Ép.31 | Mathieu Betts - Dans la tête du meilleur joueur défensif au Canada !

Episode 31 October 31, 2025 01:17:07
Ép.31 | Mathieu Betts - Dans la tête du meilleur joueur défensif au Canada !
Game on : L'expérience football
Ép.31 | Mathieu Betts - Dans la tête du meilleur joueur défensif au Canada !

Oct 31 2025 | 01:17:07

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[00:00:00] Speaker A: Évidemment, pour jouer professionnel au football, il faut que tu cours vite. Dans l'IFL, tout le monde est rapide. Dans l'NFL, tout le monde est rapide. Fait que si t'es pas vite, tu pourras pas jouer. [00:00:06] Speaker B: Mathieu Bette, tu es un joueur de ligne défensive pour les Lyons de la Colombie-Britannique. Tu es le seul joueur de l'histoire à avoir remporté quatre prix individuels majeurs. 2023, tu vas battre le record du sac du corps dans une saison. Dans la même année, tu vas remporter MVP défensif de la Ligue canadienne. [00:00:23] Speaker A: Moi, je le voyais que si tu courais au ballon, il y avait plus de chances que tu fasses de jeu, plus de chances que tu fasses un plaqué. S'il y a un échappé qui est recouvert ou qui tombe au sol, tu peux le recouvrir. [00:00:33] Speaker B: Tu t'es fait repêcher, t'es à l'eau comme bain, CFL? [00:00:35] Speaker A: Non, je suis pas allé, non. [00:00:37] Speaker B: T'es même pas à l'eau comme bain? [00:00:38] Speaker A: J'avais eu la chance, quand j'étais à l'Université Laval, d'avoir un intérêt quand même légit de certaines équipes de la NFL. Fait qu'on avait fait un prodès à l'Université Laval, tout simplement. [00:00:48] Speaker B: Bonjour tout le monde et bienvenue sur Le Game On, je suis votre host William Rochefort. Aujourd'hui, écoute j'ai la chance de recevoir au podcast probablement un des meilleurs joueurs de football du Québec, qui est sorti du Québec. Impressionnant. Je reçois aujourd'hui Mathieu Betts. Merci d'avoir accepté mon invitation. C'est vraiment cool que tu viennes sur le podcast, que tu viennes parler de ton expérience de football et pourquoi pas peut-être Apprendre à des joueurs d'aujourd'hui qu'est-ce que ça prend vraiment pour atteindre un niveau d'excellence. Merci beaucoup, Matt, d'être là aujourd'hui, de prendre un peu de ton temps pour participer au Game On. C'est très apprécié. Comme j'avais dit, on se disait, hors on, je te suis depuis très longtemps en fait. Tu étais à l'aval, tu étais la grosse star défensive, j'ai envie de dire. Puis, tu étais un peu le gars qui a donné une autre piqûre à vouloir jouer au football. Donc, c'est vraiment cool de t'avoir et de te parler aujourd'hui. Comme à l'habitude, je prépare tout le temps une introduction pour mes invités. Voici ton intro. Mathieu Betts est un joueur de ligne défensive pour les Lyons de la Colombie-Britannique. T'es originaire de Montréal. Au Cégep, tu as joué pour les Spartiates du Vieux Montréal en Division 1. En 2015, tu rejoins le Rougeor de l'Université Laval. Après ta carrière universitaire, Tu entres dans les livres de l'histoire du sport universitaire. Tu es le seul joueur de l'histoire à avoir remporté quatre prix individuels majeurs. 2015, recru de l'année. 2016, 2017, 2018, tu es joueur de ligne par excellence du sport universitaire au Canada. Avec la balle, tu vas aussi remporter deux Coupes Vanier, soit 2016 et 2018. En 2019, t'es sélectionné 3e overall, 1st round, par les Eskimos de Edmonton. 2019, même année, tu signes comme agent libre avec les Bears de Chicago. En 2022, tu signes avec les BC Lions. 2023, tu vas battre le record du sac du corps dans une saison dans la Ligue canadienne de football avec 18 sacs du corps. Dans la même année, tu vas remporter MVP défensif de la Ligue canadienne. En 2024, tu rejoins aussi les Lions de Détroit Pour enfin, aujourd'hui, tu es un des joueurs défensifs les mieux payés de la CFL, tu as une saison avec les Lions de 39 plaqués, 14 sacs, 4 Force Fumbles, et tu es dans la course pour être encore une fois le MVP défensif de la Ligue canadienne. Mathieu Betts, bienvenue sur Le Game On, c'est un plaisir de te recevoir. Wow. J'ai juste envie de dire wow, c'est vraiment cool. J'ai lu dans quelques entrevues que tu étais quand même quelqu'un d'assez humble. Tu parlais pas beaucoup de ces affaires-là. Tu sais, un peu de ce que tu as fait, des trucs que tu as gagnés. Respect pour ça, honnêtement. C'est vraiment cool. J'ai vraiment hâte de voir comment tu fais pour rester à la top de ta forme, pour performer. Mais avant de commencer à parler de ça, j'aimerais comprendre de où ça part le football pour toi, Mathieu Betts. [00:04:33] Speaker A: Premièrement, merci beaucoup William de me recevoir. Le plaisir est pour moi. J'ai hâte de te parler pour t'encourager dans ce que tu fais, puis en espérant pouvoir aider ou contribuer à certaines personnes qui t'écoutent dans leur parcours de football, peu importe lequel ce serait. Pour moi, le football, contrairement à certaines personnes, je sais que c'est un sport à développement peut-être un petit peu plus tardif, le football, mais moi j'ai commencé quand j'étais très jeune en fait. J'ai toujours été, je suis toujours un grand passionné de sport. J'ai été élevé dans le hockey. Mais moi, j'ai commencé à l'âge de 7 ans, donc au niveau titan avec les Warriors de ville, la salle, le football. C'est tout simplement à l'école, ils avaient amené des pamphlets pour s'inscrire à l'équipe du coin avec les Warriors, avec mon école primaire. Puis moi, tout de suite, ça m'a sauté aux yeux puis ça m'accrochait. J'ai essayé de convaincre tous mes amis à l'école de venir s'inscrire avec moi. Malheureusement, j'étais le seul à s'inscrire, alors je suis allé avec d'autres personnes du quartier que je ne connaissais pas. Ça a commencé quand j'avais 7 ans avec les Warriors de Ville-de-la-Salle. Préalablement, mon papa m'avait amené. Il était employé au Collège Notre-Dame, dans le Côte-des-Neiges, à Montréal. Il m'avait amené voir des parties de football. J'avais apparemment beaucoup aimé ça aussi, c'est peut-être un petit peu loin dans mes souvenirs. Puis tout simplement, je m'étais inscrit avec les Warriors de Ville-Lassalle. J'avais déjà du sport, j'avais déjà joué au hockey, au baseball, au soccer. Puis vraiment, c'était quelque chose qui m'avait plus accroché que les autres sports. Puis j'avais vraiment, dès la première journée, adoré ça. Puis je n'ai jamais arrêté depuis. [00:06:16] Speaker B: Assez impressionnant. Est-ce que tu serais capable de me décrire cette fameuse flamme-là que tu as eue? Je sais que ça fait longtemps, mais peut-être qu'aujourd'hui, tu la vis encore. [00:06:27] Speaker A: Donc... Non, je ne sais pas si je peux te le décrire, mais je me souviens de ma première pratique. Tu sais, ça fait drôle à dire parce que j'avais 7 ans, donc ça fait déjà un bon bout de temps. Mais on était au Parc Riverside, au stade Keith U. Henson, et on était dans une espèce de petit vestiaire tout en béton avec un éclairage un petit peu suspect, rougeâtre. Puis il avait tout fallu se présenter, puis c'est drôle parce que maintenant, avec B.C., on fait ça à chaque année, que chaque joueur se présente. C'était un petit peu la même formule. Donc, tu joues Titan ou tu joues dans la CFL, tu te présentes, puis tu dis des fun facts à propos de toi-même. Puis les Warriors, il y avait beaucoup d'anglophones, puis moi, je ne parlais pas très bien anglais à l'époque. Donc, je m'étais présenté en anglais comme je le pouvais. Puis une fois que ça a été fait, ils avaient mis des petits flags de football sur nous. Je jouais à des jeux style tag avec des flags. C'était rien de compliqué. Il y avait un ballon et il y avait 10-15 petits gars qui couraient après pour te déflaguer. Une fois que tu déflaguais, tu avais le ballon. C'était juste ça la pratique. Mais c'est difficile à expliquer. Il y avait beaucoup de jeunes athlètes, des personnes qui étaient bonnes clairement, qui avaient des habiletés. Ça m'avait parlé tout simplement dès le début. C'était une autre époque quand même, donc c'était à l'époque du football un petit peu plus militaire, un petit peu plus rigide. mon entraîneur chef à l'époque, coach Gary Douride, coach encore à ce jour aux Warriors de Ville-Lassalle avec un de mes bons amis qui aide là-bas, Samuel Peever. Donc c'est des gens passionnés. Puis je pense que c'est la rigueur que j'aimais, c'était le sérieux. Puis non, j'ai vraiment trippé. Fait que tu me dis d'écrire ma flamme, ça m'a définitivement commencé à Ville-Lassalle avec les Warriors pour Quelqu'un qui joue au football à 6, 7, 8, 9, 10 ans. Je regarde ça de loin et je prenais ça au sérieux pas mal pour du monde de cet âge-là. Fait que j'ai beaucoup, beaucoup aimé ça directement en partant. [00:08:27] Speaker B: Très cool. Quand tu parles des Warriors de la salle, tu parles bien de l'équipe civile qui est toute en rouge. [00:08:32] Speaker A: Ouais, défouchement. L'équipe en rouge. Exact, c'est nous, ça. [00:08:35] Speaker B: Exact, ouais. [00:08:36] Speaker A: On avait un casque blanc quand moi je jouais, mais là, ils sont rendus avec un casque rouge. Ouais, ouais, c'est cette équipe-là. [00:08:41] Speaker B: Équipe de tough. Exact, quand j'ai commencé le football, moi j'ai commencé civil aussi, avec les Bulldogs de Sherbrooke. Et puis, j'ai joué contre les Warriors de la salle, donc j'ai probablement joué contre ton head coach à l'époque, si tu me dis qu'il est là depuis près de 7 jours. [00:08:59] Speaker A: Oui, probablement qu'il était là, oui oui. [00:09:02] Speaker B: Très très cool. Est-ce que tu as joué jusqu'à Midyat? [00:09:06] Speaker A: Non, j'ai joué jusqu'à, si je ne me trompe pas, Peewee, puis par la suite, je suis transféré au football scolaire. À Notre-Dame. Moi, je suis allé par la suite, exact, au Collège Notre-Dame jouer avec les Cactus. Puis c'est là que j'ai joué mon football secondaire, dans le fond, à partir du cadet. Donc, je n'ai pas fait mon midget là-bas, c'était tout simplement plus... plus logique avec l'école, que j'étais déjà là, de directement faire ma pratique là-bas que de me rendre avec les Warriors. [00:09:31] Speaker B: Effectivement. Puis tu décides en même temps de rester dans ta cour, de transférer pour le Spartiate, qui est très proche, pratique à la même place. [00:09:41] Speaker A: Oui, bien les Spartiates, c'est ça, ils pratiquent au Collège Notre-Dame, dans le fond, donc je peux aller très très loin, je suis resté dans mes pantoufles. [00:09:47] Speaker B: C'est quoi qui t'a fait choisir le Vieux-Montréal à ce moment-là? [00:09:51] Speaker A: Encore une fois, ça fait longtemps, mais c'est spécial quand même le recrutement collégial, parce qu'en tant qu'adolescent, c'est bizarre de te faire recruter un peu de tes bons footballs, viens donc jouer pour notre équipe avec nous. Mais le recrutement, je pense que c'était moins intense, quoi que ce l'était quand même, qu'aujourd'hui. Mais je me faisais approcher par différents cégeps, puis moi j'avais nécessairement l'intention de continuer à jouer au football. Puis j'étais allé faire des visites, si on veut, à l'époque. Il y avait encore les pratiques ouvertes, tu sais, qu'ils appelaient. Donc tu pouvais aller faire une pratique avec l'équipe de football qui te recrutait, dans le fond. J'en avais fait quelques-unes. Puis ça n'avait pas été une décision facile, mais je peux dire quand même facilement que je me sentais le plus à la maison spatiale du Vieux-Montréal. J'avais beaucoup d'anciens coéquipiers aussi du Collège Notre-Dame qui étaient là. C'était là que je sentais que j'allais avoir le plus de fun. C'était une équipe très compétitive aussi. Je le voyais dans les pratiques, il y avait beaucoup de talent. Je voulais gagner. Je me disais que c'était une bonne équipe à qui me joindre. Avec ma gang au Cactus de Notre-Dame, on est peut-être 7 ou 8 joueurs minimum à s'être engagés à aller avec des Spartiates par la suite. J'y allais avec ma gang aussi. On venait de gagner plusieurs championnats. Si on y va tout le monde ensemble, ça devrait bien aller. Donc, tout simplement, c'est comme ça qu'on avait pris la décision. Je me sentais vraiment à ma place au Cégep-Dieu Montréal. Je m'éloignais un peu du chemin Queen Mary à Côte-des-Neiges, mais c'était vraiment le fun sur Saint-Denis. J'aimais beaucoup l'école et j'aimais beaucoup l'équipe de football. [00:11:32] Speaker B: Mais ça fait du sens. En plus, dans ces années-là, le Vieux-Montréal était une puissance vraiment en Division 1. Il y a eu plusieurs très bonnes années dans ces années-là. Parce que toi, quand t'es arrivé au Vieux, est-ce que c'était Chérif, le head coach, où il est arrivé? [00:11:55] Speaker A: Oui, c'était Chérif, l'entraîneur-chef. C'est lui qui m'avait recruté. Puis évidemment, Chérif, ça a été un facteur décisionnel, que c'est quelqu'un avec qui j'avais bien connecté. Dans son recrutement, il avait utilisé la belle stratégie de me sortir manger des chuches taroukes, justement, sur la rue Côte-des-Neiges. Mais non, ça avait cliqué avec Chérif. C'est quelqu'un que... J'ai toujours apprécié, dans le recrutement, après, comme entraîneur-chef, puis avec qui j'ai un petit peu contact aujourd'hui. Je ne le vois pas souvent, on ne se parle pas souvent, mais nous, deux fois par année, on va soit s'écrire ou s'appeler pour débriefer un peu nos années de football respectives. Mais oui, chéri, je pense que, si je ne me trompe pas, c'est en 2009 qu'il a commencé comme entraîneur-chef, 2009 ou 2010, au Spatial Dieu Montréal, après avoir été coordonnateur. Donc, c'est lui qui m'a recruté, c'était l'entraîneur-chef, puis il était là toutes mes années. comme entraîneur chef au Spatial. [00:12:48] Speaker B: Vraiment cool. Quand j'ai reçu Sherif sur le podcast, il m'avait beaucoup expliqué un peu sa mentalité de coach. C'est celle qui a construit Abbechup, qui est encore en train de travailler, mais aussi d'où un peu ça l'a parti. C'est quelqu'un qui est beaucoup sur les détails, mais aussi sur chaque jeu. Chaque jeu a une importance. Même si t'as raté ton jeu, organise-toi juste pour gagner le prochain. Il y a une chose que plusieurs gars de Laval m'ont dit. Quand je leur demandais c'était qui ton Cyril ou quand je leur parlais à d'autres joueurs de Laval, je leur demandais c'était qui un des meilleurs joueurs contre qui il avait joué. Et ils m'avaient dit que ton nom sortait quand même assez souvent. Et là j'étais comme, qu'est-ce que Mathieu Betts faisait de différent des autres joueurs? Une chose qu'il me disait, c'est qu'il était tout le temps, tout le temps au ballon. Il ne lâchait pas une rep, peu importe où il était, il se rendait au ballon. Après ça, j'ai parlé avec d'autres coachs, et quand je les ai parlé de cette situation-là, ils m'ont dit, l'enfant qui est intéressant, c'est que si tu regardes, c'était qui son coach? au cégep, étant shérif Nicolas, il m'a dit qu'il pourrait y avoir une corrélation avec ça parce que shérif en ce moment qui est à Bayou est très, très, très minutieux un peu sur ces genres de choses-là. J'ai envie de t'entendre là-dessus. Est-ce que ce que les gens m'ont dit, ils ont un peu raison en fait? Je veux finalement avoir ta réponse là-dessus. [00:14:23] Speaker A: Probablement que ça a eu un impact définitivement. Tu dis « shérif », oui, c'est quelqu'un de méthodique, qui associe les détails, c'est vrai, puis quelqu'un d'intense, donc c'est sûr que oui. Mais je pense que pour moi, ça date de plus longtemps que ça. Encore une fois, je fais un retour vers l'arrière, mais mon parcours au Cactus de Notre-Dame, mon entraîneur de ligne défensive, mon coordinateur défensif, son nom, c'est Martin L'Apostole. Il a coaché plus récemment avec les Stingers de Concordia. C'était un jeune entraîneur à l'époque qui était très, très intense. Il nous faisait courir au ballon tout le temps. Dans nos pratiques de D-Line, on faisait juste des get-offs pendant des longues minutes. On a couru au ballon beaucoup, beaucoup. Puis quand je suis arrivé au Vieux-Montréal, Chéri était le coordonnateur défensif, mais il a rapidement laissé sa place à Denis Touchette, qui se cherchait un endroit où coacher parce qu'il n'était plus au Carabin, puis c'est rapidement devenu... Denis, l'entraîneur défensif aux Spartiates du Montréal, que lui c'était aussi le mentor jadis à mon course de lignes défensives, Martin L'Apostole, puis lui aussi, il était dans le moule de te faire courir au ballon. J'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont encouragé à mettre les efforts pour se rendre à la balle. Puis je pense que de façon intrinsèque aussi, moi je le voyais, si tu courais au ballon, il y avait plus de chances que tu fasses de jeu. Mon aspect compétitif aussi, en tant que défenseur au football, il faut finir avec un plaqué, donc si tu cours au ballon, il y a plus de chances que tu fasses un plaqué. S'il y a un échappé qui est recouvert ou qui tombe au sol, tu peux le recouvrir. Puis en tant que joueur aussi, j'ai toujours eu l'impression que si moi je le faisais, tout le monde pouvait le faire. Puis plus il y avait de joueurs dans l'unité défensive qui le faisaient, plus ta défensive était solide. Donc, c'est quelque chose que je faisais un peu naturellement pour amener les autres avec moi, puis je pense que ça donnait des bons résultats, où défensivement, en communauté, on était plus fort en faisant ça. [00:16:34] Speaker B: J'aime ça comment tu l'amènes, du fait de... Mon rôle de défenseur, c'est de courir au ballon, puis de me rendre au ballon, parce que si je cours à chaque jeu au ballon, j'ai plus de chances de faire de jeu. Donc, c'est carrément ça, en fait. [00:16:49] Speaker A: Oui, c'est pas compliqué. Des fois, le football, on rend ça plus compliqué, mais c'est ça. Il y a un ballon, puis il faut l'arrêter, le ballon, le porteur. Non, exact. [00:16:57] Speaker B: Exact. T'as entièrement raison. L'université Laval, par la suite… En fait, pourquoi t'as choisi Laval? [00:17:07] Speaker A: C'est un petit peu le même principe. J'avais eu la chance d'avoir été récruté au cégep, donc j'avais un petit peu de vécu de bagage avec le processus de récruitement. Pour moi, c'était clair que j'allais rester au Québec si j'allais aller à l'U Sports parce que je trouvais que c'était la conférence la plus forte. Je pense que ça ne s'était plus vraiment approuvé. J'avais l'ambition ou l'idée d'aller dans l'NCA. J'avais un parcours de recrutement un peu atypique avec les États-Unis. Je me faisais recruter par quelques universités qui ne sont pas nécessairement des powerhouses, Parce que ça aussi, c'était compliqué. J'avais une personne qui m'aidait un petit peu là-dedans, mais j'étais clairement un choix de remplacement pour ces universités-là. Si les joueurs ou le D-line qu'ils voulaient avoir, ils n'y allaient pas. J'étais leur plan B, C, D, O, peu importe. Donc, j'ai plus fait mon parcours de recrutement au Québec. Puis après avoir fait mes visites, j'avais décidé que le Rouge et Or, l'Université Laval, c'était la place qui me convenait le mieux. Donc, j'avais pris ma décision peut-être en décembre, suite à mon parcours collégial. Puis là, je m'étais fait tranquillement plus approcher sérieusement par des programmes Division 1 dans l'NCA. Fait que j'avais parallèlement à ça fait des visites dans différentes universités. Puis en bout de ligne, c'est le fit à l'aval, juste l'énergie, le sentiment que j'avais dans le building. que c'était la place pour moi, puis que même si le football, pour moi, ça fonctionnait pas, que je me blessais, après ma première pratique, j'allais être content d'être à l'Université Laval. Puis c'était pas mal ça qui avait fait en sorte que ma décision penche vers là. C'était Brad Collinson, qui est maintenant l'entraîneur-chef des Stingers, qui me recrutait. J'avais eu une belle relation avec lui à cause des équipes du Québec, puis l'équipe Canada Junior. Puis évidemment que Glenn Constantin était aussi dans le projet de recrutement, par le fait qu'il est entraîneur-chef, mais aussi entraîneur de position sur la ligne défensive. Il me disait qu'on recrute tout le temps des bons lines, des bons receveurs, mais j'aimerais ça qu'on ait des bons D-lines, pour que moi aussi, on puisse s'amuser avec des schemes, puis des trucs comme ça. Puis on a été gâtés pas mal, parce qu'en mon année de recrutement, on a été, moi, Vincent Desjardins, Clément Lebreu, qui ont les trois été repêchés dans la Ligue canadienne par la suite, quatre ans plus tard, donc on a eu du plaisir pas mal. [00:19:35] Speaker B: C'est fou ça, pareil. Tu sais quoi, vous jouez un front à quatre à Laval, dans tes années, c'était ça, puis sur les quatre, trois, quatre ans plus tard, on a été…. [00:19:47] Speaker A: Oui, puis même le quatrième, Marc Ouellet, lui, avait arrêté un petit peu hâtivement son parcours de football, mais il avait fini par jouer professionnel au rugby dans une équipe à Toronto. Ça avait bien fini pour tout le monde, du point de vue sportif. On a eu la chance d'avoir des bons athlètes pas mal cette année-là. [00:20:05] Speaker B: On parle d'athlètes. Est-ce que tu es en train de me dire comment l'Université Laval t'a fait évoluer comme joueur de football? [00:20:12] Speaker A: Comment? De plusieurs façons, tu parles juste comme joueur de football. Évidemment, la première chose qui me vient en tête, c'est le... le programme d'entraînement hors saison qui commence en janvier, la première semaine de janvier, avec une espèce de bootcamp de remise en forme d'une semaine qui est interminable et difficile. Puis après ça, on commence jusqu'à la saison un parcours de préparation physique de six entraînements par semaine. Évidemment, je pense que c'est une des choses qui a été qui a été bénéfique pour moi d'un point de vue strictement athlète, c'est le parcours, le programme d'entraînement physique qui était chapeauté à l'époque par Raymond Veillette ma première année, puis par la suite Guillaume Briou avec les personnes qui l'assistaient. Marc Fortier, Mathieu Bertrand, Amir Tremblay vers la fin. Donc on avait un beau staff de préparation physique qui nous a aidés beaucoup. Puis c'est sûr qu'à un point de vue football, c'est difficile de me remettre un petit peu à l'Université Laval, mais c'est sûr que quand tu as Marc Fortier qui est coach en défensive, t'en apprends beaucoup. Point de vue schéma défensif sur comment on va attaquer l'autre équipe, mais sur les protections, comment les autres équipes essaient de nous protéger, comment on peut gagner des one-on-one, comment on peut attaquer la slide. Glenn passait beaucoup de temps sur comment attaquer une slide défensive quand la haut-line va avoir une protection de zone vers toi. Glenn, évidemment, j'ai été chanceux de l'avoir. Comme coach de ligne défensive, c'était un très bon coach, mais il y avait aussi beaucoup de contacts. Un de ses bons amis quand il était à l'Université de Houston, Jim Washburn, était venu passer du temps avec les D-Line aussi pour nous aider sur notre technique, sur des stratégies, sur comment battre des blocs. Donc, j'ai eu la chance d'avoir beaucoup d'intervenants. Puis la dernière chose qui me vient en tête, c'est évidemment la qualité des joueurs qu'on avait, la qualité des joueurs de lignes offensives que j'affrontais chaque jour. Ça fait en sorte que tu progresses plus aussi, si je ne me trompe, parce que tu joues contre des bons joueurs à tous les jours. Il faut que tu compétitionnes sans cesse pour être capable de gagner tes reps. C'est comme ça que tu t'améliores, selon moi. [00:22:26] Speaker B: Tu parlais de scheme. Est-ce que les schemes que tu apprenais à l'université Laval, après ça tu es arrivé au professionnel, est-ce que l'adaptation a quand même été dure à faire ou justement vu que tu as été bien coaché, la transition a été quand même assez fluide? [00:22:46] Speaker A: Non, mais c'est la même chose. Je ne veux pas parler pour toutes les universités, mais je pense que quand tu joues au football universitaire, les schémas que tu fais, la plupart d'entre eux vont se traduire au football professionnel par la suite. Les termes ne vont peut-être pas être les mêmes. Il va peut-être y avoir des détails, des façons de peaufiner ces schémas-là qui vont changer au niveau professionnel. À un moment donné, les stands que tu roules à l'université, Si elles ne sont pas pareilles au niveau professionnel, ça va se ressembler. Non, c'est sûr que tu n'es pas déboussolé, au contraire, quand tu passes du niveau. universitaire à professionnel, la chose qui est différente, c'est plus le size des joueurs contre qui tu joues et la vitesse de jeu, mais les schémas en tant que tels, non. Je ne peux pas dire que c'est le jour et la nuit. C'est un over-front, c'est un over-front. Des fois, j'en parle avec des amis qui coachent aussi. Il y a des gens qui se pavanent en disant qu'ils ont des schémas professionnels ou universitaires, mais tu sais, à un moment donné, si tu joues au football amateur ou Pee-wee, bien un inside zone, c'est un inside zone que tu joues au Pee-wee ou professionnel. C'est sûr que la combinaison de tes hollandes va peut-être être un petit peu mieux rodée au niveau professionnel, mais tu sais, le concept d'un inside zone, ça reste un inside football. [00:24:02] Speaker B: Non, exact. T'as entièrement raison. Puis aussi, ça reste du foot. Où est-ce que la complexité arrive? J'ai vraiment l'impression que... Comme tu dis, une saison reste une saison. Peu importe, les jeux vont se ressembler, mais moi je pense que la complexité va arriver dans... le type d'athlète que tu as. Tu disais la vitesse va augmenter, whatever, mais peut-être qu'à ce niveau-là, comme dans CFL, plus toi pourrais me le dire, mais peut-être qu'ils peuvent se permettre à être un peu plus créatifs, justement, à cause de l'accessibilité des athlètes qu'ils ont. Peut-être. [00:24:38] Speaker A: Oui, peut-être, mais en même temps, la créativité que tu utilises, que ce soit défensivement, offensivement, puis je ne suis pas un coach, mais tu sais, c'est de réussir à mettre tes athlètes dans des situations favorables par rapport à leur skill set à eux. C'est sûr que si t'as un super bon scat back, mais que tu décides de jouer du 12 personnel pis tu cours de corner toute la journée, tu le mets peut-être pas dans des situations avantageuses. Même chose défensivement, c'est comme si moi je suis quelqu'un qui est bon pour mettre de la pression sur le corps arrière. Souvent, j'ai eu la chance dans mon parcours que les coordonateurs défensifs essaient peut-être de me faire changer d'alignement, que je n'étais pas tout le temps, par exemple, l'allié défensif field side, puis que là, c'était plus facile à « chiper » ou disons, « nez de mon côté », que si je me déplaçais parfois où j'étais un « mock back » ou j'étais un technique trop haut, je passais de field side-end à boundary side-end, mais c'était peut-être un petit peu plus facile d'avoir des one-on-one puis d'avoir des situations avantageuses. Utiliser le skill set de tes joueurs, je pense que c'est là l'avantage. Même si tu joues professionnel, tu joues dans la CFL et il y a beaucoup de talent, mais Aaron Donald n'est pas dans la CFL. Un joueur, peu importe ce que tu fais, il va gagner sa rep à chaque fois. C'est très rare des joueurs de cette qualité-là. Il faut quand même que tu utilises le skill set de tes athlètes, selon moi. [00:26:03] Speaker B: Non, exact. On veut… Je parlais justement hier avec Marc-André Dion, qui est le coach en chef de CNDF. Il me disait ça. Il me disait que le but, justement, c'est de recruter les meilleurs joueurs. Puis après ça, le fait d'avoir ces meilleurs joueurs-là, c'est de les mettre dans des bonnes situations pour justement leur permettre de faire des Jeux. Je pense qu'un bon coach va faire ça, en fait. C'est la job d'un coach. [00:26:25] Speaker A: Oui, c'est ça. Tu parles de recruter, mais tu sais… Parce que des fois, j'entends des gens parler de système offensif-défensif. Tu parlais d'une défensive, d'une 40 versus une 30. Je veux dire, si une offensive, c'est une offensive de spread offense qui joue sans full back ou sans tight end. Là, tout d'un coup, tu recrutes un tight end, je sais pas si c'est n'importe quoi, de la 30 de Anthony O'Clyde. Mais moi, je joue pas de tight end dans mon offensive. Tu nuis à l'individu, puis tu nuis à ton équipe, ultimement, de brimer quelqu'un que tu peux mettre dans une potion qui va aider ton équipe à gagner. Donc, c'est sûr qu'il faut que tu joues sur les forces des joueurs que tu as dans ton équipe. Pour moi, c'est juste logique. [00:27:04] Speaker B: Tu parlais de Aaron Donald. Est-ce que c'est un des joueurs, mettons, que tu t'inspirais un peu, que tu apprenais de lui? Dans l'avancement de ta carrière, il y a-tu peut-être des coachs, des joueurs à qui tu regardais un peu plus pour prendre un peu des trucs ou peut-être que tu as eu la chance de t'entraîner avec? [00:27:26] Speaker A: Oui, un petit peu. T'essaies de t'inspirer dedans. J'ai jamais joué avec Aaron Donald, mais j'ai quand même eu la chance de faire deux camps d'entraînement avec Chicago et avec Détroit. Quand j'étais à Chicago, Killer Mac était là, puis je sortais de l'Université Laval. L'année passée, je suis allé à Détroit avec Hutch. Puis, quand je suis arrivé à Chicago, dans ma tête, je sortais de l'université, puis c'était une opportunité intéressante de... Oui, je voulais faire l'équipe, mais d'apprendre d'un des meilleurs pass rushers de la NFL, tu sais, qu'est-ce qu'il y a en Killill Mac, puis... Tu sais, je le dis avec un peu de modération, mais je le pense quand même que c'est difficile d'apprendre d'un joueur comme lui, tu sais, dans le sens qu'il y a un niveau d'habileté qui... que moi je n'ai pas et que très très peu d'athlètes ont tout simplement. Lui il faisait un long arm et le tackle offensif, il flyait cinq verges dans les airs et il se rendait au corps arrière. Il y a de la technique là-dedans, je ne lui enlève pas de crédit, mais il était tout simplement supérieur à beaucoup d'autres joueurs, à tous les autres joueurs à sa position. Même chose pour Hutch l'année passée, ce qui était encore plus impressionnant avec Hutch, c'est que je pense qu'il avait 22 ou 23 ans, Puis il était déjà beaucoup meilleur que tous les autres joueurs. Je pense qu'en tant qu'élie défensif, il faut que tu sois athlétique, il faut que tu sois technique, il y a beaucoup d'habileté à avoir. Mais je pense que du point de vue football IQ, plus tu avances, plus tu deviens fort, plus tu deviens habile, meilleur tu deviens. Lui a 22-23 ans. Ça fait un peu peur de penser où il va être, point de vue football, dans 6 ou 7 ans. Je me suis un peu rendu compte que si tu veux regarder les meilleurs au monde pour améliorer ta game à toi, ça se peut que tu te fasses un peu une défaveur. Mais par contre, il y a d'autres joueurs, par exemple, quand j'étais à Chicago, Leonard Floyd, qui est aussi un super athlète, mais qui répondait peut-être un peu plus à mon skill set, à moi. C'était un gars qui était plus de speed rush, finesse rush, puis de temps en temps speed to power. Il y a des petits trucs que lui faisait que j'ai ajouté à ma game, dans le sens qu'un stance qu'il utilisait en deux points d'appui dans des situations de passe, que maintenant j'appelle un peu le stance baseball, qui est un petit peu le même principe que si tu volais le premier ou deuxième but au baseball, qui te permet d'avoir une belle vue sur le ballon, puis qui, en même temps, ton tackle offensif, te permet de faire un crossover comme départ. Par exemple, c'est un truc que j'ai appris de lui. Il y a des choses que tu apprends un petit peu. Mais je ne conseillerais pas à un jeune défensive tackle de regarder Aaron Donald pour s'améliorer sa game parce qu'il y a des bonnes chances que tu ne sois pas capable de recréer physiquement ce que lui fait. [00:30:13] Speaker B: Oui, je comprends. En fait, qu'est-ce que je comprends, c'est que… Ces athlètes-là, en l'occurrence, tu parlais de Khalil Mack, Aaron Donald, Hutchinson, mais c'est... Dans le fond, ils ont des trucs que... En fait, eux, c'est un peu génétique, je pense, mais il y a des trucs qu'ils font qui ne se teachent pas, en fait, de ce que je comprends. [00:30:40] Speaker A: Je ne te dis pas que ça ne s'apprend pas. Je veux dire, il exécute à un niveau d'exécution que moi je n'ai jamais vu. C'est comme tu as demandé d'essayer de faire un 100 mètres et de courir contre Prime Usain Bolt. On peut tout faire une course contre Usain Bolt, on est capable. On va arriver à la ligne d'arrivée, mais c'est Usain Bolt qui va gagner par marge considérable. C'est le même principe avec ces joueurs-là en tant qu'indiés défensifs. Ils ont un niveau d'exécution, de maturation physique, de compréhension du jeu qui est « on match ». C'est pour ça que c'est les meilleurs de la NFL en ce moment à faire ça. [00:31:23] Speaker B: Exact. Dans tes années à Laval, tu as réussi à gagner deux Coupes Vanier. J'aime ça, j'aime ça un peu essayer de comprendre. First, vous avez gagné deux fois. Toi, ta perspective de joueur, c'est quoi les sacrifices, qu'est-ce que ça a pris pour gagner ces coups de vanille-là? [00:31:49] Speaker A: Ah ben là, sacrifice. Il y a du monde qui appelle ça des sacrifices. Pour moi, j'aime tellement ça le football, c'était pas difficile d'embarquer là-dedans. De façon générale, pour l'équipe, tout le monde était pas mal. Insync nous a ramé dans la même direction, dans le bateau. Mais c'est pas compliqué. On a gagné parce qu'on avait une équipe très talentueuse, d'un coaching staff qui était investi et qui nous mettait dans des situations avantageuses. Puis on a clutché au bon moment. En 2016, on avait une bonne équipe, une jeune équipe talentueuse, mais on n'était peut-être pas à maturité encore. On avait des vétérans qui... qui nous aidait beaucoup, mais la majorité de l'équipe, c'était des jeunes vétérans de deuxième année, peut-être troisième année, qui essayaient de gagner une Coupe Vanier. Ça allait juste adonner qu'on a eu une bonne saison, mais on a gagné la Coupe Dunsmore au Sepsom, dans un match un peu hollywoodien. Quand je dis une jeune équipe, c'était la première victoire à la Coupe d'Onsmoor d'Hugo Richard. Tu te dis comment on a gagné. C'était Hugo Richard, le carrière. Premièrement, ça a aidé d'avoir le meilleur carrière de la Ligue. Puis c'était des jeux. Il y a beaucoup de joueurs qui ont fait des jeux impressionnants. Joe Breton-Robert, qui était un rookie, receveur, fraîchement sorti de Lévis, qui était très bon, mais qui s'est fait un nom dans les séries. Il a fait des catches pas rapport pour nous emmener en position de faire un toucher pour gagner le match. Puis par la suite, il a lancé une passe de toucher à Hugo Richard dans un jeu truqué qui a été appelé en fin de match pour gagner la game, qu'on a rebâti le Johnny Special. Quand je dis une jeune équipe, c'est une recrue qui nous a fait gagner de la game, en gros. Puis par la suite, on a battu le Laurier à la maison. Puis à la Coupe Vanier contre les Dinos, qu'on n'avait pas très bien joué, mais qu'on avait réussi à « grind » la game, puis à gagner encore une fois avec des gros jeux. Cédric Lucieroy qui avait fait un gros jeu en fin de troisième quart. Raphaël Robidoux qui avait bloqué un « punt » pour nous permettre de prendre l'avance. Ça fait que c'était beaucoup de gros jeux de jeunes joueurs, puis ça nous a permis de gagner en 2016. Puis bien 2018, un peu la même histoire, mais là c'était la même gang de jeunes joueurs qui étaient rendus à maturité à leur quatrième, cinquième année. Donc là c'était notre année pour gagner. Donc c'était un petit peu le même crew, avec d'autres joueurs évidemment qui se sont greffés, d'autres qui ont quitté, mais là c'était la même équipe à maturité qui avait déjà gagné. Donc là c'était ce qu'on était capable de leur faire. Puis c'était à Québec en plus, la finale. Donc deux victoires, deux scénarios un petit peu différents, d'un point de vue chronologique, dans mon parcours ou notre parcours. de ma gang avec qui je suis rentré à l'Université Laval. [00:34:48] Speaker B: C'est fou, le fameux jeu truqué. Je me rappelle de ce jeu truqué-là au Stefson. C'était cool. J'ai aucune idée que c'était un rookie qui avait fait la fameuse passe. [00:34:58] Speaker A: Ouais, ben c'était Joe Breton. Il y avait eu une bonne année, pas une mauvaise année, mais en série, ça l'avait été, comme Superman. Il y avait un ou deux touchés par Games, Un de nos concepts, Red Zone, qui fait comme un bypass, puis qui revient, qui était un cover à chaque fois. Il avait juste eu des séries éliminatoires exceptionnelles. Puis par la suite, pour son parcours à l'Université Laval, ça avait été un pilier de notre offensive. Un super bon joueur, super athlète, mais encore une fois, quelqu'un qui... Son football IQ l'aidait beaucoup. Il avait des super bons changements de direction, des très bonnes mains, il courait des bons tracés, mais je pense qu'il comprenait très très bien le football. Faut attraper un ballon, frapper, il serait le vrai first down. Tout qu'un joueur de football, on était chanceux de l'avoir pas mal. [00:35:46] Speaker B: Non, certain. Tantôt, je te demandais comment un peu Laval t'a préparé comme joueur de foot, t'a fait évoluer. Mais on a tout le temps un peu des... En fait, le football nous apprend certaines leçons, surtout dans la vie. Je voulais savoir ce que toi, ça t'a appris, ce sport-là. [00:36:07] Speaker A: Sûrement plusieurs choses. Ce qui me vient rapidement en tête, c'est tout simplement La patience, la résilience, continuer à avancer, que ça aille bien, que ça aille pas bien. Je pense que c'est quelque chose de positif à appliquer à la vie en général, mais d'essayer d'être le plus linéaire, le plus neutre possible, qu'on s'aille bien, qu'on s'aille pas bien. Je pense que ça te permet d'avancer beaucoup dans différentes facettes de ta vie. Au football, c'est sûr que ça aide énormément. T'as une grosse victoire, t'essaies de rester le plus neutre possible, tu continues d'avancer. Une grosse performance individuelle, même chose. Puis à l'inverse, quand t'as une défaite plus difficile ou une moins bonne performance individuelle, t'essaies de rester le plus neutre possible, puis continuer d'avancer. Tu parlais de Shérif. C'est plutôt tantôt. Glenn aussi était dans la même veine un peu, mais beaucoup de gens parlent du processus, plus de... que le chemin prévaut la destination. J'essaie d'aborder ça un petit peu de cette façon-là. Le football, la vie en général. Le downside à penser comme ça, c'est que des fois, tu t'accroches peut-être moins à la finalité, au résultat, puis des fois, t'accomplis des choses qui sont quand même intéressantes, puis tu prends peut-être moins le temps d'en profiter et de les apprécier. Mais dans mon monde à moi avec le football, je pense que ça permet quand même de rester le plus en santé et le plus sain possible en essayant d'avoir cette approche-là. Surtout dans la CFL, à 18 parties dans une journée, un autre de mes coachs, John Bowman, qui a joué 30 à 35 saisons dans la Ligue canadienne de football. [00:37:51] Speaker B: Quoi? [00:37:51] Speaker A: Ah oui, lui, il a joué jusqu'à 50-60 ans. En tout cas, t'es vieux quand t'es arrêté. Lui, il a tellement eu d'expérience dans la CFL. Quand il nous coachait à BC, des fois, on perdait des games et j'étais fâché. Il me disait « Écoute, 18 games, si tu vas être fâché à chaque game de ta carrière que tu perds, tu vas être malheureux longtemps. » C'est quand même de ne pas aimer perdre. Si tu es « down » à chaque fois à cause de chaque défaite, c'est sûr que mentalement, c'est plus difficile. Quand j'étais à l'université, c'est peut-être sûr que c'était un peu différent. Huit parties ne sont pas chanceuses, ils n'ont pas beaucoup de football dans leur année. Mais c'est ça, d'essayer d'être le plus neutre possible. [00:38:31] Speaker B: J'aime ça la façon comment tu amènes ça. Est-ce que tu en as eu des moments un peu plus difficiles où il a fallu que tu reviennes un peu aux bases, ou peut-être mentalement c'était plus tough dans le CFA? [00:38:46] Speaker A: Dans la CFL, c'est sûr que moi, je suis passé par Edmonton. Parlant d'années difficiles, c'est sûr que ça te forge un caractère. J'ai été drafté par Edmonton en 2019. Après Chicago, j'étais allé Londres. On avait une pas pire année, on s'était rendu en finale de l'Est. Après ça, 2020, c'était l'année COVID, donc on n'avait pas eu de football du tout. Puis en 2000, tu es déjà là pour une vie, motivation, c'était difficile dans le sens que la saison n'a pas eu lieu. Puis là, bien 2021, c'était comme ma deuxième vraie année professionnelle, mais ma vraie jusqu'à un certain point, parce que c'était ma première question de tout le camp d'entraînement de la Ligue canadienne, puis tout. Ça avait bien été, j'avais gagné un poste de partant, puis je jouais bien. Puis finalement, la saison, ça avait été désastreux. On avait fini dernier dans la Ligue, on n'avait pas eu beaucoup de victoires. Moi, point de vue personnel, je jouais quand même pas mal, mais je n'avais eu aucun sac du corps. J'avais des pressions, je me rendais proche, mais ça ne se concrétisait jamais. L'équipe perdait, ça n'allait pas bien. Puis à la fin de l'année, Quand tu perds, évidemment, dans le football professionnel, il y a des changements. Tout le coaching staff s'est fait remercier. Le directeur général, Brock Sunderland, qui m'avait repêché lui aussi, il quittait. C'est un gros, gros, gros changement à Edmonton après une mauvaise année qui était, entre guillemets, ma première année complète dans la Ligue canadienne. Je l'avais eu tough. Quand je te parle de « c'est pas trop haut, pas trop bas », C'était dur de se convaincre avec les autres gars dans l'équipe qu'on était des bons joueurs de football après tout ça. Mais finalement, ça s'est bien passé. J'ai eu la chance de quitter Edmonton. Je me suis joint à BC. Il y a eu beaucoup de changements à Edmonton. Beaucoup de mes amis et des joueurs ont changé d'air. Ça a mieux été par la suite. C'était une... C'était juste beaucoup de choses en même temps qui n'allaient pas bien pour cette équipe-là. C'était malheureux parce qu'on avait du talent et on avait une bonne gang de joueurs. Cette année-là, ça avait été difficile, mais je le vois vraiment d'un œil positif parce que ça m'a permis de reset un petit peu ma carrière de football ici en Colombie-Britannique. J'ai beaucoup de plaisir, on a une bonne équipe. On est encore à la recherche de notre Coupe Grée depuis que je suis arrivé ici. On s'est qualifiés la semaine dernière pour les séries éliminatoires, donc on va garder la même mentalité d'une semaine à la fois et voir ce que ça donne. [00:41:22] Speaker B: Donc dans le fond, tu as goûté un peu quand même assez tôt dans ta carrière en CFL, un peu du côté business side du football. [00:41:34] Speaker A: Oui, tout le monde. J'étais préparé. Quand j'étais à l'Université Laval, il y avait beaucoup d'anciens de la Ligue canadienne qui revenaient, puis on entendait des histoires de ses business, c'est ci, c'est ça. C'est sûr que mes années à Edmonton m'ont immunisé à vie. Je le comprends, le côté business. Il n'y avait pas trop d'amis. Il y avait cinq nouveaux joueurs qui rentraient à chaque semaine, puis cinq autres qui repartaient en boucle. Je l'ai vu, c'est la réalité, c'est dommage, mais c'est des choses qu'on fait bien ici en Colombie-Britannique. On est chanceux, c'est qu'on a une belle continuité dans ce qu'on fait. Il y a eu un petit peu de changement l'année dernière. Certains des entraîneurs sont partis parce qu'on n'avait peut-être pas les résultats qu'on voulait. On s'est rendu en finale de l'Ouest deux fois. L'année passée, on a été sorti en première ronde des séries éliminatoires. Mais il y a beaucoup de joueurs qui, depuis que je suis là, c'est les mêmes qui sont là, et beaucoup d'entraîneurs. qui ne changent pas, donc je pense que cette continuité-là, ça amène une certaine dose de succès, une certaine dose de confiance chez les joueurs, et c'est là qu'on réussit à performer le plus possible. [00:42:40] Speaker B: Non, je suis d'accord. Ça me fait penser un peu à... Tu sais, des fois, on parle de stabilité. Ça peut vraiment amener un peu un succès à l'équipe. En fait, ça peut aider au succès de l'équipe. C'est-tu le meilleur exemple? [00:42:52] Speaker A: Ça peut, c'est sûr, dans le sens que si tu changes tout le temps de plan à chaque deux ou trois semaines, c'est difficile d'avoir de la constance. Mais si tu travailles sur le même plan depuis dix ans, Ben, de jour 1 à jour, je sais pas moi, 3650, ça a évolué probablement si tu fais les choses bien, donc c'est du simple, c'est juste logique. [00:43:14] Speaker B: Exact. Puis aussi, c'est le fait de... Tout le monde travaille... Tout le monde est sur la même page, en fait. Vu qu'il n'y a pas tant de nouveaux que ça, ben, tout le monde dit la même affaire, tout le monde pense de la même façon. Donc, côté, mettons, vision culture, c'est presque imbattable, cette façon-là. [00:43:31] Speaker A: Non, t'es dans le mille, t'es dans le mille en disant ça, je pourrais pas mieux dire. [00:43:34] Speaker B: Je suppose que tu t'es fait repêcher, t'es allé au combine? CFL? [00:43:41] Speaker A: Non, je suis pas allé. [00:43:42] Speaker B: T'es même pas allé au combine? Ok, intéressant, j'avais préparé... Non, je suis pas allé, non. Explique-moi en fait, j'avais préparé une question à propos de ça, mais... [00:43:55] Speaker A: Écoute, le combine CFL, c'est très mythique comme événement. Tu sais, je change toujours de location. Des fois c'est organiser pas pire, des fois c'est organiser un petit peu moins bien que pas pire. J'avais eu la chance quand j'étais à l'Université Laval d'avoir un intérêt quand même légit de certaines équipes de la NFL. Donc, je m'étais associé à mon agent à l'époque, Sacha Gavamy, qui est encore mon agent. On avait monté un plan, puis Glenn nous aidait là-dedans avec les coachs puis les scouts qui lui parlaient que notre objectif en sortant de l'Université Laval, c'était que j'aille dans la NFL, t'sais, d'une façon ou d'une autre, que ce soit par le repêchage ou comme ce qui est arrivé par Priority Frigid après le repêchage. Ce qui est arrivé, c'est que l'année précédente, le CFL Draft, il était Je me souviens bien à Winnipeg, pis j'avais beaucoup d'amis qui étaient allés au combine, pis le setup était pas bon. Les 40 verges, j'étais sur un morceau de tapis, les gars couraient pas de cleats, pis c'était pas idéal. Pis les temps de 40 verges, certains de mes amis, clairement, c'était des gars qui couraient des 4.5, 4.6, pis là, ils couraient des 4.8, 4.9, ce qui était pas représentatif de leur vrai chiffre. Là, moi, si je voulais avoir la chance d'aller dans une équipe de la NFL, c'est sûr que si je courais, exemple, un 4-9 au lieu d'un 4-7, je mettais un chiffre à côté de mon nom qui ne regardait pas bien. C'est sûr qu'aux yeux de la CFL, si je vais au combine et que je suis le d-line le plus rapide, tout est beau. Mais c'est juste que de comparer ce chiffre-là, qui n'est peut-être pas un vrai 4-9, ce n'était peut-être pas la meilleure chose pour moi. Ce qu'on avait essayé de faire, c'était que si je pouvais aller au combine juste faire les entrevues, puis pas faire les tests, finalement, ça n'avait pas été nécessairement... En tout cas, ils n'avaient pas accepté, puis c'était bien correct. Fait qu'on avait fait un prodé à l'Université Laval, tout simplement. Il y avait eu... Ouais, fait qu'il y avait un prodé, moi, puis Samuel Thomassin, un de mes bons amis, qui maintenant est coach au Stingers de Concordia. On avait participé. Puis ça aussi, ça avait été tout qu'une histoire. Il était supposé avoir... Peut-être 7 ou 9 scouts qui viennent au pro-day de la NFL, parce qu'Anthony Auclair avait fait un pro-day pour lui quelques années auparavant, puis il y avait eu 15-20 scouts, donc c'était déjà connu. Mais là finalement, méga tempête de neige, il y avait eu des vols d'annulés, donc il y avait moins d'équipes qui étaient là, mais la tempête des tempêtes. Alexandre Savard, qui est un de nos Titans, il s'était blessé à l'ISCIO. Il y avait des équipes qui venaient pour le voir, 3 ou 4 équipes. Quand lui s'est blessé, finalement, ils ne sont juste pas venus. Au lieu d'être peut-être 9 ou 10 équipes, il y en a eu, je me souviens bien, 3 à 5. Moins qu'anticipé. 3 à 5, c'est bien, mais ça ne donne pas tant de chance que ça. Tu as 3 à 5 équipes à impressionner. Mais Chicago était là. C'était Brad Obey, le scout qui était là de Chicago, qui avait poussé pour que je rentre là-bas. Donc, finalement, ça avait bien fonctionné. Puis, du point de vue de la Ligue canadienne, j'ai quand même été repêché. Donc, ça n'a pas l'air d'avoir affecté beaucoup mon rang de sélection en bout de ligne. Non, longue histoire courte, je n'ai pas participé au combine de la Ligue canadienne. Malheureusement, parce que j'aurais aimé y aller, j'aurais aimé participer, compétitionner, mais ce n'est pas arrivé. J'avais quand même participé l'été précédent au East-West Bowl. J'avais fait ça, puis il y avait tous les scouts qui étaient là, puis j'avais bien été. Donc, ils m'avaient déjà vu, mais pas au combine. [00:47:43] Speaker B: Au moins, tu avais vu jouer au foot. [00:47:46] Speaker A: Ah, ils m'avaient vu jouer au foot, oui. [00:47:47] Speaker B: C'est quand même cool, mais… Puis au. [00:47:49] Speaker A: East-West aussi, il y avait des combines. On avait tous fait les tests. Il y avait le bench, le vert, le 40 verts, tout ça. Ils m'avaient vu. [00:47:57] Speaker B: Aïe aïe, folle histoire man, ça c'est vraiment sick. [00:48:00] Speaker A: Ouais, drôle d'histoire. [00:48:01] Speaker B: Effectivement, mais c'est très atypique, surtout pour... t'as pas pris le chemin comme typical. [00:48:10] Speaker A: D'Un gars qui... Non, c'était pas un choix, c'était pas un chemin typique. [00:48:15] Speaker B: Ouais, non, exact, exact. Aïe aïe. Ben t'sais, parlons-en. T'as réussi finalement à aller à Chicago. C'était quoi ton expérience là-bas? Comment tu l'as vécu? [00:48:26] Speaker A: C'était long. Ah oui? J'ai pas fait l'équipe, mais le programme hors saison là-bas est interminable. À partir du moment où j'ai signé avec Chicago, le camp des recrues qui dure une longue fin de semaine, après ça, les OTAs, que ça finit plus, c'est comme deux mois. Puis après ça, un autre deux mois, un mois et demi de camp d'entraînement. C'était long. Ça a été un ajustement pour moi, dans le sens que oui, le niveau de jeu était... était élevé, mais je pense que point de vue football, j'étais à ma place. Mais tu sais, c'était un peu la même histoire à Chicago puis à Détroit. J'ai été un peu changé de position, je jouais Sam linebacker là-bas. Dans un contexte de pratique, ça allait bien parce que je blitzais beaucoup, j'étais un petit peu moins en couverture. Dans des situations de pass rush, ça allait bien. Mais le point de vue dans les matchs pré-saison, j'ai eu la chance de jouer quand même beaucoup dans les deux places, que ce soit à Chicago ou quand j'étais à Detroit. Tu joues un espèce de 43, tu sais, hybride où je suis au coin de la ligne. Mais là, en pré-saison, tu sais, j'étais plus un stack linebacker, ce que j'appréciais faire. Je trouvais ça super le fun. Je suis bon. Mais tu sais, c'est peut-être pas ça dans quoi j'excelle le plus. Fait que tu sais, j'étais un petit peu en mode découverte, en mode progression, plus qu'en mode performance, tu sais. Fait que j'étais tout le temps dans un mode apprentissage. Fait que c'était difficile pour moi de... de vraiment me sentir à l'aise et à ma place. D'autant plus que je pratiquais avec les linebackers, donc j'étais en gros mode apprentissage. Ce qui me décevait un peu, c'est que si j'avais joué D-line, Même si elle n'a pas fait l'équipe, je pense que ça aurait été meilleur pour ma game à moi, d'un point de vue progression. Dans le sens que je partais peut-être d'un niveau de connaissance qui n'était pas très élevé, donc j'avais une grande, grande, grande progression. Mais moi, j'étais plus dans le peaufinement. J'aurais préféré peaufiner mes connaissances, mes techniques en tant que joueur de ligne défensive. que d'apprendre une nouvelle position, mais c'était une expérience super positive. Chicago, ils venaient de bâtir un facility flambant neuf. La bouffe, il y avait de la bouffe partout. Tu ne peux pas faire 10 pas sans trouver un sandwich au beurre de pinot et confiture. Je mangeais tout le temps, j'étais gros, j'étais fort. La salle de musculation, c'était écœurant. Ils prenaient soin de nous avant d'aller dans nos meetings. On avait des meetings tout le temps, tout le temps, tout le temps. Il y avait des baristas qui nous faisaient des cafés lattés. On était gâtés. C'était vraiment, vraiment cool. Le coordonnateur défensif quand j'étais à Chicago, c'était Chuck Pagano. Il était super hot. C'était le staff qui avait gagné le Super Bowl avec les Ravens. au début des années 2000. C'était vraiment le fun, point de vue football. Je n'aurais pas pu demander mieux. C'était vraiment le fun de passer de l'Université Laval à Chicago. Zéro à plaindre. Puis il y avait des super bons athlètes, c'était vraiment le fun. Mais c'était un point de vue individuel à regarder maintenant. Plus difficile, c'est plus difficile quand tu es en mode progression tout le temps. Puis en plus, j'étais super gros parce que les scouts, ils me trouvaient trop petit pour jouer dans l'NFL. Fait que j'avais pris de la masse, j'étais rendu costaud au bout. J'avais perdu un petit peu de vitesse, mais dans leur système, j'étais le backup à Leonard Floyd. 235 livres mouillés qui étaient vides comme le feu, pis t'sais, moi j'étais tout costaud, tout pogué, là, t'sais, fait que c'était comme un peu un... T'sais, si j'avais pas été aussi gros, j'aurais probablement jamais été dans le building, mais rendu là-bas, t'sais, c'était un peu désavantageux parce que je suis un peu à mon meilleur quand j'étais un petit peu plus twitchy, plus explosif, là, t'sais. Mais c'est des méchants beaux souvenirs, là, t'sais, juste avoir eu la chance de... J'ai participé à des matchs pré-saison, pas des matchs de saison régulière, mais d'avoir des photos, d'avoir mis l'uniforme, d'avoir côtoyé le terrain avec ces personnes-là, d'avoir joué au Soldier Field. C'est vraiment des beaux souvenirs. Je ne suis pas à plein du tout. C'était vraiment, vraiment une belle expérience. [00:52:33] Speaker B: C'est sûr. Je t'écoute en parler, puis c'est sûr que c'est là que tu vois le niveau de la NFL, un peu dans tout, que ce soit dans l'installation, dans la préparation des gars. [00:52:46] Speaker A: Ils prennent ça au sérieux, ça, le football. Ils investissent beaucoup de centaines de millions de dollars pour gagner des matchs le dimanche. Ils sont bien, bien, bien établissés à gagner des matchs le dimanche. [00:52:58] Speaker B: Avant de passer à la prochaine section, est-ce que tu aurais un truc, mettons, à donner pour les joueurs qui veulent aller jouer pro? Peut-être, des fois, ça peut être vraiment de quoi de stupide, mais tu sais, Un truc, peut-être? [00:53:17] Speaker A: Les vrais bons trucs, malheureusement, sont plates. Mais le meilleur truc, c'est la constance va battre le travail acharné. Je ne sais pas comment le dire autrement. Je considère que je suis quelqu'un qui travaille quand même fort, point de vue football, dans sa préparation physique, son entraînement. Pour moi, un entraînement, ce n'est pas... Je vais au gym et je me casse à chaque jour. Un entraînement de trois heures de temps et là, je suis brûlé. Ça m'est arrivé dans mon année, mon calendar year, d'avoir des entraînements plus intenses, moins intenses, mais par exemple, c'est à chaque jour. Mon warm-up à chaque jour, il va durer une demi-heure, 45 minutes. Après ça, mon main-lift va durer 30 minutes à une heure. Après ça, faire mes extras, après ça va durer 5 minutes à une demi-heure, dépendant de mes besoins cette journée-là, mais c'est à chaque jour. Avec un de mes bons amis aussi, Marco Dubois, On s'écrit, puis on doute de notre assiduité au travail. On dit, cette telle personne-là, est-ce qu'il travaille plus fort que moi? Est-ce qu'on en fait assez? Est-ce qu'on peut... est-ce qu'on devrait en faire plus? Mais tu sais, la vérité, c'est que depuis qu'on a joué ensemble au Cégep, maintenant, lui, il joue au Red Blacks. On a joué ensemble à l'Université Laval. Depuis qu'on est au Cégep, à chaque jour, on investit dans notre carrière de football d'une façon ou d'une autre, avec un entraînement, une course, une habilité. C'est la constance, qui est un conseil plate. C'est selon moi le meilleur, parce que c'est la même chose quand t'arrives professionnel. Une saison de 18 parties, c'est long, avec un camp d'entraînement d'un mois avant, c'est à chaque jour. Si tu t'ennuies à cause que c'est redondant, tu vas être malheureux. Cette redondance-là, nous allume ou m'allume moi. Ma saison finit ici dans maximum un mois et demi. Puis au mois de décembre, janvier, j'ai des collègues, j'ai des teammates, qu'eux autres prennent ça relax, mais moi je vais être de retour dans le gym à faire le minimum que j'ai à faire pour essayer de garder ma forme physique pour que quand je recommence en janvier pour vrai, j'ai pas de setback. C'est la constance. Je le dis en t'écoutant, si quelqu'un veut jouer prof aussi, c'est un classique, tout le monde a des forces et des faiblesses. Fait que c'est de mettre l'emphase sur ce que t'es bon à faire. Si t'es très bon, exemple, à être un pass rusher, à attraper des ballons, t'as des bonnes mains. Attrape des ballons pour être sûr que t'as des bonnes mains. Puis, ce que t'es moins bon à faire, Essaye de te peaufiner un peu. Essaye d'être très, très bon dans ce que tu es excellent. Ce que tu es moins bon, essaye de pallier le plus possible à ça. Mais évidemment, pour jouer professionnel au football, il faut que tu cours vite. C'est un conseil qui me sort. « Mathieu, c'est vrai, il faut que tu cours vite. » Ma première année à Laval, JP Bolduc, c'était notre free safety partant. Il m'avait dit que je jouais dans le CFL. C'était un bon free safety, mais ce n'était pas un all-world free safety. C'était notre partant, il était super bon, capitaine de la défense, il comprenait bien le football. Il m'avait regardé dans les yeux et m'a dit que je fais six pieds, six pieds un, je suis costaud et je cours aussi vite que n'importe qui. Il m'a dit que dans le CFL, je peux me mettre sur n'importe quel special team, me bloquer. Je ne te dis pas de bloquer le meilleur joueur de l'autre équipe, mais un gars sur le special team, je peux le bloquer, je cours assez vite. La vérité, c'est que si tu cours pas vite, dans CFL, tout le monde est rapide. Dans NFL, tout le monde est rapide. Fait que si t'es pas vite, tu pourras pas jouer. Deuxième conseil qui va de soi, si on peut, cours vite. C'est un autre bon conseil que je peux te donner. Si tu cours pas de track, cours du track, fais de la plio, cours vite, ça va être un autre bon conseil. Juste point de vue football. [00:57:21] Speaker B: Merci d'amener ce point-là sérieusement parce que tu vois, j'ai invité plusieurs préparateurs physiques, j'ai invité plusieurs coachs, plusieurs joueurs sur le podcast jusqu'à date, puis pas beaucoup m'ont sorti justement l'aspect de « il faut que tu cours ». Il faut que le sprint, il faut que tu travailles sur ta vitesse. Ça doit être un aspect de ton entraînement. T'as pas le choix parce que, bien first, le football c'est un sport de locomotion, t'es tout en mouvement, mais c'est ici que tu viens de le dire. À ce niveau-là, tout le monde court vite. C'est plus un atout qu'une façon de différencier des autres quasiment. [00:58:03] Speaker A: Oui, mais c'est parce que c'est un foutu light. On a un receveur ici qui est un hatcher, il dit « moi je suis un receveur, je cours tout le temps, tu ne vas jamais me brûler, je cours, je cours, je cours ». Dans les matchs pré-saison, je sais vite qui va faire l'équipe et qui ne fera pas l'équipe, dans le sens que quand je joue sur punt et qu'il y a du monde qui essaie de me bloquer sur punt-return, moi je suis un joueur qui est rapide, je suis costaud, C'était pas de courir avec moi, t'sais. Bonne chance de courir les linebackers plus petits que moi, là, t'sais. Fait que si, quand il y a des joueurs d'autres équipes qui sont trop lents, bien, ils seront pas capables de jouer, tout simplement, t'sais. Fait que courir, courir, courir, être en forme, t'sais. J'écoutais, j'ai vu un extrait du podcast à Julian Edelman l'autre jour, t'sais. Puis c'était random, ce qu'il disait, mais il disait, moi, deux à trois reps dans une game, je battais la personne qui me couvrait parce que j'étais plus en forme que lui, t'sais. Lui était un peu fatigué. une rep un peu off. Puis moi, vu que j'étais en pleine forme, je le brûlais juste par conditioning. Cours, sois vite, cours, sois en forme, puis juste ça, ça va t'aider. Ce conseil-là, ça l'a résonné en moi parce que moi aussi, je le vois des fois, peut-être que... J'ai une rep que je gagne parce que l'Olympe est un peu plus fatigué que moi, puis là, j'ai un meilleur get-off que lui, puis je l'ai juste parce que lui, je veux pas le traiter de paresseux, mais il a pris une rep au lieu d'être à 100%, il était peut-être à 90%, puis moi, mon 100%, bien, ce 10%-là va vraiment m'avantager. Faut que c'est court, soit vite. Ça, c'est un bon conseil. Court, vite. [00:59:24] Speaker B: C'est ça, exact. Puis, en fait, c'est le fait de t'entraîner qui te permet de garder cette constance-là dans tes reps, tu sais, quand tu joues sur le terrain de foot. C'est intéressant que tu me dises ça parce que c'est Anthony Gosselin qui m'avait dit ça des Red Blacks. Il m'avait dit, tu sais, la qualité d'un joueur de foot qui n'est pas assez parlé, selon lui, c'est d'être disponible parce qu'il y a énormément de bons athlètes, mais ils se blessent. Donc c'est intéressant de voir que c'est de la façon de comment, même après plusieurs années dans le CFL, tu continues à t'entraîner justement pour garder cette constance-là, mais aussi c'est peut-être une façon de gagner ta rep. [01:00:07] Speaker A: Ouais, puis disponible aussi. C'est sûr que si t'es blessé, tu progresses pas pendant ce temps-là, ce qui est malheureux. Moi, j'ai eu la chance d'avoir aucune blessure sérieuse depuis que je joue au football, mais quand tu te blesses, une blessure qui fait t'absenter plusieurs semaines, t'es pas en train de progresser, t'es en train d'essayer de revenir au stade où t'étais. C'est ça qui est difficile avec les blessures, en plus de ça. [01:00:29] Speaker B: Bien, c'est ça. De là vient l'aspect de l'extra que tu fais dans le gym, puis la façon comment tu le fais, puis tu le fais bien, ça te permet justement de jouer au niveau que t'es capable. L'affaire qui... En 2019, quand t'es rentré dans le CFL, t'as-tu un « Welcome to the League » moment? [01:00:52] Speaker A: Non, je ne peux pas dire ça. Je pense que le monde essayait de me faire plus peur que d'autres choses. Je me souviens, on jouait contre B.C. quand j'étais à Edmonton. Tous les D-Line me disaient que c'était Joel Figueroa, le left tackle de B.C. Moi, je ne savais même pas qui c'était. « Tu ne peux pas le laisser te puncher. Il punche trop fort. Il va te briser les côtes. » J'avais exagéré. Je jouais contre des bons online. Il ne me brisera pas les côtes. Il m'avait fait plus peur que d'autres choses. Finalement, il était bien bon, le gars. J'ai joué avec lui après. Mais non, pas vraiment, honnêtement. Oui, ça arrive que tu te fais geler dans une game, mais tu sais, tu laisses ton éco de côté, je pense que ça arrive à tout le monde, et that's it. Mais non, je suis à peu près à dire qu'il y a eu un moment où j'étais pas prêt pour ça ou des trucs du genre. [01:01:37] Speaker B: Selon toi, c'est quoi la grosse différence entre un D.N. de la Ligue canadienne et ceux de la NFL? Pourquoi je t'ai dit ça? Parce que j'ai vu une entrevue de Kyler Murray qui disait que La position qui l'a le plus impressionné, qui a vu un changement drastique entre la NCA et la NFL, il disait que c'était au niveau des The End. Il dit que ces gars-là sont énormes, plus rapides que tout le monde sur le terrain. Ils sont autant « fit » que les Langbackers et les Running Backs. C'est des fous athlètes. C'est là qu'il a remarqué la différence. Je suis curieux de t'entendre là-dessus. First, entre les deux ligues, as-tu vraiment une différence? Je veux t'entendre sur ce qu'il a dit. [01:02:24] Speaker A: Sur ce qu'il a dit, c'est sûr que j'ai apprécié pour ma paroisse, mais je suis d'accord que du point de vue strictement athlétisme, beaucoup de délires défensifs, Oui, c'est des gens qui sont grands, rapides, gros, forts, explosifs. Beaucoup d'anciens joueurs de basket, certains comme moi, des anciens redoutables joueurs de hockey aussi. Non, je suis d'accord qu'il y a beaucoup de délits défensifs, que c'est peut-être dans les meilleurs athlètes sur le terrain. À chaque hors-saison où je m'entraîne avec mon préparateur physique Gordo, des jeunes demi-défensifs qui essaient de se convaincre eux-mêmes que c'est eux les athlètes les plus redoutables sur le terrain. Mais tu sais, je pense qu'ils font juste berner eux-mêmes. Donc, je suis un peu d'accord avec Kyler Murray que ce seraient les alliés défensifs. Puis, point de vue de différence, Ligue canadienne, NFL, je pense que la différence entre chaque position est un petit peu la même pour les deux ligues. Je pense vraiment pas que les... Les meilleurs aînés défensifs de la Ligue canadienne sont, de façon significative, inférieurs aux athlètes dans la NFL. Avec Bémol, que j'en parlais tantôt, des exceptions, comme Hodge, Khalil Mack, Aaron Donald, que ces joueurs-là, tu ne les retrouves pas dans la Ligue canadienne. Il y a certains joueurs Je ne veux pas tous les nommer, mais les joueurs qui, à chaque année, sont All-Pro dans la NFL, c'est les meilleurs points. Des joueurs de rôle dans la NFL, je ne suis pas prêt à dire qu'ils sont significativement meilleurs qu'un des bons joueurs de la Ligue canadienne. Ça peut être plein de raisons pourquoi Il y a des joueurs dans la Ligue canadienne comme Jevan Cotoy, Nathan Roark, Kenny Lawler, qui ne sont pas dans la NFL. Ce n'est pas une question de circonstances ou des trucs du genre, mais je suis assez à l'aise de dire que ce ne sont pas tous les joueurs qui sont sur le bottom tier d'un roster de la NFL qui viendraient dans la Ligue canadienne, qui auraient autant d'impact que les meilleurs joueurs de la Ligue canadienne dans cette Ligue-là. Puis aussi, c'est une question de fit. Juste comme moi, par exemple, j'ai joué au football canadien à l'université. La Ligue canadienne, c'est du spread offense, c'est beaucoup de passes. Moi, je suis un pass rusher, ça fait que c'est sûr que c'est une Ligue qui... C'est un style de jeu qui me convient bien. Versus que dans la NFL, c'est sûr que les early downs, que quand ça joue du 21, du 12, du 13 personnel, puis c'est à court du lead, bien là, tu joues hors de mon skill set aussi. Donc, tout dépendamment, mais... Je suis pas prêt à dire que, c'est un petit peu ma réponse à ce niveau-là, que ça se vaut Astérix, les meilleurs joueurs de la NFL. Oublie ça, eux autres, ils ont vraiment une coche de plus que n'importe qui. [01:05:14] Speaker B: De toute façon, Ocho Cinco l'avait dit justement dans son podcast, quand il est venu jouer avec les Alouettes, il a dit « Il faut arrêter de penser que la CFL ce n'est pas du bon football. Le niveau de la CFL est très très très legit. » Il a dit aussi qu'il y a probablement plusieurs gars dans la CFL qui auraient le talent de jouer NFL, juste que le « fit » n'est pas là. [01:05:37] Speaker A: Ah ben là, le niveau, c'est sûr que ça parle de lui-même. Je veux dire, pour n'importe qui qui est assidu, qui regarde des parties, ça, encore une fois, je prêche pour ma paroisse, mais je suis... Tu sais, il y a un gros pourcentage des games que tu regardes dans une saison de la Ligue canadienne, t'as tout qu'un spectacle, honnêtement, du point de vue performance. Dans la NFL, il y a des parties qui sont plus brouillons. Si tu regardes tous les games de la NFL dans une saison, même chose dans la Ligue canadienne, même chose dans n'importe quelle ligue, Mais dans la Ligue canadienne, si on regarde tous les matchs, il y a des bonnes choses qui atteignent. Il y a beaucoup de parties qui vont être divertissantes, point de vue spectacle, point de vue performance. Il y a des méchantes bonnes games. C'est sûr que moi j'écoute toutes les parties, puis c'est fun pas mal d'écouter cette Ligue-là. [01:06:23] Speaker B: J'ai préparé un nouveau segment pour le podcast. 10 questions en 60 secondes. C'est des questions à réponses rapides. Vas-y comme tu le veux. [01:06:33] Speaker A: C'est beau. [01:06:34] Speaker B: C'est bon? Le bloqueur le plus fort que tu as affronté dans ta carrière. [01:06:41] Speaker A: Joel Figueroa. [01:06:43] Speaker B: Ton rituel d'avant-match que personne ne connaît. [01:06:48] Speaker A: J'écoute Promontory, une chanson qu'on écoutait avant de rentrer sur le terrain à l'Université Laval. [01:06:55] Speaker B: Ton repas préféré d'après-match? [01:06:57] Speaker A: Après-match, hamburger, frites. [01:07:00] Speaker B: Le coach qui t'a le plus challengé dans ta carrière? [01:07:07] Speaker A: Challengé, Martin Apostol. [01:07:10] Speaker B: Une erreur que tu vois souvent chez les jeunes D-Line? [01:07:15] Speaker A: Essayer de prendre du poids. [01:07:18] Speaker B: Intéressant. Si t'avais pas été un joueur de foot, t'aurais fait quoi aujourd'hui? [01:07:22] Speaker A: Astronaute. [01:07:24] Speaker B: Ton film ou série préférée? [01:07:29] Speaker A: Moneyball. [01:07:32] Speaker B: J'allais dire ta chanson d'avant-match, mais tu me l'as un peu préjudie. [01:07:38] Speaker A: Ouais, c'est dit. [01:07:39] Speaker B: Si tu pouvais rejouer un match dans ta carrière, ça serait lequel? [01:07:44] Speaker A: Bolle d'or juvénile 3A 2011 contre mon bon ami Sam Chénard. [01:07:51] Speaker B: Wow! Et le meilleur conseil qu'on t'ait donné dans le football? [01:07:57] Speaker A: Le meilleur conseil qu'on m'ait donné dans le football? Là, j'étais rapide, mais jusqu'au dernier, ça m'a ralenti. [01:08:09] Speaker B: T'es un peu cheeky, celle-là. [01:08:12] Speaker A: Je vais y aller avec... Côté shérif, Nicolas, trust the process. [01:08:18] Speaker B: C'est bon, ça. J'aimais ça, une erreur que tu vois souvent chez les jeunes d'E-Line, prendre du poids. [01:08:28] Speaker A: Oui, je dis jeunes d'E-Line, en général, je vois beaucoup de jeunes, je m'entraîne et je vois des jeunes qui vont passer de juvénile à collégial, collégial à universitaire, et eux, ils voient, même universitaire à pro, des joueurs plus gros. Ils veulent prendre du poids. C'est correct, mais à un moment donné, tu as un poids où tu performes que c'est ça ton poids. C'est par exemple un jeune all-in secondaire qui voit Trent Williams dans la NFL qui fait 6 pieds et 6, 340 livres. Il dit « moi, il faut que je pèse 300 livres si je veux dans la NFL ». C'est vrai, mais tu n'as pas besoin de peser 300 livres au niveau secondaire ou collégial. Tu vas être en masse habile comme joueur de ligne offensive à peser 240-250 livres et gagner 5-10 livres de masse par année jusqu'à atteindre ton objectif que si tu prends tout d'un coup. J'allais dire la même erreur quand j'avais pris à peu près 20-25 livres de masse pour me joindre au Bears de Chicago. J'avais un peu fait parce que j'avais pas le choix, parce que c'était une demande des scouts qui me suivaient, mais ça avait, je trouve, affecté négativement ce que je faisais de bien, d'être explosif, d'être twitchy. C'est difficile de prendre autant de poids puis d'être aussi rapide. Surtout au Québec, si tu veux jouer universitaire dans l'RSQ ou sports en général, c'est une ligue extrêmement rapide. Collégial, maintenant, c'est une ligue super rapide. Si tu prends du poids et que tu perds de la vitesse, je pense que c'est à ton détriment point de vue football. Donc, juste essayer de rester. Reste le même niveau d'athlétisme que tu es, entraîne-toi, mange bien, puis toutes les choses organiquement régulières et générales vont t'aider à ce niveau. Ils vont s'occuper d'eux-mêmes. [01:10:07] Speaker B: Chaque chose a son temps un peu. [01:10:10] Speaker A: Exact. [01:10:11] Speaker B: J'aimerais qu'en finissant, on parle un peu du rôle de D-Line. En fait, selon toi, c'est quoi les qualités principales que tu penses qu'un D-Line devrait développer? [01:10:21] Speaker A: Il y en a quand même beaucoup, mais dépendamment de ton niveau Peu importe ton niveau, parce que ça change, mais « get off », ce serait mon numéro un. Être le plus explosif en sortant du ballon, ce serait un. Deux, avoir des mains furtives, c'est une bonne technique de pass rush, de comment défaire des blocs, parce que c'est comme ça que t'es un bon D-line, c'est de battre des blocs. Donc comment tu fais pour te battre des blocs, ce serait deux. Puis trois, si j'en avais un troisième à te donner, ce serait ton football IQ de façon générale, comme joueur de ligne défensive. Donc comment reconnaître un jeu de course, un zone scheme, un man scheme, des pullers. comment ton O-Line va te setter. Es-tu un set vertical, un set horizontal? As-tu le man-side, le zone-side? As-tu un chip? Comment je rush versus un four-man rush, un three-man rush, quand j'ai une pression à l'opposé de moi, quand j'ai une pression de mon côté? C'est juste de reconnaître le plus de situations possibles qui, ultimement, vont me ramener à mon point 1 qui va te permettre de jouer plus rapidement. [01:11:27] Speaker B: Très bon. Sur le plan, mettons, sur le plan un peu Quand t'analyses, comme tu parles, c'est un côté IQ. Quand toi tu te places, mettons, situation de match, c'est quoi tes IQ? Qu'est-ce que tu regardes en premier? Ça dépend de ta situation? [01:11:44] Speaker A: Je regarde quand même beaucoup de choses, puis snap. La première chose, c'est le personnel de l'autre équipe. Est-ce que c'est un fullback, un all-in? Est-ce que c'est cinq receveurs? Déjà, ça me donne un bon indicatif de ça. la stratégie offensive de l'autre équipe, donc ça c'est un. Ou est-ce qu'ils sont sur le terrain, parce qu'il y a plusieurs équipes, du moins dans la Ligue canadienne, qui ont quand même des tendances fortes dépendamment, sont ou sur le terrain. sur quel type de jeu qu'ils vont bloquer ou qui vont rouler. Après ça, une fois que l'attaque se place, c'est quoi le backfield set? C'est-tu un near set, un far set, un pistol set? Parce qu'encore une fois, il y a beaucoup d'équipes qui ont des tendances par rapport à ça. Quand pistol, ils vont courir plus des gaps scheme, plus des wide zones scheme, versus que near, far, ça va plus être des jeux de passes. Je regarde ça, je regarde tout le temps le play clock pour savoir il est rendu à combien, parce que je sais qu'ils peuvent reset leur… Ils peuvent reset leur offense si le play clock est plus proche de 20. Si on tombe en dessous de 10 à 6 secondes, je sais que je peux avoir un départ un peu plus agressif parce qu'il y a moins de chances qu'ils resettent l'attaque. Finalement, parce que tu m'as posé la question, c'est quand même beaucoup de choses que je te dis, la ligne offensive, regarde un peu leurs splits. Des fois, il y a des équipes qui ont des splits plus grands ou plus petits, dépendamment si c'est un jeu de course ou un jeu de passe, puis que les tacros sont un peu plus offset par rapport aux gardes. Ça me donne une meilleure indication sur si ça va être un jeu de course ou un jeu de pause. Ça me donne un « edge » sur le jeu de savoir d'avance ce qui va se passer parce que mon temps de réaction est d'autant plus… avantagé à ce niveau-là. Bref, je regarde quand même beaucoup de choses maintenant que je ne m'écoute pas. On est pris, snap. [01:13:21] Speaker B: Mais c'est fou, pareil, ça, c'est... Ah, qu'est-ce que c'est rendu tout du muscle memory, un peu. C'est rendu que ça se tient instinctivement. C'est une habitude. Fait que tu n'y penses plus. Fait que tout se fait quick. Mais c'est fou à quel point que t'en regardes des affaires. [01:13:37] Speaker A: Ouais, ouais. Ça, c'est moi. Je ne dis pas que c'est tout le monde, mais ça, c'est moi. [01:13:41] Speaker B: Non, mais tu sais, je parle... C'est parce que l'affaire qui est le fun, qu'on ait pris le temps aujourd'hui de parler ensemble, c'est que justement, tu sais, ça paraît pas, mais tu sais, tous les petits trucs comme tu viens de donner là, qui est peut-être que pas tout le monde fait comme toi, puis regarde tous ces petits trucs-là, mais peut-être que tous ces petits trucs-là, c'est ce qui t'a permis d'avoir une saison en 18 sacs, puis cette année, avoir 14 sacs, puis tu sais, être dominant. [01:14:04] Speaker A: Non, non, c'est sûr. Non, non, mais je te confirme que ça en fait partie. [01:14:07] Speaker B: C'est ça, exact. [01:14:08] Speaker A: Pre-snap de savoir, tu sais, quand je parle de football IQ, C'est du monde qui appelle ça de la visualisation, de jouer le jeu avant que ça se joue, mais toutes les informations que tu peux avoir qui peuvent t'aider à gagner ta rep, il faut que tu les prennes. Parce que c'est pas facile de gagner des reps, surtout dans le CFL, le ballon il sort vite. Il faut que tu sois capable de, des fois j'appelle ça de tricher, c'est pas tricher, Cheater-able, dans le sens que t'essayes de savoir ce que l'autre équipe fait avant qu'ils le fassent. Tout joueur de football, s'il savait ce qui se passait avant le jeu, on serait meilleur. T'essaies d'anticiper. Ça c'est certain. [01:14:47] Speaker B: En finissant, dernière question pour toi. En fait, c'est pas une question. Si t'avais un message à donner pour la prochaine génération d'athlètes qui aspirent à jouer professionnel ou… Peu importe, si t'avais un micro pour leur parler présentement, qu'est-ce que tu leur dirais? [01:15:06] Speaker A: Je leur dirais honnêtement que je suis encouragé pour la prochaine génération d'athlètes. Moi, je suis un des optimistes qui a l'impression que ma génération de joueurs de football était meilleure que la précédente ou que celle qui me précédait. Puis je suis de l'opinion que celle qui va me suivre va être meilleure que ma génération d'athlètes. Ça fait quand même un bon nombre d'années que j'évolue dans la Ligue canadienne, puis je vois beaucoup de jeunes joueurs avec énormément de talent qui rentrent dans la Ligue canadienne. Je suis très, très, très encouragé et j'ai hâte de voir vers où le sport va s'en aller. Il y a toujours du changement dans le sport, dans le football. Je pense que jusqu'à présent, ça a été pour la majorité pour le mieux. J'ai bien hâte de suivre la prochaine génération d'athlètes. Je sais qu'il y a beaucoup de jeunes passionnés qui essaient de se dépasser, d'atteindre les plus hauts sommets et de devenir la meilleure version d'eux-mêmes. Je les encourage évidemment. à le faire selon leur cheminement à eux et leurs intérêts. J'ai bien hâte de voir ce qui nous attend pour la suite. [01:16:07] Speaker B: Mathieu Betts, merci d'avoir pris ton temps un peu à discuter aujourd'hui. C'était vraiment le fun d'avoir pris le temps de jaser avec toi aujourd'hui, comprendre un peu ton mindset, mais aussi la façon comment tu vois le football et comment tu l'as amené dans ta carrière pour prendre avantage de ça et avoir du succès dans notre Ligue canadienne. Merci sérieusement, très apprécié d'aujourd'hui. [01:16:33] Speaker A: Ça me fait énormément plaisir. Encore une fois, William, continue ton beau travail d'essayer de mettre en lumière les différents acteurs du football au Québec de façon générale, parce qu'on a beaucoup de bons joueurs au Québec, on a beaucoup de bons coachs et de bons acteurs de façon générale qui aident les jeunes à atteindre leurs objectifs. C'est vraiment généreux de ta part de mettre ça en lumière.

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