaucoup plus qu'à la cheville. C'est des ligaments qui sont plus longs, plus gros. À la cheville, tu as plein de petits ligaments un peu partout qui vont comme soutenir. Tandis que dans le genou, c'est comme un gros ligament qui va aller de chaque côté, puis deux à l'intérieur. C'est des fois plus complexe. Le genou, c'est un grand mouvement de flexion-extension avec un peu de rotation. La cheville a peut-être plus de marge de manoeuvre. Elle peut faire des cercles. un peu plein de choses autour, mais le genou, une fois qu'il est mis dans une situation où il ne devrait pas aller, bien, ça va déchirer des fois. Puis bon, après ça, une blessure au genou, ça va prendre plus de temps que la cheville. Ça va être aussi, ça va affecter des muscles plus importants qu'à la cheville. Ça va affecter ton ischio, ça va affecter ton quadriceps, ça va affecter tes mollets. Ta cheville, ça va être les stabilisateurs de la cheville et tes mollets, souvent. Mais le genou, tu perds plus de force, ça va enfler plus. Il y a plein de problèmes plus importants avec le genou. [01:03:02] Speaker B: J'aimerais que tu prennes le temps de parler de blessures de réhabilitation. Qu'est-ce qu'on peut faire pour revenir au jeu en santé ou prévenir ça? Maintenant, je voudrais qu'on parle de comment on peut prévenir ça. Vu que la saison commence, j'aimerais qu'on parle de la saison. Qu'est-ce qu'on peut faire comme « warm-up » pour se préparer? Il y a sûrement des choses qu'on pourrait faire, avant la game, certains exercices, une petite mobilité ou autre. Qu'est-ce qu'on peut faire pour bien se préparer à notre match qui arrive tous les samedis pour les trois prochains mois? [01:03:53] Speaker A: Oui, bien c'est sûr qu'il y a des petits extra work des fois qui vont aider justement la préparation à peu importe l'activité physique que tu t'en vas faire. Puis probablement que chaque athlète a un warm-up à faire en équipe. Mais il y a toujours du petit plus qui pourrait aider. Fait que là, tu sais, déjà là, une petite session de foam roller ou bon, un pistolet à massage pour comme détendre tes muscles. Si ton cerveau perçoit que ton corps fait moins mal, bien déjà là, tu vas performer mieux. Physiologiquement, il n'y a pas tellement de différence qui a été prouvée entre se rouler et ne pas se rouler. Mais par contre, si ça peut diminuer tes douleurs, clairement, tu vas performer mieux. [01:04:48] Speaker B: Non, exact, c'est ça. [01:04:49] Speaker A: Après ça, côté mobilité, je te dirais qu'au football, c'est des athlètes avec beaucoup de muscles. Plus tu as du muscle, des fois, moins tu as de mobilité. plus le muscle est fort et tient ton articulation, moins tu vas aller faire certains mouvements. Puis des fois, un manque de mobilité peut amener des blessures. Fait que c'est sûr que, bon, aller faire quelques mobilités, aller en deep squat, tu sais, des rotations, ouvrir le plus possible ta colonne vertébrale, tu sais, aller comme… Le rôle de la mobilité, c'est de faire glisser les articulations l'une sur l'autre, pour ne pas qu'elles soient jammées. Ça peut tout à fait aider. peu importe l'athlète. Puis finalement, ça serait des petites activations. C'est un peu moins répandu, je pense, mais activer un muscle avant d'aller sur le terrain peut vraiment aider des fois à la prévention de blessures. On peut, par exemple, regarder les muscles qui vont étirer le plus, les ischios, les fléchisseurs, les quads, puis les adducteurs, de faire peut-être un exercice pour chaque muscle. activer ces muscles-là peut, des fois, diminuer le risque de blessure par beaucoup. Puis là, quand on parle d'activation, ça peut être comme des isométriques où tu vas tenir, par exemple, une planche Copenhague pour ton adducteur. Ça peut être avec des petits élastiques que tu vas aller faire des espèces de « monster walk » pour activer tes fessiers, aider la stabilisation de ton genou. Ça peut être des élevations de la hanche en jambes droites pour activer ton hip flexeur. Ça n'a pas besoin d'être une session au gym. C'est juste de réveiller ce muscle-là, puis la connexion cerveau avec les muscles aide beaucoup. Si tu es fait travailler avant d'aller sur le terrain, bien là, la connexion neuromusculaire passe beaucoup mieux. [01:07:02] Speaker B: Effectivement, c'est vrai. Je m'avais fait parler de tout ça, justement, de la connexion, justement, Parce que les athlètes, mettons, c'est un squad. Ça inclut plusieurs muscles dans le mouvement. Mais des fois, l'être humain va avoir de la misère à faire les connexions avec quel muscle engagé. Quand on squatte, on va contracter les abdos, mais qui les contracte vraiment? Des choses comme ça. C'est intéressant que tu me dises ça. Tu peux t'assurer que tu fasses passer ton sang bien comme il le faut. Pas juste te taper. Des push-ups ou whatever. [01:07:50] Speaker A: Non, non, non, exactement. C'est pas nécessaire. Faut que ça soit spécifique au sport aussi. [01:07:54] Speaker B: C'est ça, exact. [01:07:55] Speaker A: Mais tu sais, puis aussi, si tu reviens d'une blessure ou si tu as des problèmes dans ton corps, bien, occupe-toi-en avant la pratique. Si tu sais très bien que, bon, je ne sais pas, tu reviens d'une entorse à la cheville, puis que ta cheville est instable, Fais des exercices de stabilité avant la pratique, justement pour que ton corps soit prêt à stabiliser ta cheville. Parce que je te dirais que ce n'est pas dans tous les warm-up de football qu'il va y avoir nécessairement de l'équilibre sur une cheville. Mais ça ne peut pas être mauvais si tu as déjà une condition qui fait que tu es à risque. Fais les choses que tu as besoin pour prévenir tout problème. [01:08:40] Speaker B: Non, effectivement. Ça, je suis 100% d'accord avec toi. En finissant, j'ai une question qui ne me passe pas en tête. Moi, dans ma carrière de foot, je ne me suis pas blessé beaucoup. En fait, j'ai vraiment été chanceux. Je n'ai jamais eu de blessure qui m'a sorti d'une saison, sorti de game vraiment. J'ai tout joué, game, en fait. Est-ce que... Ça dépend de ton corps ou de la façon dont tu te prépares. Je t'entends parler tout le temps que chaque personne est différente. Il y a probablement des gens qui vont se blesser plus facilement que d'autres, whatever. C'est peut-être aussi dans la façon dont on joue parce que tu me disais qu'il y a aussi le mental quand on revient d'une blessure. Des fois, tu peux peut-être avoir le... « Bon, je vais-tu revenir et je vais-tu atteindre mes capacités? » Et quand tu commences à hésiter, c'est là que tu arrêtes de jouer et c'est là que tu peux te re-blesser. Est-ce que ça peut être relié à... Je ne me suis jamais vraiment blessé. Pour moi, c'est tout du nouveau de ce qu'on parle aujourd'hui. [01:09:43] Speaker A: C'est difficile à dire. C'est sûr qu'à chaque année, on a des athlètes qui sont peut-être plus à risque de se blesser. Ça va venir souvent avec la préparation physique. Plus un athlète est fort, plus un athlète est prêt à recevoir du stress sur son corps, plus un athlète va s'adapter au stress, plus il va pouvoir éviter des blessures. Mais après ça, on ne peut pas tout effacer non plus. On essaye de faire de la prévention de blessures, mais il va toujours y avoir du contact, il va toujours y avoir des imprévus, des blind sides, peu importe ce qui se passe, il va toujours y avoir quelque chose qu'on ne peut pas prévoir. Mais plus la préparation physique est faite sérieusement, plus l'athlète est à l'écoute de son corps. On a des athlètes qui vont vraiment être comme, je suis tendue là aujourd'hui, je vais passer le foam roller. Ou je sens que mes hanches ne sont pas, sont tight, je vais faire de la mobilité. Je ne dis pas que tu as besoin d'une routine de mobilité à chaque jour, mais si tu es capable de percevoir qu'il y a de quoi qui cloche dans ton corps, puis de faire quelque chose pour, tu vas souvent prévenir des blessures aussi. Après ça, tout le monde est différent, puis un corps peut changer en un an. Je te dirais que moi, j'avais des petites blessures, mais j'ai toujours été capable de jouer. Puis là, en ce moment, c'est la première fois que je dois arrêter toute activité pour comme plus de six mois. [01:11:27] Speaker B: Un choc, ça. [01:11:28] Speaker A: Un gros choc. Le corps est en développement aussi, dépendamment de l'âge que tu as. Il y a plein de choses qui peuvent s'adapter. C'est dur à prévoir aussi. Après ça, selon la position que tu joues, il va y avoir beaucoup de différences. Là-dedans, tout ce qui est receveurs et DB vont avoir beaucoup plus de claquages, d'élongations, parce que c'est des... Haute vitesse, c'est des sprints, c'est des changements de direction explosifs qu'on ne verra pas chez un haut-line. [01:12:05] Speaker B: Oui, exact. [01:12:06] Speaker A: Mais après ça, ton QB, son épaule, ça doit être comme une épaule développée spécifiquement pour lancer. Clairement, ça ne fonctionne pas comme une épaule de linebacker. Toutes les positions ont leurs propres demandes. Puis souvent, c'est des blessures pas propre à ces positions-là, mais tu peux souvent voir des corrélations entre les blessures et les positions. Juste à cause de ça, des fois, tu ne peux pas nécessairement prédire tout ce qui va se passer. [01:12:40] Speaker B: – Oui, c'est ça. C'est quand même dur de prédire tout ça. Mais tu sais, si, mettons, on parle de... de mon cas, parce que c'est ce que je connais, quand je repense à ça, quand tu parlais de peut-être le prévenir dans la préparation physique, si tu prépares mieux ton corps au stress ou à répondre à certains mouvements, Quand j'y repense, j'ai commencé à m'entraîner quand j'étais vraiment jeune. Peut-être que c'est lié à ça. Peut-être que vu que je m'entraînais... Parce que ma mère s'entraînait dans un gym de crossfit, j'y allais avec. J'avais genre 12 ans. Fait que je faisais les trainings avec eux, pis t'sais, ça n'a aucun rapport avec le foot, mais au moins je bougeais, j'avais 12 ans, je m'entraînais. Fait que, je sais pas, c'est peut-être lié à ça, ou t'sais, c'est tout. [01:13:30] Speaker A: Le temps bon de s'entraîner de toute. [01:13:30] Speaker B: Façon, mais... – Fait que moi, j'ai. [01:13:31] Speaker A: Le goût de dire oui. T'sais, des fois, là, les personnes sont comme ces athlètes-là sont trop jeunes pour s'entraîner ou quoi que ce soit. Je pense pas qu'il y a un âge pour s'entraîner. Je pense vraiment que plus tu t'entraînes, plus tu es capable de développer tes attitudes physiques, plus tu vas prévenir les blessures. Ce n'est pas juste de s'entraîner pour avoir des muscles forts, mais c'est aussi pour que le cerveau comprenne comment le corps bouge. Puis d'où aussi l'aspect de quand tu es jeune, des fois le multisport est bénéfique, mais tu vas aller faire plein de mouvements différents. Ton cerveau va développer justement ce qu'on appelle la proprioception, qui est la capacité du cerveau à savoir comment tes membres bougent, ton équilibre et tout cet aspect-là du corps. Moi, je pense que les jeunes devraient s'entraîner, même si tu n'aspires pas à un haut niveau ou quoi que ce soit, tu peux quand même éviter des blessures à cause de ça. Si tu touches à plusieurs sports, tu peux aussi voir de quelle manière ton corps fonctionne, ce qui va mieux, ce qui va moins bien. Tu deviens un peu plus alerte aussi à la notion que tu as de ton corps. Ça fait que, oui. [01:14:58] Speaker B: Puis l'aspect aussi de toucher à plein d'affaires, c'est que ça te permet de... mettons, chaque sport a des façons de bouger différentes. Ça fait qu'il engage des muscles différents. [01:15:09] Speaker A: Ça fait que ça te permet de comprendre... Différents patterns, oui. [01:15:11] Speaker B: Très intéressant. Merci beaucoup, Constance, d'être venue en studio. J'ai appris beaucoup aujourd'hui, honnêtement. C'était très enrichissant. J'ai adoré parler avec toi de ça et ça m'a fait extrêmement plaisir de te recevoir. [01:15:26] Speaker A: Merci à toi de m'avoir reçue. De toute façon, moi, j'adore partager mes connaissances et tout ça. Je pense que c'est la meilleure façon aussi de prévenir des blessures avec mes athlètes, de les éduquer justement sur le corps humain. [01:15:41] Speaker B: Exact, très bien dit. [01:15:43] Speaker A: !

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